« Followers »
« Et toi, combien t’en as ? » Ils sont à votre réussite sociale ce que la Rolex fut un temps : un critère de mesure in-dis-pen-sable. Ces amis virtuels symbolisent votre capacité à atteindre et faire agir un groupe de personnes : une communauté. Les règles de courtoisie virtuelles veulent que, lorsque l’on vous « follow », vous rendiez la pareille. Question de principe.
« Belfie, bookshelfie, drelfie »
« T’as vu le drelfie de Martine au pot de départ de Jean-Michel ? » Comme la verrine à l’apéro, le trench, ou la mauvaise foi de belle-maman, le selfie se décline à l’infini. Côté popotin, on adopte le « beflie » (de « butt » en anglais) pour mettre en valeur son arrière-train. Pour les intellos, hop ! un « bookshelfie », qui consiste à se faire tirer le portrait dans une bibliothèque. Enfin, le « drelfie » (de « drunk », ivre) pour les instants pompettes.
« Doss »
Votre entourage accumule des « doss » sur vous ? C’est plutôt bon signe. Ces photos prises à votre insu ne vous présentent pas sous votre meilleur jour, mais témoignent de l’amitié de vos amis. Surtout lorsqu’ils les partagent, à l’occasion de votre anniversaire, par exemple. Qui aime bien châtie bien, c’est bien connu.
« Swipe up »
« Pour plus d’infos, n’hésite pas à swipe up ! » Encore inconnu il y a à peine deux ans, ce balayage de l’écran vers le haut dans une story Insta, est aussi le Graal de tout wannabe influenceur. A partir de 10.000 followers, le réseau social offre la possibilité de lier un hyperlien à une story. Un moyen pour le mobinaute d’en savoir plus, s’il en a envie, et, pour l’influenceur, d’être rémunéré par une marque.
« Challenge »
Mécanique implacable qui vous pousse à vous dépasser, le challenge est aussi un ressort utilisé par les réseaux. Souvent très intellos, ces défis poussent à changer le plus rapidement possible de paires de chaussures (#ShoeChange), recouvrir sa barbe de paillettes pour Noël (#GlitterBeard) ou encore ingérer des pastilles de lessives (#TidePodChallenge)… Smart, on vous dit.
« Bien-être digital »
« Vous avez passé trois heures sur Insta, deux sur Facebook et trente minutes sur Tik Tok ? » Les réseaux sociaux veulent votre bien, c’est de notoriété publique. Créateurs de l’impulsion qui vous pousse à écraser votre nez sur votre écran comme un papillon de nuit s’emplâtre obstinément sur une ampoule, ils vous invitent cependant à vous déconnecter grâce à un résumé de votre consommation quotidienne. Piouf ! Ca va beaucoup mieux.
« Post bad »
Le sourcil circonflexe, la pose travaillée, les abdos en tablette, le ou la post bad reproduit à la perfection les poses des Kardashian, dont elle est non seulement fan, mais dont elle aspire secrètement à devenir le sosie. Avide de ses poses lascives supposées accidentelles, une flopée de followers le ou la suit. Histoire de ne pas en perdre un pixel.