S’informer à l’ère numérique, le challenge relevé par les ados

Les adolescents utilisent une variété de plateformes et de formats pour se tenir informés, façonnant ainsi leur compréhension du monde qui les entoure. Surinformation et désinformation ne rendent pas leur tâche facile, comment les accompagner ?

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Les médias sociaux jouent un rôle central dans la manière dont les jeunes s'informent. Des plateformes comme Instagram, TikTok et X sont devenues des canaux privilégiés pour la diffusion d'actualités. Les jeunes y suivent des influenceurs et des personnalités publiques qui partagent des nouvelles, des analyses et des opinions. Cette approche permet une consommation rapide et engageante de l'information, souvent sous forme de vidéos courtes mais pas seulement. Ainsi, YouTube est devenue une plateforme essentielle pour accéder à des reportages, des analyses et des discussions sur des sujets variés. Ils plébiscitent par exemple celle du vidéaste HugoDécrypte. 
Ces contenus plus longs que les autres permettent de se sensibiliser à un sujet en profondeur voire de s’y former. Les podcasts, quant à eux, offrent une alternative audio, permettant aux jeunes d'écouter des experts et des passionnés sur à peu près n’importe quel sujet et ce n’importe où et quand.

Ces voies d’information leur permettent d'accéder à une diversité de points de vue. Contrairement aux adultes, qui se fient davantage à des sources d'information plus traditionnelles et souvent unidimensionnelles, les jeunes sont exposés à des opinions variées, ce qui enrichit leur compréhension des enjeux contemporains. Les jeunes s'engagent ainsi activement dans le processus d'information. Ils commentent, partagent et discutent des contenus en ligne, ce qui favorise un apprentissage collaboratif. Cette interactivité leur permet de poser des questions, d'échanger des idées et de développer une pensée critique. Les adultes, en revanche, peuvent avoir tendance à consommer l'information de manière plus passive. L’instantanéité est cruciale pour les jeunes, qui souhaitent être informés des événements en temps réel.

En somme, la manière dont les jeunes s'informent en 2024 présente plusieurs avantages par rapport aux méthodes traditionnelles des adultes. Leur adaptabilité aux nouvelles technologies, leur accès à une diversité de perspectives, leur préférence pour des formats dynamiques, leur engagement actif et leur sensibilisation à la désinformation les placent dans une position favorable pour devenir des citoyens éclairés. Alors que le paysage de l'information continue d'évoluer, il est essentiel de reconnaître et d'encourager ces approches novatrices qui façonnent la manière dont les jeunes interagissent avec le monde qui les entoure.

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Nous avons-nous les adultes pourtant tendance à la condescendance sur ces modes d’information pourtant très riches. Alors que, paradoxalement, le manque d’expérience en information via le numérique des plus âgés, les rend d’autant plus susceptibles de commettre des erreurs dans l’appréciation des contenus portés à leur connaissance. « Ma mère de 70 ans me relaie des infos insensées ! « relatait dernièrement notre collègue, Laurent. Une information confirmée puisque le Figaro titrait en 2019 « Les seniors partagent 7 fois plus de « fake news » que les jeunes sur Facebook » !

La désinformation est partout, à la télévision, à la radio, dans les journaux. La bulle algorithmique quant à elle (les mêmes types de contenus et d’opinions sont proposés à l’utilisateur, l’empêchant d’accéder à d’autres avis) crée le même manque de pluralité éditoriale que de n’écouter qu’une radio ou de ne lire qu’un journal. Il est donc important de ne pas en faire un combat générationnel avec d’un côté les jeunes biberonnés aux infos bidons et anecdotiques sur les réseaux et les adultes instruits par de l’information complexe, fiable et documentée.

Il demeure que cette surabondance de contenus comporte deux risques spécifiques : ne plus être capable de distinguer le vrai du faux et être exposé constamment à des contenus choquants qui finissent par nuire à la santé mentale (lien vers vidéo Daniel Jasmin).

Partager ensemble les difficultés à bien s’informer

Puisque jeunes et adultes ont en commun d’avoir parfois du mal à démêler le vrai du faux, pourquoi ne pas profiter de la richesse d’expériences différentes pour progresser ?

Comme pour tout sujet avec les adolescents, le dialogue ne peut s’instaurer qu’en s’intéressant sincèrement et avec bienveillance à leurs pratiques.
« Encore en train de regarder des trucs débiles sur ton téléphone ? » n’est, par exemple, pas la phrase recommandée pour démarrer une conversation sereine…

Quelques phrases bien plus efficaces 😉 !

  • Quel est ton réseau préféré pour t’informer ? Tes comptes préférés ? Les sujets d’actualité qui t’intéressent en ce moment ?
  • Hier, j’ai vu une info passer, je me suis vraiment demandé si elle était vraie ou pas. Qu’est-ce que tu en penses ?
  • Moi, quand j’ai un doute, je vérifie les infos sur le site HoaxBuster et toi ?
  • Ces photos de la guerre sont vraiment terribles. Est-ce que toi aussi, elles te rendent tristes ?
  • Que penses-tu de l’intelligence artificielle ? Quelles conséquences penses-tu que cela va avoir sur l’information ?
  • Cette vidéo explique super bien ce sujet, je t’envoie le lien.

Les jeunes s'informent en ligne à travers une multitude de canaux et cette diversité de sources leur permet d'accéder à une information variée et à des compétences critiques. Cependant, il est essentiel de rester à leurs côtés face à cet océan de données pour préserver leur santé mentale et éviter les manipulations. En abordant le sujet avec empathie et ouverture, vous pouvez établir un dialogue constructif qui aidera votre enfant (et vous-même !) à naviguer dans le monde de l'information en ligne tout en renforçant votre relation.

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