Un MP3 pour mon enfant : du son (de qualité) et moins d’écran 

Et si la vieille techno faisait de la résistance… pour le bien de nos enfants ? Lassés par les écrans, des parents lèguent à leur enfant leur ancien baladeur MP3. Minimaliste, sans ondes Wi-fi, sans notifications, sans lumière bleue… mais plein de potentiel. Bonus : il crée un pont entre générations.

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Temps de lecture : 3 minutes

Les casques et écouteurs filaires, à qui la génération Y doit son nom, font de nouveau leur apparition sur l’ovale de nos visages. Une tendance qui va de pair avec le retour des baladeurs MP3. Vous vous souvenez ? Cette relique d’une ère pré-smartphone ; quand l'iPod était le totem de toute une génération, quand la molette tactile était une évasion et quand emmener sa bibliothèque musicale était une révolution.

Il faut dire que ce petit objet comporte de nombreux atouts. On peut tout d’abord s’immerger dans nos podcasts préférés, sans être perturbé par une quelconque notification. Ou encore l’accrocher à une mèche de cheveux, tel un accessoire mode qui sublimerait notre coiffure. 

Plus sérieusement, le baladeur MP3 constitue une alternative tangible aux smartphones, et se révèle être une aide précieuse pour les parents qui luttent pour réduire le temps d’écran de leurs enfants. “De la même façon qu'on a commencé à voir des téléphones non connectés, des objets nomades comme le MP3 permettent aux enfants et aux préados d'être dans leur bulle, de passer le temps bercé par des sons plutôt que des images”, observait dans ELLE Justine Atlan, directrice générale de l’association e-Enfance qui milite pour un usage régulé des écrans.

Et on remet le son

S’inscrivant dans le sillage de l’utilisation des boîtes à histoires comme alternatives aux dessins animés pour les jeunes enfants, l’utilisation d’un MP3 peut être une continuité intéressante, et une étape de transition avant l’achat d’un téléphone portable personnel, comme nous l’explique Joëlle Sicamois, directrice de la Fondation pour l’Enfance. Comme toute bonne chose, attention à ne pas en abuser. Une exposition trop prolongée à la musique compressée compatible avec baladeurs MP3 peut comporter des risques pour l’audition.

La place des smartphones dans le quotidien des familles se trouve questionnée par l'utilisation d’un appareil numérique dédié à la musique tel que le MP3. Selon Joëlle Sicamois, la fonction réveil des téléphones intelligents, qui encourage le visionnage d’un écran juste avec le coucher “représente un comportement délétère pour le développement du jeune enfant et crée un risque d’isolement pour l’enfant qui consulte son écran seul dans sa chambre avant de dormir”.

L’occasion de donner une seconde jeunesse à votre radio-réveil pour le programmer sur sa station préférée et pourquoi pas, le soir venu, partager un moment de nostalgie en écoutant la cultissime Radio Libre, émission animée par l'indétrônable Difool sur Skyrock.

Un pont entre les générations

Camille, 11 ans, est accro à Meet Me Halfay, morceau du groupe américain Black Eyed Peas. Parfois, quand elle le chante spontanément, ses parents rigolent en se remémorant leurs souvenirs attachés à ce tube sorti en 2009. Pourtant, ce n'est pas sur Deezer que la petite fille a découvert le groupe, mais sur le lecteur MP3 de son père. “Trop grande pour une enceinte Lunii ou Merlin mais encore trop jeune pour un smartphone, le MP3 m’a semblé être l’objet parfait”, explique Arnaud, papa de Camille.

Concrètement, on y met quoi dans ce MP3 ?

  • Des albums qu’on écoutait enfant (Chantal Goya, Henri Dès, ou même… les Spice Girls ?)
  • Des podcasts jeunesse (P’tites histoires, Oli, Les Odyssées de France Inter)
  • Des histoires audio enregistrées par les grands-parents !
  • Des playlists fabriquées à deux, pour créer des souvenirs communs.
  • Astuce pratique : on trouve facilement des MP3 d’occasion ou neufs très simples à 20 ou 30 €.

Offrir un baladeur MP3 à son enfant, c’est plus qu’un cadeau : c’est un geste culturel, presque militant, à l’heure où les géants du numérique s’arrachent le temps de cerveau disponible dès le plus jeune âge. Et dans les faits, ça marche. Le MP3 devient le support d’un rituel du soir ou du week-end : on choisit ensemble les morceaux, on rigole sur les vieux tubes, on découvre des histoires audio. Un moment tendre, ancré dans la voix plus que dans l’image.

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