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Entre la disparition des majuscules, du point final et l'interprétation des émojis… discuter par message avec des « jeunes » de la GenZ nécessite autant de codes que pour se mouvoir dans La Foire aux Vanités.
Si certaines pratiques peuvent paraître anecdotiques, l'enjeu n'est pas le même lorsqu'il s'agit de clore une conversation. Gentil(le) comme vous êtes, vous mettez un point d’honneur à ne pas vexer votre interlocuteur y compris dans le milieu professionnel. Vous avez cependant une fâcheuse tendance à vous prendre régulièrement les pieds dans le tapis lorsqu’il s’agit de conclure avec finesse, surtout quand la conversation traîne ou devient lourde.
Alors comment terminer élégamment une conversation, sans passer pour un boomer ? Voici les do et don’t de la conversation textuelle.
1. On oublie les formules de politesses formelles
Non, on ne conclut pas une conversation avec ses proches par « bon baiser », « bien à toi », « bien cordialement » (sauf au second degré). En conclusion d’un email, destiné à un client par exemple, c'est recommandé. En revanche, au risque jeter un froid en étant trop formel, oubliez-les avec vos amis.
Et ça vaut aussi avec les messageries instantanées comme Slack ou Teams avec des collègues, même lointains. Non. Là, il s’agit de communiquer avec politesse, certes, mais surtout efficacité, sans tomber dans la discussion épistolaire.
2. On opte plutôt pour un smiley qui sourit
Étonnamment, oui une petite tête jaune souriante est tout à faire acceptable en fin de message, voire recommandée pour clore une conversation. Car, bien qu’elle soit indispensable pour comprendre le ton d’un message, on a moins tendance à y répondre qu’à un mot :
Ce projet de réunion n'est peut-être pas aussi enthousiasmant qu'une séance de Minecraft mais ce sourire fait passer le message sous peine de vous retrouver avec une conversation vide de l’infini, du genre :
Sur Instagram comme sur d’autres applis, la réaction (like/cœur sur un message) équivaut à une salutation finale chaleureuse. Cette petite attention suffit à montrer que la conversation est terminée, tout en laissant une bonne impression.
3. Bas les pouces !
Attention à ne pas confondre avec le pouce bleu de Messenger ! Facebook a réalisé un coup de génie avec ce ce petit émoji introduit en 2009 (oui, c’est il y a plus de 10 ans). A l’origine, il était le seul et unique moyen de liker un post. Il s’est ensuite introduit dans nos messages privés.
Sauf que voilà, l’utiliser peut vous jouer de vilains tours. Pour les plus jeunes, il peut symboliser une réaction passive-agressive, à la frontière du doigt d’honneur. Une sorte de “ok-ciao-bye” expéditif, envoyé à la figure de votre interlocuteur.
Même si vous n'avez pas l'intention d'afficher votre mépris en l'utilisant, rangez ce pouce et privilégiez t un smiley souriant pourinspirer davantage de sympathie à votre destinataire. Attention toutefois à ne pas en abuser.
4. Vous ne pouvez pas, vous avez hatha yoga
Votre planning est indiscutablement chargé, même pour texter. Dans la vie, vous refusez de – nombreuses – sollicitations, surtout lorsque vous avez déjà quelque chose de prévu. Faites-en de même à l’écrit : « Déso, je peux pas te parler, j’ai hatha yoga/hula hoop/roller quad ». Car finalement, le meilleur moyen de finir une conversation est encore de ne pas la commencer.
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Légère variation : vous reprenez la personne plus tard si vous souhaitez vraiment lui parler. Dans ces cas-là, un sobre « Je te reprends après mon cours de XXXX » est amplement suffisant. Votre interlocuteur ayant lui-même des loisirs, il comprendra votre indisponibilité temporaire. Et si vous n’avez vraiment pas envie de lui parler, vous pourrez toujours lui dire que « flûte », vous avez oublié.
5. Eviter les émojis exotiques
Côté émoticônes, vous aimez céder au chant des sirènes, vous n’hésitez jamais à envoyer une licorne de contentement ou une crevette de désapprobation (!) pour faire comprendre à votre interlocuteur qu’il faut cesser.
Mais certains émojis sont devenus ringards ou totalement cryptiques pour la GenZ. À trop vouloir faire original, on prend le risque de paraître décalé (voire de ne pas se faire comprendre). Mieux vaut rester sobre, classique, et efficace.
6. On abandonne le point final
Quoi qu’il arrive ! Une phrase commence par une majuscule et se termine par un point. Sauf par message.
C’est ce qu’indiquait une étude réalisée outre-Atlantique et relayée par le Washington Post. Des chercheurs ont demandé à des étudiants de juger une série de réponses envoyées. Résultat des courses, le message était jugé moins sincère lorsque les réponses étaient suivies d’un point. Et les étudiants ont jugé plus sincère le point d’exclamation à l’absence de ponctuation.
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Idem pour la majuscule, jugée trop formelle, trop imposante et trop frontale par la GenZ. Moralité, exclamez-vous (mais en minuscules).
7. Finir avec amour
Bien qu’aucune étude scientifique ne l’ait – encore – corroborée, nous vous recommandons chaleureusement de clore une conversation Instagram par un double tap sur le dernier message de votre interlocuteur pour faire apparaître un cœur sous son message qui ne pourra s’empêcher, on l’espère, de vous aimer.
Voilà, vous pouvez désormais dire au revoir à votre interlocuteur et à la réputation de boomer avec panache !