Emojis : ce que votre fréquence d’utilisation dit de vous

Lorsque vous glissez des émojis dans vos conversations ou posts sur les réseaux sociaux, vous en dites bien plus que vous croyez… D’après une étude récente, les émojis ne mentent pas, ils colorent nos messages de la teinte exacte de notre personnalité.

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Les émojis — ces petits pictogrammes qui ressemblent à des objets — comme les memes et autres contenus éphémères font partie intégrante de notre manière de communiquer et de nous exprimer en ligne. Bien qu’ils peuvent sembler être un langage universel, leur signification varie selon le contexte, ce qui se traduit souvent par une incompréhension entre cultures et générations. Par exemple, l’émoji “visage avec un léger sourire” 🙂 symbolise la joie pour un senior tandis qu’il prendrait une tournure sarcastique pour un jeune issu de la GenZ (né entre 1997 et 2010). Cette même génération aurait tendance à interpréter l’emoji “pouce vers le haut” 👍 comme une réponse passive-agressive.

Mais il n’y a pas que l’âge qui compte. Des scientifiques de l'Université d'État de l'Oklahoma font la corrélation entre une utilisation intensive des émojis et des personnalités plus ou moins inquiétantes. “L'utilisation des émojis pourrait être liée à des stratégies visant à manipuler la perception des autres et à donner une image positive de soi-même”, affirment les chercheurs. Ces derniers ont interrogé 285 étudiants, hommes et femmes, sur leur fréquence d'utilisation et le type d’émojis (les 40 plus courants) dans leurs messages, leurs posts ou leurs commentaires sur les réseaux sociaux. 

L’étude s’est appuyée sur deux grandes familles de traits de personnalité pour décrypter ces différences : les Big Five (ouverture d'esprit, extraversion, amabilité, conscience et névrosisme) et la “Triade noire” (narcissisme, machiavélisme et psychopathie).

Les narcissiques utiliseraient plus fréquemment les émojis

D’après les résultats de cette étude, les femmes utiliseraient plus souvent que les hommes des émojis positifs et négatifs. Elles sont également plus nombreuses à avoir recours aux émojis dans les SMS, les publications sur les réseaux sociaux et les commentaires. Selon cette étude, cette utilisation fréquente chez les femmes serait “corrélée au narcissisme”. Cela indiquerait un désir accru de vouloir soigner son image numérique et de susciter une réponse émotionnelle positive chez leur interlocuteur. Tandis que chez les hommes, une utilisation abondante d’émojis serait associée “à des scores élevés en machiavélisme : la tendance à manipuler autrui à des fins personnelles”. Cela dénoterait aussi des personnes névrosées, instables émotionnellement, anxieuses et très irritables. Les chercheurs précisent qu'aucun lien n'a été mis en évidence entre l'utilisation d'émojis et la psychopathie. 

Par ailleurs, les adeptes des émojis auraient tendance à laisser jaillir leurs émotions dans la vraie vie puisque, au prisme des Big Five, leur utilisation fréquente est associée à un caractère extraverti. Ils symboliseraient l’ouverture d’esprit (chez les femmes) et la recherche de sensations fortes (chez les hommes). 

Vecteur de douceur

Si vous recevez une avalanche d’émojis à chaque conversation, ce n’est donc pas toujours bon signe, si on se réfère à cette étude. En même temps, ne plus utiliser d’émojis aujourd’hui c’est prendre le risque d’être potentiellement incompris. Combien de fois nous sentons-nous obligés de ponctuer notre message d’un petit smiley par crainte de sembler trop sec et de vexer son interlocuteur ?

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