Social Detox : la GenZ prend ses distances avec les réseaux sociaux

Abandonner réseaux sociaux pour une durée indéterminée, c’est ce qu’on appelle la “Social détox”. Une tendance de plus en plus en vogue, surtout chez les jeunes. On vous explique pourquoi.

Publié le : 26-07-2023

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Temps de lecture : 8 minutes

Trendz, épisode 8 "La GenZ se met à la social detox"

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Si la technologie fait partie intégrante de notre quotidien, elle peut être une véritable source d’angoisse et de mal être pour certain. Alors que l’on s’imagine mal les jeunes vivre sans les réseaux sociaux, certaines personnes issues de la “génération Z” (personnes nées entre 1997 et 2010) ont pourtant décidé de sauter le pas, mettant en avant leur santé mentale, afin d'adopter un mode de vie plus sain. On parle ici de Social détox. 

Cette vie pensée sans numérique a donné naissance à plusieurs concepts. Certains existent déjà, comme le néo-luddisme, d'autres encore émergent comme le log-off. Parmi les bienfaits mis en avant par ceux qui décident de s’extraire du numérique (pour un temps) : une meilleure estime de soi, une appréciation de la nature et une baisse de l'anxiété. 

Les jeunes déçus du jeu des réseaux

Selon le Digital Report 2023, les internautes du monde entier ont réduit leur temps sur les réseaux sociaux de 20 minutes, sur 12 mois. Ce qui équivaut à une réduction de 5% de leur utilisation totale. Étonnamment, ce changement touche particulièrement les jeunes publics. Une étude menée par l’institut américain Pew Reseach Center, met d’ailleurs en avant le fait que la GenZ est la seule à avoir connu une baisse de l’utilisation des réseaux sociaux depuis 2019. En effet, leur utilisation quotidienne a diminué de 20% depuis 4 ans. Les auteurs de l’étude expliquent que cette génération, nourrie par Internet depuis sa naissance, est devenue de plus en plus déçue par les réseaux sociaux avec lesquels elle a grandi. 

En cause ? Entre autres, l’importance des likes et des contenus “clickbait” (les “appât à clics”, en français, soit les contenus conçus principalement dans le but de recueillir des clics sur les pages de résultats d'un moteur de recherche). 

Quitter les réseaux sociaux, c’est cool ?

Loin d’être marginal, ce phénomène touche aussi de nombreuses personnalités publiques, très connues sur les réseaux sociaux. Le 28 février 2023, lors de la journée mondiale sans Facebook, la chanteuse Selena Gomez a mis en pause ses comptes Instagram (426 millions de followers) et TikTok (59 millions de followers) pendant plusieurs jours, afin de préserver sa santé mentale. 

Après une énième vague de remarques sur son apparence, l’américaine a annoncé lors d’un live TikTok  : “Je suis grosse, je ne le suis pas, je m'en fiche. J'aime qui je suis. Et oui, je vais prendre mes distances avec les réseaux sociaux, parce que c'est finalement un peu idiot. J'ai 30 ans, je suis trop vieille pour ça.” 

Une décision loin d’être anecdotique pour celle qui en quelques années est devenue l’une des figures ayant participé à la libération de la parole autour de la santé mentale auprès de la jeune génération. Notamment à travers son documentaire, “My mind and Me”. 

Des jeunes soucieux de leur santé mentale

48% des personnes issus de la GenZ ont déclaré que les réseaux sociaux les rendaient “anxieux, tristes et déprimés”, selon les chiffres d’un rapport mené par la société Origin. Désormais certaines associations tentent de sensibiliser le public aux effets nocifs que peuvent engendrer l’usage des réseaux sociaux. 

En 2020, aux Etats-Unis, des adolescents créent le mouvement “Log Off”. Celui-ci se définit comme un mouvement créé par “les jeunes pour les jeunes”. Il souhaite fournir un espace de conversation aux jeunes sur les méfaits des réseaux sociaux, et des pistes de réflexion sur la façon de les utiliser plus sainement.

Engagé auprès de milliers d’adolescents dans plus d’une douzaine de pays, le mouvement documente les histoires d’une génération de plus en plus inquiète de laisser sa santé mentale aux mains d’entreprises technologiques à but lucratif. 

En France, c’est l’association “Pause ton écran” qui effectue ce travers de médiation. Celle-ci a pu observer que la perception de la vie d’autrui sur les réseaux sociaux avait tendance à affaiblir l’estime de soi chez les jeunes : surexposition des jeunes utilisateurs à des “corps de rêve”, consommation de mode de vie luxueux inatteignable, FOMO (le “Fear of Missing Out” est une angoisse qui se définit par la peur de manquer un événement important)… toutes ces composantes cultivées par le jeu des algorithmes constituent une grande source d’anxiété. 

Enfin, le cyberharcèlement, très présent sur ces plateformes, fait partie des facteurs qui poussent les jeunes à la déconnexion.

Les réseaux sociaux nuisent-ils à la santé mentale des adolescents ?

Les réseaux sociaux sont-ils les bêtes noires que l'on prétend ? Démystifions quelques-unes des idées reçues concernant leur impact sur la psyché des jeunes publics. 

Par ici

Les jeunes prône le Néo-luddisme 

Pour se libérer de la pression des réseaux, certains jeunes adoptent des méthodes plus radicales que la simple déconnexion et prônent le néo-luddisme. Pour l’historien François Jarrige, interrogé par l’Obs, il s’agit d’“une nébuleuse de personnes qui pensent que la technologie est une aliénation plus qu'un moyen d'émancipation".

Récemment le New York Times a suivi un groupe de lycéens américains qui promeut un style de vie sans technologie et réseaux sociaux. Pour communiquer, ils préfèrent les rendez-vous physiques et les téléphones à clapet. Ensemble ils forment le "Luddite Club" et proposent à d’autres étudiants des cures digitales d’une heure. Les membres du club mettent en avant les bénéfices de ce mode de vie : meilleure appréciation de soi, baisse de l’anxiété liée aux réseaux sociaux, intérêt grandissant pour la lecture et à la nature. Un véritable élixir de bonheur. 

👉Pour écouter tous les épisodes TRENDZ qui décortiquent les tendances qui feront notre quotidien, c'est par ici !

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