Même à l’âge adulte, les mauvaises notes sont difficiles à vivre. Il n’y a qu’à lire la série de témoignages hallucinants recueillis par Guillemette Faure dans Le Monde. Selon une étude publiée dans Journal of Marketing Research, la manière dont sont présentées ces évaluations, surtout les basses, influence profondément notre comportement et nos choix.

Les chercheurs distinguent les systèmes d'évaluation basée sur la moyenne des notes individuelles, utilisés par des plateformes telles que Uber et Deliveroo, et  les systèmes d'évaluation incrémentale, utilisés par des plateformes telles que TaskRabbit et Airbnb, qui affichent une note brute et détaillée par annonce. Cette dernière approche permet de surmonter plus rapidement les échecs passés, ce qui est essentiel pour les hôtes qui cherchent à rétablir leur réputation et à attirer davantage de locataires. Si les logeurs ont connu des débuts difficiles ou quelques mauvaises critiques, le système de notation incrémental (ou progressif) paraît plus indulgent. Au fur et à mesure qu'ils apportent des améliorations — par exemple, en modernisant leur logement ou en améliorant l'expérience des clients — ces changements positifs seront plus immédiatement visibles dans leurs évaluations les plus récentes. Cette visibilité accrue des commentaires négatifs peut toutefois non seulement affecter la perception que la personne a d'elle-même mais aussi conduire à un désir plus fort de se désengager de la plateforme.

Ces applications que nous utilisons quotidiennement s'appuient sur les systèmes évoqués comme reflets des performances passées, mais aussi comme outils proactifs pour garantir la qualité et encourager un comportement approprié des deux côtés de la transaction — de la part des prestataires de services (tels que les chauffeurs et les hôtes) et des utilisateurs (tels que les passagers et les locataires). Un équilibre considéré comme dangereux pour la chroniqueuse Guillemette Faure qui considère que “ces évaluations ne servent pas tant à informer les futurs utilisateurs (...) qu’à nous tenir mutuellement par la barbichette.” Une analyse sur l’impact social de la notation qui a des relents de Black Mirror. L'épisode « Nosedive », qui ouvre la saison 3, explore une société où les gens peuvent noter leurs interactions quotidiennes avec d'autres sur une échelle de 1 à 5 étoiles. Ces notes influencent le statut social et économique des individus, permettant d’ouvrir ou de restreindre l'accès à certaines commodités ou services. Cette mise en garde contre les dangers de l'obsession pour l'approbation sociale et les évaluations en ligne souligne comment cette quête de perfection superficielle peut conduire à l'anxiété et à une perte de l'authenticité personnelle.

Les bons réflexes pour être un goat.

Sur Vinted 

• Envoyez le colis le plus rapidement possible et n’hésitez pas à inclure un petit mot de remerciement à l'intérieur.
• Validez la commande rapidement, restez toujours poli et répondez aux demandes d'informations.
• Détendez-vous, ce n’est pas censé être votre gagne-pain, on ne négocie pas mordicus pour 50 centimes.

Sur Airbnb

• Évitez de louer un logement juste pour faire la fête, il y a des salles pour cela. 
• Cela va de soi, restez respectueux de l'endroit et laissez-le aussi propre que possible. 
• Prenez des photos réalistes, évitez l’excès de publicité. 

Sur Uber, Blablacar, Deliveroo…

• Vous avez peut-être une patience d’ange, ce n’est peut-être pas le cas d’un livreur dont l’avenir dépend des étoiles… Soyez ponctuel. 
• Vous comptez rentrer en Uber après avoir célébré la Saint-Sylvestre ? Prévoyez un petit sac au cas où vous auriez envie de rendre votre menu du Réveillon.
• Les conducteurs BlaBlaCar doivent avant tout adopter une conduite sécurisante et exemplaire en toutes circonstances et respecter le code de la Route. Vous préservez votre quota d'étoiles et votre permis de conduire.