Rompre à l'ère des réseaux sociaux : nos conseils pour s'en remettre 

Lorsqu'une rupture amoureuse intervient, s'ajoutent à la liste des choses matérielles à régler et du poids émotionnel à gérer, les réseaux sociaux… qui aident rarement à passer à autre chose. Entre développement de stratagèmes en tous genres et méthodes d'apaisement, voici comment décrocher à l’ère numérique.

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« La première fois que l'on s'est quittés, je m'étais désabonnée de son profil, et c'était toujours le premier à regarder mes stories », raconte Sarah, qui a longtemps gardé un œil sur les faits et gestes virtuels de son ex petit-ami. « La deuxième fois, j'ai mis son profil en mute pour éviter de passer pour une rageuse… mais certains soir j'allais voir son profil. » Après deux ans de relation chaotique, cette trentenaire parisienne a dû, comme toute une génération désormais, apprendre à faire son deuil amoureux avec la possibilité d'un accès illimité à la vie virtuelle de son ex via les réseaux sociaux.  

Lola, elle, est restée en couple trois ans de plus que Sarah. Néanmoins, la jeune femme a mis moins de temps à se remettre de la rupture avec son compagnon : « Il avait vingt ans de plus que moi et ne postait rien de personnel sur son compte Instagram. Quand on a pas le même cercle d'amis, cela aide aussi. » Clara, en couple pendant sept ans avec son ami, a bien tenté de tout supprimer. Mais elle y retourne compulsivement depuis son ordinateur… Et quand Facebook s'en mêle, le problème s'étend à d'autres générations.

 

"Rompre serait beaucoup plus simple sans les réseaux. Ne rien savoir, c'est se protéger"
Sarah, 29 ans

Comment passer à autre chose lorsque, fraîchement divorcée, votre téléphone vous colle sous le nez tous ces « souvenirs  » : des clichés de votre ex-merveilleux mari, de votre ex-merveilleux couple, et de feu votre merveilleuse famille ? « Rompre serait beaucoup plus simple sans les réseaux. Ne rien savoir, c'est se protéger », conclut Sarah.

C'est l'avis que partage Matthias, dont la réflexion a mûri depuis sa rupture douloureuse, survenue il y a cinq ans. « Quand vient la fin, les réseaux prennent une autre ampleur. Le terrain de jeu devient un terrain miné : là où l’on espérait autrefois entrapercevoir des nouvelles de sa douce, on craint désormais d’en croiser la route. Alors on bloque partout, on supprime ses photos sur tous nos appareils et on coupe les ponts à contre-cœur pour se protéger soi-même », se désole le jeune trentenaire, qui a été confronté aux photos de son ex-copine accompagnée d'un nouvel amant, quelques jours seulement après leur séparation. « Une rupture amoureuse implique-t-elle une rupture sociale ? » s'interroge Matthias, qui a fini par s'installer à Mayotte quelques mois plus tard.

Nos conseils pour traverser cette période sereinement

« Les réseaux sociaux amplifient le processus douloureux qui survient après une rupture sentimentale  », confirme le psychologue Michaël Stora, psychologue et spécialiste du numérique. Scruter le profil de l’autre ou surveiller ses activités en ligne peut empêcher d’avancer et d’apaiser son esprit.

Sécuriser son environnement numérique

Dès lors, il convient de faire un tri dans ses contacts. Bloquer, supprimer ou restreindre l’accès de l’ex à ses publications peut contribuer à améliorer son bien-être émotionnel. L’ajustement des paramètres de confidentialité sur Facebook, Instagram ou WhatsApp aide également à protéger sa sphère privée. En prévention, modifiez les accès à vos profils pour garantir une frontière saine entre vous et votre ex. Pour cela, n'hésitez pas à changer vos mots de passe, c'est bon pour votre coeur et votre cybersécurité. Enfin, on s'accorde une période sans publication ni interaction. Cela permet de reprendre le contrôle sur son image digitale, de réfléchir au message que l’on veut transmettre et d’éviter les réactions impulsives.

Adopter le «  zéro contact  »

Certains psychologues recommandent la coupure totale, c’est-à-dire supprimer tout moyen de communication avec l’ex : suppression de contact, blocage sur toutes les plateformes, effacement des souvenirs numériques  – une étape « cruciale » pour renouer avec soi et guérir. Même si cela peut sembler radical, la coupure permet d’éviter de tomber dans l’obsession ou le fantasme du retour. On évite aussi de harceler ses potes en commun pour avoir des bribes d’informations ou pire utiliser leur compte pour stalker celui de son ex.

Redéfinir sa présence en ligne

Afficher son évolution personnelle permet de regagner confiance et estime de soi. On peut ainsi changer sa photo de profil, communiquer sur son évolution ou partager du contenu positif. Cela attire des interactions constructives et renforce la résilience émotionnelle. Surtout, on évite de comparer son parcours de guérison à celui des autres sur les réseaux sociaux. Si ça peut paraître motivant, cela risque d'engendrer frustration et insécurité. On peut aussi ne rien modifier dutout et rester silencieux le temps nécessaire.

Se créer un cercle de soutien

Entourez-vous virtuellement de personnes bienveillantes : amis qui encouragent, groupes d’entraide, pages axées sur le bien-être. Un soutien en ligne aide à rompre l’isolement et à partager son expérience en toute sécurité.

S’autoriser la déconnexion

Planifiez des moments hors-ligne pour vous concentrer sur votre bien-être : sport, activités créatives, rencontres réelles. Des applications peuvent limiter votre temps en ligne pour éviter de ressasser le passé et retrouver un équilibre intérieur.

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