Comment résister à la Captologie, qui nous rend addict au net

Publié le : 30-08-2020

Comment résister à la Captologie, qui nous rend addict au net

Pour éviter de se faire capter, il faut déjà comprendre les méthodes sophistiquées des plateformes pour accaparer notre attention et nous inciter à revenir sans cesse. On vous explique.

Temps de lecture : 3 minutes

Le bleu qu’on like

Pour titiller votre instinct primaire, chaque réseau y va de sa recette. Certaines peuvent paraître anodines. Facebook, par exemple, en plus d’avoir introduit le scroll infini a testé une quarantaine de bleus différents pour rendre attractif son bouton like et vous donner envie de l’utiliser, révèle le journal La Croix

Les flammes de l’amitié

Sur Snapchat le « Snaptreak » (traduction : « ça chauffe ! ») récompense ceux qui s’envoient des messages tous les jours. Ils se voient gratifier d’une petite flamme qui prend de l’ampleur… 

Vous arrêtez ne serait-ce qu’une journée ? Le compteur se remet à zéro. La mécanique fonctionne tellement bien que les ados n’hésitent pas à se confier leurs comptes mutuels en cas d’absence pour ne pas perdre le précieux emoji.

Vite, vite vite

La captologie ne s’arrête pas aux réseaux sociaux. On retrouve ces « dark patterns » sur des sites tels que Last Minute ou Airbnb. C’est le fameux « cette location a été vue plus de 245 fois ». Si elle peut vous pousser à l’action, comme ouvrir une application, scroller ou commenter, la captologie peut aussi vous pousser à l’inaction. C’est ce qui arrive quand vous souhaitez vous désabonner de votre salle de sport (feignasse), mais que les actions à mener sont trop nombreuses ou complexes. 

De nouvelles initiatives pour sortir de l’addiction et  » bien utiliser  » son temps

A mesure que la dépendance augmente, les oppositions aussi. Côté Silicon Valley, où ont été conçus Facebook, Instagram, Twitter ou SnapChat, on utilise depuis peu les mêmes techniques pour – tenter de – construire un monde meilleur. En fer de lance, Tristan Harris, ancien « design ethistic » de Google et pur produit de la Silicon Valley, a viré de bord. Il a fondé l’ONG Time Well Spent, (« le temps bien dépensé »), une ONG qui vise à développer une économie de l’attention plus éthique, responsable et respectueuse des besoins des internautes. Guillaume Chaslot, le codeur repenti, ne recommande pas d’interdire les théories du complot : « Chacun doit pouvoir exprimer ses idées ». Mais grâce à la plateforme algotransparency, il veut expliquer au public comment fonctionne la recommandation. 

D’autres spécialistes de la captologie veulent mettre leurs compétences au service du bien commun. Au Stanford Behaviour Lab on travaille sur des projets de design comportemental pour aider les hôpitaux à soigner les diabétiques ou encore pour aider les ONG à lutter contre le dérèglement climatique. Interrogé par l’ADN, Sean D. Young directeur du Center for Digital Behavior de l’université de Californie, révèle travailler sur de nouvelles méthodes « pour limiter la propagation du SIDA » ou pour « prédire, en fonction des données, la gravité d’un accident et permettre aux secours d’intervenir rapidement ».

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