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Les discussions de groupes qui ont fait la renommée de WhatsApp rythment nos vies. Bien pratiques, ces groupes peuvent néanmoins se transformer en menace lorsque les enfants se retrouvent confrontés à des contenus violents, du harcèlement et même à des adultes mal intentionnés.
Un réseau social qui échappe à la vigilance
Ces risques se cachent parfois là où on se sent le plus en confiance comme les groupes de classe. Selon le baromètre annuel Caisse d'épargne – Association e-Enfance/3018, 44 % des enfants victimes de cyberharcèlement indiquent l’avoir été sur WhatsApp. A ce titre, Samuel Comblez, Directeur général adjoint de l'association e-Enfance, nous explique comment les protéger en trois étapes :
Régler ensemble les paramètres de confidentialité
Avant même le premier message, paramétrez WhatsApp avec votre enfant pour décider :
- qui voit sa photo de profil
- Allez dans Paramètres → Confidentialité → Photo de profil
- Sélectionnez l'une des options suivantes : Mes contacts / Mes contacts sauf… / Personne.
- qui voit son statut ou sa dernière connexion :
- Appuyez sur Paramètre → Confidentialité → Statut
- Sélectionnez l’une des options suivantes : Mes contacts / Mes contacts sauf… / Ne partager qu’avec…
- qui peut l'ajouter dans un groupe :
- Appuyez sur Paramètres → Confidentialité → Groupes
- Sélectionnez l’une des options suivantes : Mes contacts / Mes contacts sauf… / Ne partager qu’avec…
Les admins qui ne peuvent pas vous ajouter à un groupe auront la possibilité de vous inviter en privé.Vous disposerez de trois jours pour accepter l’invitation avant qu’elle n’expire.
Limiter l'accès uniquement aux contacts connus, c'est éviter d'ouvrir la porte à des adultes malveillants qui se font passer pour un jeune ou un parent d'élève.
Enfin, si la géolocalisation est désactivée par défaut, elle peut être activée manuellement. Expliquez à votre enfant qu'il ne doit pas partager sa position même à un ami. Un partage d'adresse, c'est une porte ouverte sur sa vie privée.
Données personnelles identifiées, autonomie activée
Quand on parle de sécurité sur Internet, on évoque généralement la protection des données personnelles, ce qui peut paraître abstrait pour un enfant. Il doit comprendre qu'un simple numéro de téléphone ou une photo est une donnée personnelle.
Voici quelques règles claires à lui transmettre :
- Ne jamais envoyer de photos de soi dans un groupe.
- Signaler tout message suspect ou spam.
- Bloquer sans hésiter les contacts inconnus.
Il ne s'agit pas de lui faire peur. Ces gestes lui permettent de gagner en autonomie pour se protéger, notamment quand vous n'êtes pas là.
Fixer des limites claires et bienveillantes
Comme pour l'usage des autres réseaux sociaux, WhatsApp nécessite un cadre défini.
- Sur le contenu : ce qui peut être partagé ou non.
- Sur le temps d'écran : combien de temps passé par jour et par semaine.
« Parlez-en directement avec votre enfant : une simple discussion vaut mieux qu'une interdiction brutale », conseille Samuel Comblez.
Attention à ne pas tomber dans la diabolisation des réseaux sociaux, qui pourrait pousser l'enfant à tenir son usage secret en prenant des risques, comme nous l'expliquait la spécialiste Emmanuelle Picquet.
N'hésitez pas à recourir aux applications de contrôle parental pour fixer les limites de temps et éviter les excès.
Paramétrer correctement WhatsApp, enseigner les bons réflexes et poser des limites, c'est offrir à votre enfant une expérience plus sûre et plus sereine.
En cas de problème, contactez le 3018, le numéro national unique pour protéger les jeunes en ligne et confrontés au harcèlement.
WhatsApp peut être pratique et amusant, mais c'est votre vigilance qui en fera un espace sûr pour votre enfant.