Boom de la précarité étudiante : le digital se met au service de la mobilisation

C’est un des effet les plus visibles de la crise sanitaire qui dure désormais depuis plus d’un an. La vie étudiante mise entre parenthèses engendre avec elle un effet domino plongeant de nombreux jeunes dans la précarité. Associations, épiceries solidaires… Internet se mobilise pour décoincer les choses.

Publié le : 18-02-2021

Temps de lecture : 5 minutes

 
Retour en arrière, mars 2020, le virus qu’on ne présente plus fait sont apparition dans la paysage français, bouleversant ainsi toute la mécanique d’un système. Pris dans ce rouage de confinemement-déconfinement-reconfinement, la vie étudiante se trouve rapidement elle aussi paralysée. Une drôle d’ambiance qui force de nombreux jeunes à réviser leur quotidien entre cours en visio et solitude pesante. Mais pour certains, les complications frôlent l’insupportable si bien que l’OVE (Observatoire de la Vie Étudiante) publie en étude alarmante : lors du premier confinement, un tiers des étudiants avait déclaré avoir rencontré des difficultés financière et un étudiant sur deux a avoué que ces dernières étaient bien plus importantes qu’habituellement.

 

 

« Aujourd’hui, je n’ai pas le choix. Si je ne prends pas ces deux paniers par semaine, je ne mange pas », explique Marie, jeune étudiante au micro d’Europe1 alors qu’elle faisait la queue aux portes d’une banque alimentaire. Fermetures des restaurants universitaires, absence de petits boulots et de stages, pas facile d’arrondir les fins de mois. Alors pour se faire aider et aider, voici des solutions 2.0 à votre disposition.

 

Etudiant.gouv : un annuaire de références et de solutions 

 

Pour faire face aux problématiques soulevées par la crise sanitaire, la plateforme etudiant.gouv.fr a mis l’accent sur ces nouveaux défis quotidiens. Ce catalogue complet des aides déployées ou renforcées par le gouvernement couvre plusieurs spectres : établir une demande de révision de son droit en bourse, trouver une aide financière pour faciliter l’entrée dans la vie active ou encore trouver une aide psychologique auprès d’un BAPU (Bureaux d’aide psychologique universitaires), 100% prise en charge par la Sécurité sociale les mutuelles. Parmi les dispositifs forts mis en place sous l’impulsion du gouvernement, le passage du repas à 1 euro au Crous. 

Comment en bénéficier ? Où trouver un restaurant universitaire proche de chez soi ? Trouvez vos réponses directement sur la plateforme ou contactez le  0 806 000 278 (service gratuit, hors coûts d’un appel local) du lundi au vendredi de 9h à 17h pour trouver des informations sur les aides et les démarches à effectuer auprès de votre Crous.

 

 

Association FAGE : la mise en place d’une épicerie solidaire

 

Depuis 1989, la Fédération des associations générales étudiantes – FAGE – est la première organisation étudiante de France. Idées, initiatives et solutions, elle agit au quotidien sur de multiples domaines concernant la vie étudiante grâce à son organisation participative et les quelques 2 000 associations et syndicats qui lui sont associés. Lutte contre la précarité menstruelle chez les étudiantes, éducation à la gestion budgétaire, la FAGE pousse aujourd’hui la solidarité encore plus loin avec la création des AGORAé, des lieux de vie, de solidarités et de rencontres organisés sous forme d’épiceries solidaires. 

« Les AGORAé se composent notamment d’une partie épicerie solidaire. Ce réseau d’épiceries solidaires a pour objectif de permettre aux étudiant·e·s en difficulté d’accéder à des produits à la fois variés et de bonne qualité à prix réduits (entre 10 et 20 % du prix usuel), tout en favorisant leur insertion sociale, économique et leur autonomie », explique la fédération. En complément, les AGORAé proposent également des ateliers multiples allant des cours collectifs de cuisine en passant par des vide-dressings ou encore des soirées consacrées aux jeux de société. Pour trouvez l’AGORAé la plus proche de chez vous c’est par  ici.

 

 

Apsytude : prendre en compte la détresse psychologique

 

Selon une enquête parlementaire, dans l’hexagone, 50% des jeunes s’inquiètent pour leur santé mentale et 23% desétudiants ont eu des pensées suicidaires récemment. Un climat anxiogènequi accentue le mal-être de la jeunesse française et auquel la plateforme Apsytude souhaite répondre. Créée en 2010 par deux psychologues et amies, l’association à but non lucratif Apsytude propose une solution innovante en attendant la mise en place des « chèques d’accompagnement psychologique » prévu par le gouvernement : « Ayant été étudiantes ensemble, nous avons observé un décalage entre l’image du·de la jeune adulte savourant les plus belles années de sa vie et la réalité du milieu étudiant, souvent plus difficile et complexe »

Apsytude propose ainsi des  consultations gratuites avec un praticien lorsque le Crous, l’université ou l’école sont en partenariat avec la plateforme. Apsytude propose aussi Happsy Line : des consultations individuelles avec un psychologue, mais en ligne, une solution adéquate face à la circulation du virus. Plus d’infos ici. 

 

 

Geev : précieux dons 

 

« Nous gagnons notre vie par ce qui nous rapporte, mais nous façonnons notre vie par ce que nous donnons » disait poétiquement Winston Churchill. Le don est primordial notamment en ces temps difficiles. C’est pourquoi le site et l’application Geev à traduire par « donner » nous donnent justement une solution pour fluidifier ce système de dons. Dans un périmètre proche, vous trouverez un large catalogue de dons de particuliers allant des denrées alimentaires aux vêtements, en passant par des meubles ou encore des produits d’hygiène. Une belle initiative pour les étudiants mais aussi un geste important pour la planète puisque limitant le gaspillage alimentaire. D’une pierre deux coups !

 

 

Le mouvement #EtudiantsFantômes : faire entendre sa voix 

 

Tous les cris des S.O.S partent dans l’espace ? Plus maintenant avec le #EtudiantsFantômes créé sur Twitter, des étudiants de la France entière font entendre leur voix sur la situation délicate dans laquelle ils se trouvent : isolement, précarité, conditions de logement déplorables ou encore difficultés à suivre une vie scolaire normale.  Créé en janvier 2021 par des étudiants de sciences politiques Montpellier, le collectif des étudiants fantômes figure en top tendance sur le réseau de l’oiseau bleu et permet d’alerter ou encore d’interpeller les autorités et le gouvernement sur ces faits lourds de conséquences. Un plaidoyer accessible à toutes et à tous.

 

 

 

Et toi Orange, tu fais quoi ?

 

Orange, agit depuis des années en faveur de l’éducation. La Fondation Orange a notamment débuté en 2014 une démarche ambitieuse autour de l’éducation numérique. Une précieuse aide pour l’insertion professionnelle des jeunes.

Aujourd’hui, face à la situation de nombreux étudiants, Orange a décidé de donner une nouvelle impulsion à ses actions en répondant à l’appel à solidarité pour les jeunes étudiants en situation de précarité. Concrètement, le groupe a mis en place deux actions fortes :

– Orange s’est engagé à faire un don de mobicartes pour les étudiants en difficulté. Distribuées par l’intermédiaire de la FAGE à 26 associations partout en France, ces quelques 10 000 mobicartes permettront aux jeunes d’accéder à Internet depuis leur téléphone ou leur ordinateur pour ne jamais rester coupés du monde et poursuivre leur apprentissage même à distance.

  • – Pour compléter cette action de solidarité, Orange, via sa Fondation, a fait un don de 150 000 euros à une trentaine d’associations de la FAGE transformés en bons d’achat pour les épiceries solidaires ou les paniers de première nécessité. Une aubaine quand on sait que 2,1 millions de personnes bénéficient de l’aide alimentaire en France.
 

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