Qu'est-ce que Whatnot, le télé-achat version petit écran ?

Entre lives survoltés, enchères millimétrées et promesse de bonnes affaires, Whatnot s’impose comme le téléshopping 3.0. Mais derrière cette appli qui mêle Twitch, Vinted et brocante en ligne, le risque est réel de dépenser plus que prévu… et d’alourdir son empreinte environnementale. Est-ce bien raisonnable d'y faire ses cadeaux de Noël ?

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Temps de lecture : 3 minutes

Téléshopping 3.0, version ultra‑addictive

Whatnot se présente comme une immense salle des ventes en direct : des vendeurs animent des shows en streaming, font défiler pièces de seconde main, cartes à collectionner ou sneakers, et lancent des enchères qui durent parfois moins d’une minute. L’acheteur peut poser ses questions dans le chat, surenchérir en un clic et payer sans quitter le live, dans une expérience pensée pour être fluide et spectaculaire.​

En France, la plateforme revendique des millions d’utilisateurs, un temps moyen passé très élevé et des ventes en forte progression, notamment sur la mode vintage et les objets de collection. Ce succès repose sur une mécanique bien rodée : sentiment d’appartenance à une communauté, peur de rater « la bonne affaire » et gratification immédiate quand le présentateur annonce votre pseudo comme gagnant de l’enchère.

Les utilisateurs de Whatnot passent en moyenne 80 minutes par jour sur la plateforme, relève Pierre Tettar dans un article du Parisien : « Ils achètent 12 articles par semaine à l’échelle mondiale ».

Le piège des enchères et de la surconsommation

Cette excitation permanente brouille vite la notion de prix juste. En quelques secondes, le compte à rebours, les surenchères et l’ambiance du live font oublier le budget, et beaucoup d’utilisateurs racontent finir avec « bien plus que prévu »… et des colis dont ils n’avaient pas vraiment besoin.

La seconde main, argument clé de Whatnot, peut donner bonne conscience, mais ne neutralise pas l’impact environnemental. Transport des colis, emballages multipliés, achats compulsifs de vêtements ou d’objets de collection qui finiront au fond d’un placard : la logique reste celle d’une consommation stimulée en continu, loin des principes de sobriété promus par les acteurs de la transition écologique.​

Faux ami du porte-monnaie

Côté budget, le numérique peut autant aider à se discipliner qu’encourager les dépenses impulsives. Les lives type Whatnot cumulent plusieurs facteurs de risque : paiement dématérialisé, achat en un clic, ambiance festive et pseudo « petits montants » qui, répétés, finissent par peser lourd à la fin du mois.​

Pas vraiment idéal pour réussir sa « money detox », dont le but est au contraire de reprendre la main : faire le bilan de ses dépenses via des applications de gestion de budget, paramétrer des alertes en cas de dépassement et parfois supprimer sa carte bancaire enregistrée des plateformes pour réintroduire une friction au moment de payer. 

Suivre des comptes qui défendent le #nobuychallenge ou le « slow shopping » (acheter moins) peut aussi contrebalancer la tentation permanente des lives de vente.​

Utiliser Whatnot sans se faire « piéger »

Utiliser Whatnot pour Noël n’est pas forcément une mauvaise idée, à condition de fixer des garde-fous. Avant de vous connecter à un live, définissez un budget précis. Les spécialistes du budget conseillent aussi de payer uniquement avec une carte dédiée ou un porte‑monnaie virtuel plafonné, afin de visualiser immédiatement le montant dépensé.​

Côté environnement, privilégiez quelques achats coup de cœur réellement durables (pièce vintage de qualité, objet de collection recherché) au lieu de multiplier les « petits lots » achetés sur un coup de tête.

Et sinon, vous pouvez toujours craquer pour des cadeaux virtuels bien plus enrichissants.

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