“TikTok, c’est seulement de temps en temps”: l’utilisation des réseaux sociaux en baisse chez les jeunes

Pour la première fois en 8 ans, l’usage des réseaux sociaux est en baisse chez les jeunes de moins de 13 ans, selon une étude Born Social.

Publié le : 25-10-2023

©Pexels

Temps de lecture : 3 minutes

Écouter l'article

0:00

Si théoriquement les conditions d’utilisation des réseaux sociaux stipulent qu’il faut avoir au minimum 13 ans pour s’y inscrire, la réalité est bien différente. 71% des Français de moins de 13 ans utilisent régulièrement au moins une application sociale, selon le baromètre annuel Born Social. 

Depuis 8 ans, l’agence Heaven publie son étude de l’utilisation de ces plateformes. Fait notable cette année, les chiffres sont en baisse de 15% par rapport à l’an dernier. La tendance serait-elle à la déconnexion chez les plus jeunes ?  

Tendance de fond ou effet de mode ?

D’après une enquête de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), la première inscription sur un réseau social s'effectuerait en moyenne vers l’âge de 8 ans et demi. Maël s’est inscrit sur Snapchat à l’âge de 11 ans. Âgé de 13 ans aujourd’hui, il a désormais élargi ses horizons (avec l’accord de ses parents) :  “Je suis sur Snap, Insta, TikTok, Bereal et WhatsApp”. Pourtant, comme 1 enfant sur 4 interrogé par l’étude Born Social, il estime passer trop de temps sur son téléphone. 

Si Maël ne semble pas prêt à lever le pied, d'autres comme Jeanne, 11 ans, semble plus sur la retenue. Inscrite sur Snapchat depuis ses 9 ans, elle crée son compte TikTok un an plus tard. Cependant, son utilisation reste modérée : “Snap c’est souvent pour discuter avec mes amis. Mais TikTok c’est seulement de temps en temps quand je veux me reposer sur mon téléphone.” Loin d’être un cas à part, Jeanne semble parfaitement s’inscrire dans la tendance actuelle. En effet, d’après l’étude Born Social, l’usage de la grande majorité des plateformes est en décroissance” chez les moins de 13 ans par rapport à l’année dernière. 

Alors que la prochaine édition du baromètre permettra de déterminer s’il s’agit d’une tendance pérenne ou d’un effet de mode passager, on peut d’ores et déjà noter une pression de plus en plus accrue sur la réglementation relative à la protection des mineurs sur ces plateformes.  

Le gouvernement travaille actuellement sur une stratégie visant à limiter l’accès des plus jeunes aux réseaux sociaux, dans le cadre de la lutte en faveur de la protection des enfants. Ainsi, le 7 juillet dernier, une loi instaurant la majorité numérique à 15 ans a été promulguée. Plus tard, début octobre, l’Assemblée Nationale a voté une proposition de loi visant à mieux protéger le droit à l’image des enfants face à l'exposition excessive auquel les soumettent certains parents sur les réseaux sociaux.

Social Detox : la GenZ prend ses distances avec les réseaux sociaux

Abandonner réseaux sociaux pour une durée indéterminée, c’est ce qu’on appelle la “Social détox”. Une tendance de plus en plus en vogue, surtout chez les jeunes. On vous explique pourquoi.

Lire l'article

Temps d’écran : les jeunes consultent moins leurs téléphones 

Corollaire de la baisse d’usage des réseaux sociaux, l’étude Born Social révèle également que les jeunes passent moins de temps sur leur téléphone. En moyenne 1h49 par jour, soit 14 minutes de moins que l’année précédente. Et les parents ne sont sans doute pas étrangers à cette tendance puisque 46% des pré-adolescents interrogés estiment vouloir passer plus de temps connectés…Tout en se montrant très critiques vis-à -vis du temps de connexion de leurs parents. Ainsi 21 % d’entre eux trouvent que leurs géniteurs passent trop de temps plongés dans leur portable.

Pour son entrée au collège, Annette, 11 ans, a reçu son premier téléphone portable. Une façon pour ses parents de la responsabiliser tout en étant plus rassuré. Mais son usage reste restreint aux appels et aux sms. “J’aimerais bien être sur Instagram mais mes parents refusent encore…” nous explique la jeune fille. Son père n’en démord pourtant pas : “On résiste tant qu’on peut tenir bon”. Pour ce qui est de l’âge auquel elle y sera autorisée “on se tâte” élude-t-il. Ses plus grandes craintes ? Qu’elle soit exposée à des contenus inappropriés ou qu’elle se retrouve face à des prédateurs. 

Au collège, comment appréhender sereinement la vie numérique de son enfant ?

Soucieux d’accompagner au mieux l’usage des jeunes sur le numérique, le programme Internet Sans Crainte, en partenariat avec Orange, lance l’opération “Bienvenue les 6e”.

Lire l'article

Partager l’article

Partager bien vivre le digital