10 conseils pour mieux gérer sa e-réputation et sa vie privée quand on passe beaucoup de temps en ligne

« Google, qu’est-ce que tu penses de moi ? » Si vous ne vous êtes jamais posé la question, il est grand temps ! Car, à l’heure du tout numérique, soigner sa réputation en ligne est fondamental. Suivez nos conseils pour (re)prendre le contrôle de votre image.

Publié le : 04-05-2021

10 conseils pour mieux gérer sa e-réputation et sa vie privée quand on passe beaucoup de temps en ligne

Temps de lecture : 3 minutes

 

Pro, perso, difficile d’échapper à la digitalisation de nos vies. L’arrivée de la crise sanitaire n’a fait qu’accentuer ce constat et c’est l’ensemble de la société et de nos rapports qui mutent vers le tout numérique. Pourtant, les traces toujours plus nombreuses que nous semons sur le Web ne sont pas sans conséquences. Mais loin de prendre le virage de la paranoïa, on s’adapte en apprenant quelques gestes simples pour maîtriser son image numérique.

1/ Protéger sa e-réputation, pourquoi c’est important ?

On le sait déjà, les photos sur les réseaux, les commentaires, nos tweets, ou encore un profil LinkedIn offrent un panorama de nos vies et de nos idées à de parfaits inconnus. Une exposition qui, sans mise en contexte, peut délivrer une image de nous à autrui pas forcément flatteuse. Recherche d’emploi, lancement de son entreprise… Une mauvaise e-réputation peut vous mettre en porte-à-faux dans la vie, la vraie.  

La e-réputation est un concept large englobant d’autres traces, plus discrètes, semées au gré de nos pérégrinations sur le Web. On parle ici d’empreinte numérique. Les renseignements que nous laissons à chacun de nos passages sur un site ou un réseau social, quand nous envoyons un mail, ou à chaque fois que nous utilisons notre portable, tablette ou ordinateur peuvent être utilisés pour nous identifier. Ces petits bouts de nos vies virtuelles peuvent ensuite être agrégés, puis utilisés ou vendus à des tiers, à notre insu. En prenant peu ou pas de précautions, on s’expose donc à la diffusion de notre ADN 2.0.

« Je n’ai rien à cacher » est le refrain qui revient souvent lorsque nous parlons de notre empreinte numérique. Sauf qu’en partageant des infos, nous perdons, sans le savoir, un certain degré de confidentialité. Et le traçage systématique des données peut prêter à confusion.

Par exemple : vous utilisez votre carte de crédit pour payer une tournée dans un bar, puis pour payer des frais de parking. Un tiers pourrait imaginer que vous avez conduit après avoir bu, alors que vous étiez le capitaine de soirée. Et si ces informations tombaient dans les mains d’un assureur ? Car vos données sont monétisées par des entreprises que vous ne connaissez pas et sur lesquelles vous n’avez aucun contrôle. Et les bénéfices ne vous reviennent pas.

Préserver ses données personnelles, ce n’est donc pas accessoire. C’est fondamental.

2/ Adoptez l’hygiène numérique

Vous connaissez l’adage, il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. Alors, premier pas pour protéger sa e-réputation : segmenter ses activités. L’intérêt ? Vous bâtissez des frontières entre les différentes empreintes numériques que vous laissez : santé, travail, réseaux sociaux…

Pour ce faire, plusieurs astuces existent. On commence d’abord par segmenter ses activités en ligne en multipliant ses identifiants de cette manière :

– pierre.dupond@gmail.com pour vos mails pro

– pierre24@gmail.com pour la maison

– pierrejeux@gmail.com pour les spam ou jeux concours

On n’oublie pas non plus de renforcer nos connexions en multipliant et en variant les mots de passe et leur complexité. Le nom de votre chien en guise de laissez-passer sur Facebook, votre banque en ligne et votre adresse mail, c’est pratique à retenir mais question sécurité, on repassera. Pour faire les bons choix, suivez le guide de Bien vivre le digital : ici

Dernier conseil, à destination des plus jeunes notamment, pour vivre heureux, vivons cachés ! Pour préserver son anonymat numérique sur les réseaux sociaux par exemple, le choix d’un pseudonyme et d’un avatar à la place d’une photo de profil peut être judicieux. Cela permet d’éviter les mauvaises rencontres mais aussi toute tentative d’usurpation d’identité pouvant nuire à la e-réputation de nos enfants.

3/ Googlelisez-vous

« Google, Google, dis-moi qui est la plus belle… de mes photos publiées sur le Web ! » On tape son nom dans la barre de recherche et surprise ! Toutes les pages et photos vous concernant apparaissent. Difficile en effet d’être aujourd’hui invisible sur le Net.

Ce qui est publié un jour le reste pour toujours ? Pas forcément. C’est le moment de pointer ce que vous souhaitez garder de ce que vous souhaitez voir disparaître. Exit la photo de vous en maillot de bain sur la plage à Pavalas-Les-Flots. Et ok pour changer cette photo de profil Linkedin qui a 10 ans. Sachez également qu’il existe des moyens pour supprimer définitivement des contenus sur le Web si ces derniers portent atteinte par exemple à votre vie privée ou encore à la sécurité de vous ou de vos proches. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) propose en ce sens différentes démarches et outils pour faire disparaître ces informations.

4/ Optez pour la navigation privée et gérez les cookies

La e-réputation ne concerne pas seulement ce que l’on poste de manière consciente. Dès que nous consultons une page Web, que nous lisons une info, que nous apposons un like sous une photo, nous laissons des empreintes. Cela englobe les fameux cookies enregistrés par les moteurs de recherche ou les réseaux sociaux qui analysent notre comportement dans différents buts : améliorer votre expérience lors d’une prochaine visite sur un site, cibler les publicités en fonction de vos préférences… 

Bien que les cookies ne représentent pas de danger à proprement parlé dans notre navigation, il existe des moyens pour maîtriser ces petits curieux :

  • La navigation privée. Dans votre navigateur allez dans Fichier > Nouvelle fenêtre de navigation privée.

  • Les moteurs de recherche qui ne conservent pas vos données comme DuckDuckGo, le français Qwant ou encore Ecosia qui reverse une partie de ses bénéfices à la plantation d’arbres.

Autre solution, qui demande un peu plus de temps : gérer ses cookies soi-même depuis les paramètres des moteurs de recherche. Par défaut, navigateurs et réseaux sociaux sont paramétrés pour dévoiler plutôt que protéger vos données. Prenez le temps de regarder la liste de vos cookies. Vérifiez si votre navigateur vous permet de les bloquer.

Vérifiez aussi quelles fonctionnalités sont associées à gmail, si vous l’utilisez.

5/ Faire son ménage de printemps

Checker vos réseaux et commencez par passer un grand coup de balai numérique. Ces photos de vos 18 ans, une bouteille à la main sur la table du salon : poubelle. S’il se trouve que vous n’êtes pas l’auteur des photos où vous êtes tagué, demandez gentiment un retrait, ou détaguez-vous. Sur Facebook, cliquez en haut à droite d’une publication puis cochez « supprimer l’identification ». Cependant, quand vous dites adieu à une identification, gardez deux choses en tête comme le précise le réseau de Mark Zuckerberg : 

  • L’identification n’apparaît plus sur la publication ou la photo, mais ces dernières restent visibles par les personnes avec qui elles ont été partagées. 

  • D’autres utilisateurs peuvent voir la publication ou la photo à d’autres endroits, tels que le fil d’actualité ou les résultats de recherche.

Soyez également vigilant lors de la publication d’une photo. Certes, il y a l’image, mais aussi les métadonnées qui lui sont rattachées. En effet, lorsque vous prenez une photo, l’appareil enregistre la localisation, la date et l’heure. Un outil tel que ViewExif sur iPhone vous permet gratuitement de consulter les métadonnées des photos stockées sur votre téléphone et de vous permettre accessoirement à les supprimer. Pratique !

6/ Réglez ses paramètres de confidentialité sur les réseaux

Quelques petits réglages peuvent vous sauver d’une grosse cata. Pour Instagram, passez votre profil en privé si vous n’êtes pas influenceur et filtrez les demandes de follow. N’hésitez pas non plus à créer un groupe d’ « amis proches » pour les stories personnelles.

Sur Facebook, de multiples options s’offrent à vous. Restreindre votre profil au maximum pour que des inconnus ne voient pas vos publications, créer des listes d’amis différentes en fonction de vos cercles (famille, amis, travail), limiter l’audience d’anciennes publications, et passer au peigne fin la liste de vos « amis » depuis la création de votre compte. N’oubliez pas de passer en privé les albums persos, de cocher la case demande d’autorisation pour l’identification dans les publications et de désactiver la reconnaissance faciale.

7/ Redéfinir ses priorités

Ce conseil est notamment destiné aux personnes en pleine quête professionnelle. Il ne s’agit pas ici de noyer le poisson en masquant de mauvaises publications mais plutôt de se montrer sous son meilleur jour sur le Net. Pour ce faire, pensez par exemple à créer votre propre site Web afin d’y exposer vos différents travaux. Dans ce sens, pensez également à lustrer vos réseaux sociaux en vous créant une belle page Instagram ou en étant actif sur Twitter avec la publication de commentaires inspirants. Vous verrez, petit à petit, les recherches à votre sujet sur Google s’orienteront naturellement vers vos activités « positives ». L’affaire est dans le sac !

8/ Restez fair-play !

Nous pouvons être méchants sur les réseaux sociaux. Mais n’oubliez pas que les commentaires Facebook, les tweets et les snap restent. Interrogé par l’Etudiant, Aymeric Vincent, spécialiste du recrutement 2.0, met en garde contre Twitter : « On parle beaucoup de Facebook, mais Twitter peut être beaucoup plus dangereux pour les candidats. L’immédiateté et la brièveté des messages peuvent laisser penser que l’envoi de messages est sans conséquence, mais c’est un leurre. » Donc, tout bêtement, restez courtois.

9/ Faire valoir son droit à l’oubli

Sur Google, une ou plusieurs publications vous mettent en porte-à-faux ? Depuis novembre 2014, la CNIL a défini des critères pour obtenir le droit à l’oubli. Si la publication est « sensible, inexacte ou excessive », entre autres, il est possible de demander sa suppression. Les demandes s’étudient au cas par cas.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de la CNIL.

10/ Optez pour les alertes Google

Maintenant que vous avez supprimé ce qui pouvait l’être, surveillez ce qui se dit sur vous. Avec Google Alerte, par exemple. Rentrez votre nom et recevez dans votre boîte mail les dernières entrées vous concernant. Comme ça, plus de (mauvaise) surprise.

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