Ils ont moins de 25 ans et n’ont pas connu le monde sans numérique. La Génération Z s’arme d’un vocabulaire nouveau à la croisée des réseaux sociaux, du jeu vidéo et de l’actualité. Libérés du carcan des dictionnaires, focus sur ces néologismes d’un jour ou de toujours.
Temps de lecture : 3 minutes
Thunberging : les futurs amoureux se mettent au vert
Thunberging: nom masculin
Apparition du néologisme : 2021
Potentiel de pérennité : Moyen
Un sourire à faire pâlir ? Une voix d’ange ? Un talent caché qui fait perdre les pédales ? Mais qu’est-ce qui fait battre la chamade le cœur de la jeune génération ? Aucune de ces propositions, figurez-vous. Non, la Gen Z veut des conversations plus profondes et exprimer ses convictions les plus viscérales avant même de fixer un premier rencard. La jeunesse veut voir l’avenir à deux sous le prisme de l’écologie et parler de la pluie et du trop beau temps.
C’est en tout cas un sentiment partagé par de nombreux utilisateurs de l’application OkCupid qui rapproche les tourtereaux grâce à un long questionnaire visant à cerner au mieux les véritables attentes des deux parties. Comme l’indique The Guardian, à la complexe interrogation « Quel enjeu vous tient le plus à cœur », 51 % des personnes répondent d’instinct « la crise du climat ». Un intérêt qui monte en flèche si bien que le site a lancé un néologisme tout beau tout neuf y faisant directement écho : le « Thunberging ». Derrière ce mot étrange se trouve une référence directe à Greta Thunberg, la jeune militante écologiste Suédoise qui a secoué la planète grâce à ses discours poignants. Un parallèle intéressant qui montre que cet intérêt pour les enjeux climatiques n’est pas une simple passade dans la vie de nombreux adolescents.
Thunberging : quand un site de rencontre s’inspire de #GretaThunberg pour créer une nouvelle tendance amoureusehttps://t.co/scdRDmcipU
— CNEWS (@CNEWS) March 5, 2020
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Mains dans le main et le poing levé
La nature parle à nos progénitures et l’application OkCupid acquiesce en affirmant que sur ces deux dernières années, les références au changement climatique sur les profils des inscrits ont bondi de 240 % notamment chez la Gen Z et les millenials. Le site de rencontre n’est d’ailleurs pas le seul à avoir fait ce constat. En 2019 déjà, le mastodonte du domaine, Tinder, révélait que Greta Thunberg avait dépassé les stars du football français Kylian Mbappé ou encore Antoine Griezmann dans la catégorie des personnalités les plus citées. La marche pour la planète aurait-elle dépassée la course au ballon rond chez la Gen Z ?
L’engouement de la jeune génération pour l’environnement ferait donc partie des priorités de cette dernière comme le révélait en 2020 le sondage Deloitte Global Millennial Survey. Cette thématique arriverait en premier sur le podium des priorités de la Gen Z, talonnée par le chômage et le harcèlement sexuel. Un regain d’intérêt pour le sujet notamment insufflé par le choc de la pandémie comme le précise en ce sens l’étude : « Les générations Y et Z ont été profondément touchées par le bilan de la pandémie ; pourtant, leur détermination et leur engagement à améliorer le monde restent constants ». Résultat des courses, les moins de 25 ans affirment prendre davantage les transports en commun, faire plus attention au tri des déchets ou encore consommer de manière plus durable. Qui a dit que la jeunesse n’était pas responsable ?
Changer les choses avec une chorégraphie TikTok ?
En janvier dernier, la plateforme préférée des plus jeunes, TikTok, a accueilli de drôles de vidéos. De jeunes Français s’y sont amusés à éteindre des lumières de vitrines de boutiques de manière artistique. Le but ? Passer un message fort contre la pollution lumineuse envahissant les villes. Ces ninjas de la cause écologique ne sont pas les premiers à utiliser Internet et les réseaux sociaux pour dénoncer le désastre écologique. Sur YouTube, les vidéos shopping dans les grandes surfaces ont laissé place à la mise en avant d’achats plus responsables réalisés sur Vinted notamment. Sur Instagram, le trashtag challenge fait quant à lui sensation. Le défi est simple : réaliser une bonne action pour la planète comme ramasser des détritus dans la rue ou réduire sa consommation de viande. Simple et efficace.
@yanishagguiPetit geste écolo (puis s/o la bac qui nous on vue mais pas embarqué) #ecologie#marseillais#marseiller#marseille13#parkour#challenges#teamjul♬ Aesthetic – Xilo
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S’il faut consommer le numérique avec modération et ainsi éviter d’avoir une empreinte écologique trop conséquente, cela ne nous empêche pas pour autant de profiter de son impact notable (et positif !) sur de grands sujets de société. Le WWF France soutient et porte cette avancée notamment avec le lancement de son application WAG pour « We act for good » (« Nous agissons pour le bien »). Une plateforme qui permet d’agir dans la vraie vie grâce aux écrans. Une aubaine pour une jeune génération biberonnée au Net et qui veut désormais défendre de nobles causes comme l’explique au journal Sud Ouest, Isabelle Autissier, présidente d’honneur du WWF France : « On prend conscience qu’on parvient à faire changer les choses quand on est nombreux à pousser dans la même direction. Et ça, le numérique y contribue. Si on est des centaines, des milliers voire des millions, on pèse sur les industriels et bien sûr le politique ». L’amour, Greta Thunberg et une lutte acharnée pour la planète, vous voyez désormais le lien.