Plus grande, plus mince, plus populaire… Instagram, pour nos ados, c’est la course à qui mieux mieux. Un m’as-tu-vu qui aurait un réel impact sur la santé mentale des jeunes filles notamment. Alors, comment les aider à gommer cette vision déformée de la réalité ?
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Poitrine bombée, ventre exhibé avec abdos parfaits, pause en maillot de bain… Sur Instagram, le culte du corps est exacerbé, et ces clichés féminins abondent. https://t.co/L3C5jr969ipic.twitter.com/I2bWA4fCEz
— La Vie (@LaVieHebdo) September 6, 2018
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Quand la vie rêvée tourne à l’obsession
Le mythe de la perfection à un nom : Instagram. Et ce n’est pas une étude du Wall Street Journal paru en septembre dernier qui dira le contraire. Le constat est sans appel : “32 % des adolescentes déclarent que leurs complexes étaient amplifiés par la plateforme”. Alors qu’à l’époque les adolescentes scrutaient les images parfaites des mannequins sur le papier glacé des magazines, aujourd’hui, Instagram offre un catalogue infini à la comparaison physique et sociale.“Le fait de se comparer aux autres sur Instagram peut changer la manière dont les jeunes femmes se perçoivent et se décrivent”, poursuit l’étude.
Du côté du réseau social, la nouvelle n’en est pas vraiment une… En effet, bien qu’Instagram tente de prôner une bienveillance plus grande que certains de ses confrères, la plateforme, consciente de son problème, ne sait pas vraiment par quel bout le prendre. « Nous empirons le rapport à son corps d’une ado sur trois », constatait-elle déjà en 2019. Dans un communiqué publié en réaction à l’enquête, Instagram avouait pourtant mettre les bouchées doubles sur le sujet : « Nous travaillons de plus en plus sur les comparaisons et l’image négative du corps ». PourKarina Newton, directrice des règlements publics d’Instagram, le changement doit aussi se faire du côté des ados, qu’elle encourage vivement à regarder des contenus qui « inspirent et exaltent » afin de « faire changer cette partie de la culture d’Instagram qui se concentre sur les apparences« . Bref, une sacrée mission !
Dire adieu aux diktats d’Insta : mission acceptée !
Boulimie, anorexie, mauvaise estime de soi… Quand on sait que 13 % des jeunes filles britanniques utilisatrices de la plateforme souffrent de dépressions graves, on passe à l’action ! Alors même si votre tête blonde est accrochée à Instagram comme une huître à son rocher, il est encore possible de changer la donne.
Ouvrir le dialogue. Parler à son ado de sa consommation numérique n’est jamais une chose aisée, on vous l’accorde. Mais loin des reproches, entamer simplement la discussion avec ce dernier peut réellement aider à changer les choses. Demandez-lui par exemple ce qu’il ou elle apprécie sur Instagram, quelles sont les tendances du moment, mais aussi s’il/elle se sent ou non parfois anxieux(se) en regardant certains contenus. Parler permet de détecter les premiers signes d’un mal-être.
Rompre le charme des filtres. Sur Instagram, le monde entier est tiré à quatre épingles. L’application comporte un bon nombre de filtres pouvant transformer n’importe quelle photo banale en cliché super esthétique. Plus fort que Photoshop encore, certains filtres peuvent même modifier le physique d’une personne de la forme de son nez jusqu’à sa taille. Résultat : votre ado en vient à se comparer à des personnes n’existant pas vraiment. Donnez-lui le réflexe de regarder par exemple dans ses stories si une personne a appliqué quelque artifice sur son visage. Pour ce faire, en haut à gauche, il est désormais indiqué s’il y a oui ou non un filtre appliqué sur l’image ou la vidéo. Une bonne manière de prendre du recul.
Ne pas chercher à plaire à tout le monde. Instagram, pour de jeunes adolescents, c’est aussi l’endroit idéal pour mener à bien la fameuse quête identitaire les traversant à cet âge-là. “L’application est conçue pour activer un besoin profond : la validation sociale, un ado cherche constamment la validation par le regard d’autrui , lui permettant de se situer dans le groupe et ainsi de valider son estime de soi”, expliquait en ce sens la série d’Arte, “Dopamine”, consacrée à l’addiction des réseaux sociaux. Alors pour se rassurer, votre ado va essayer non seulement de ressembler à ses influenceurs favoris, mais aussi d’obtenir autant de like qu’eux, preuve ultime que ses followers l’aiment.
Heureusement, il est désormais possible de masquer son compteur à like sur Instagram et d’arrêter ainsi cette course effrénée. La manœuvre est simple :il suffit de vous rendre sur les options d’une photo ou d’une vidéo lors de sa publication. Une case « masquer le nombre de like” apparaîtra, entre “Archiver” et “Désactiver les commentaires”. Le tour est joué !
Suppression du compteur de likes sur Instagram : Est-ce la fin pour les marques et surtout pour les influenceurs ? Une grosse remise en question va être nécéssaire pour tous 😅
👉 https://t.co/ALdrsHxrBQ@CB_News#instagram#likepic.twitter.com/awTbSaS1Hn— Laura Paillet (@PailletLaura) May 23, 2019
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Suivre des comptes qui font du bien. Dernier conseil, préconisez à votre ado de diversifier ses abonnements en suivant des comptes plus “terre à terre”. Notre coup de cœur ? L’Instagram de l’Australienne Céleste Barber qui parodie ces clichés que l’on croit si parfaits en tentant de les reproduire de manière plus réaliste. Lâcher prise et fou rire garanti !