Pourquoi la course aux likes est-elle dangereuse pour vos enfants ?

Je t’aime, moi non plus. Les réseaux sociaux sont une arène impitoyable pour nos adolescents qui se "disputent" à coup de "likes", véritables gages de popularité. Alors que la plateforme Instagram souhaite mettre un frein à cette forme de "notation", on vous donne quelques conseils pour éviter à vos ados les écueils de la course aux likes !

Publié le : 05-05-2021

Pourquoi la course aux likes est-elle dangereuse pour vos enfants ?
Karsten Winegeart by Unsplash

temps de lecture : 4 minutes

 

Les Français sont accros aux réseaux sociaux. TikTok, Snapchat ou Facebook, l’hexagone a le scroll facile et chez les jeunes, le cœur penche pour le mastodonte du partage de photos : Instagram. En effet, selon une enquête menée par Diplomeo, en 2020, le réseau affichait une utilisation de 81 %  chez les jeunes âgés de 16 à 25 ans. Une richesse de contenus qui n’épargne malheureusement pas un certain penchant pour la perfection véhiculée à travers des photos tirées à quatre épingles accumulant les milliers de « likes ». Derrière les écrans, se reproduit alors le fameux schéma : les populaire d’un côté et le reste de l’autre. Pour atténuer l’hégémonie du « like », Instagram marque son envie de faire disparaître ce bouton controversé. Un projet en gestation depuis deux années déjà, ralenti par la pandémie, mais qui devrait incessamment sous peu se concrétiser selon les dires de la plateforme.

L’idée n’est pas encore de mettre un terme définitif aux likes, mais de limiter leur pouvoir addictif. Pour ce faire, le réseau expérimente actuellement une option permettant de masquer le compteur de likes sur les publications des autres utilisateurs. L’herbe est-elle plus verte ailleurs? Votre ado n’aura désormais plus à s’en soucier, de quoi libérer un peu les esprits. Une volonté déjà exprimée en 2019 par Instagram : « Nous voulons que vos amis se concentrent sur les photos et les vidéos que vous partagez, pas sur le nombre de likes qu’elles récoltent. Vous pouvez toujours voir vos propres likes en tapant sur la liste des personnes qui ont liké un de vos posts, mais vos amis ne pourront pas voir combien de likes votre publication a reçu ».

« Pour que tu m’aimes encore », les dangers de l’addiction aux likes  

Il ne faut pas mettre le blâme absolu sur les réseaux sociaux, qui dans une utilisation raisonnée et consciencieuse peuvent avoir des effets positifs sur le moral des plus jeunes. C’est d’ailleurs le constat que fait l’enquête de Diplomeo :  « Plus de 70 % des jeunes trouvent de l’amusement dans l’utilisation des réseaux sociaux, 30 % d’entre eux ressentent de la joie et de la motivation, tandis que 20 % des 16-25 ans éprouvent du bonheur et du calme ». Mais il ne faut pas cacher les travers de ces réseaux non plus qui chez certains jeunes peuvent faire naître des sentiments plus négatifs tels que : la perte de confiance en soi (17 %), la tristesse (16 %), la haine (13 %) ou bien le désespoir et l’angoisse (10 %). Tout de même…

Quand le like crée une attente et une forme de solitude, une véritable angoisse peut se construire. Une addiction au « j’aime » qui peut mener à une certaine forme de paranoïa. En effet, cela peut produire l’effet de se poser des questions irrationnelles du type « si peu de personnes likent ma photo, cela veut dire qu’on ne m’aime pas ou que je ne suis pas assez bien physiquement ? » Un comportement expliqué par le psychologue Michael Stora à Madame Figaro : « Les likes rassurent et peuvent nous donner des petites décharges de dopamine mais c’est un effet à très court terme. C’est un peu le miroir de notre narcissisme ».

Comment dire stop à l’appât du like ?

Mieux vaut prévenir que guérir. Alors, avant qu’Instagram débloque pour de bon son outil de régulation des « likes », Bien vivre le digital vous délivre quelques gestes à adopter et de précieux conseils pour que votre enfant lâche du lest sur sa quête de popularité 2.0.

Prendre du recul

Reculer pour mieux sauter, voici la philosophie que devraient adopter nos ados face aux réseaux sociaux. Il est important de leur faire prendre conscience que les « likes », les « followers » et les « commentaires » sont des notions bien souvent détachées de la réalité. Rappelez-lui par exemple que de nombreux comptes Instagram achètent des abonnées ou bien des commentaires pour faire gonfler les visites et les likes. Ridicule, n’est-ce pas ?

A son échelle, il est aussi important que votre ado fasse le tri entre véritables amis et abonnés fantômes. En faisant ce ménage, il est ainsi certain de s’entourer de personnes réelles et bienveillantes à son égard. Face à ce cercle restreint, il pourra se sentir à l’aise pour publier les photos et les vidéos qui lui plaisent réellement sans se soucier de cette fameuse course aux likes.

Désactiver les notifications

Cas pratique : votre enfant vient de publier une photo sur Instagram. Comme beaucoup, il ne peut s’empêcher de regarder toutes les deux minutes son portable pour y trouver une notification indiquant que sa publication fait parler d’elle (ou pas). Invitez-le à désactiver ses notifications Instagram afin d’éliminer ce toc anxiogène. 

N’oublions pas qu’Instagram répond aussi à un algorithme bien précis. Votre enfant peut ressentir une forme de pression graduelle en regardant des publications cumulant les likes puisque les contenus qui lui sont proposés correspondent à ce qu’il regarde le plus. Un véritable cercle vicieux. Pour une jeune adolescente, il n’est pas rare par exemple de consulter de nombreux comptes de filles aux photos ultra retouchées pouvant créer certains complexes. Un outil malin sur Instagram lui donne ainsi la possibilité de faire du tri dans ces contenus « nocifs » pour son moral en cliquant simplement sur « voir moins de publications comme celle-ci ».

Organiser une digital détox

Pour se détacher du regard des autres et des likes, pourquoi ne pas se détacher tout simplement de son portable ? Il ne s’agit pas ici de faire une croix sur son smartphone, organe quasi-vital de nos jours, mais de s’imposer de courtes césures le temps d’un week-end par exemple. Pour convaincre votre ado, faites lui d’abord prendre conscience du temps qu’il passe sur Instagram en se rendant dans la rubrique « votre activité » puis « temps d’utilisation ». Une moyenne quotidienne de connexion apparaît alors et vous avez la possibilité de fixer un rappel quotidien pour limiter ce temps. 

Pour aller plus loin et mettre en place une réelle « digital détox » donnez-lui l’exemple en coupant vous aussi votre portable pendant 24h. Vous pouvez également lui montrer des vidéos inspirantes comme celle de Léna Situations, youtubeuse très suivie chez les millenials, qui s’est elle aussi lancée le défi de couper son portable durant 48h. Résultat ? Plus de temps pour soi, pour réaliser des activités diverses ou encore pour voir ses amis plutôt que de les liker derrière un écran.

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