Vous avez sensibilisé votre enfant au sujet du harcèlement et vous avez bien fait. Malheureusement, comme 24% des familles françaises, vous vous retrouvez tout de même confronté au cyber-harcèlement. Face à cette situation, vous ne savez pas trop comment réagir. Vous n’êtes pas un cas isolé, selon l’association e-Enfance 90% des parents sont en attente d’une aide extérieure et d’informations en pareil cas.

Heureusement pour vous, plusieurs associations, comme e-Enfance, ou Internet sans crainte, luttent au quotidien pour accompagner les familles face au fléau du harcèlement en ligne ou physique. Non seulement vous n'êtes pas seul dans cette épreuve, mais  il existe des moyens concrets d'apporter du réconfort à votre enfant et de l'aider à surmonter le harcèlement. Dans cet article, on vous livre nos conseils pour y parvenir. 

Que faire en cas de harcèlement scolaire ?

Harcelé, harceleur ou témoin, les enfants seront tous plus ou moins concernés par le harcèlement scolaire au moins une fois au cours de leur scolarité. Alors il convient d’adopter quelques réflexes bien utiles en cas de harcèlement. 

1. Faites un état des lieux : collectez le maximum d’informations possibles sur la situation pour la comprendre et établir un plan d’actions. 
2. Conservez des preuves : au lieu de répondre, vous pouvez activement participer à arrêter le harcèlement en conservant les preuves. Par exemple, prendre des captures d’écran de chaque message reçu vous permettra d’appuyer votre cas auprès des autorités, et d’appréhender les harceleurs.
3. Contactez l’établissement scolaire : une fois que vous aurez discuté avec votre enfant et collecté des preuves, il vous faudra contacter l’établissement scolaire pour signaler le harcèlement. N’hésitez pas à prendre contact avec des référents scolaires : professeur principal, responsable d’établissement, CPE... L’établissement de votre enfant dispose peut-être même déjà d’un protocole prévu à cet effet. 
4. Rassurez votre enfant : il n’est pas responsable de la situation et il faudra le lui répéter. De plus, évitez de le culpabiliser (s’il vous a menti sur sa présence sur les réseaux sociaux par exemple). Le plus important est que vous soyez  à ses côtés à chaque étape du processus (dans le dialogue comme dans l’action). 

Que faire s’il se poursuit en ligne ?

1 élève sur 5 est confronté à la violence sur Internet. Dans le même temps, 6% des jeunes reconnaissent avoir été auteur ou avoir participé même involontairement à du cyber-harcèlement. Alors que faire si votre enfant se trouve confronté à du harcèlement en ligne ? 

1. Créez un environnement rassurant pour votre enfant : cela passe aussi par la déconnexion. En effet, vous pouvez physiquement mettre une distance entre lui et le cyberharcèlement en l’éloignant d’Internet. Cela ne réglera pas le problème mais lui offrira des moments de pause. 
2. Collectez des preuves : face au harcèlement en ligne deux réflexes s’imposent. Dans un premier temps, il s’agit de ne pas répondre aux attaques. Dans un second temps, il s’agit de collecter des preuves que vous garderez afin de porter plainte. 
3. Signalez les contenus inappropriés : le harcèlement sur Internet est un délit. La plupart des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter, YouTube....) permettent de signaler les cyberviolences. 
4. Contactez le 3018 : il s’agit du numéro d’urgence pour les jeunes victimes de cyberviolence (disponible 7 jours / 7, de 9h à 23h). Des personnes formées à ces situations vous aideront à trouver des solutions à l’école, retirer les contenus auprès des réseaux et porter plainte si nécessaire. Les appels sont gratuits, anonymes et confidentiels et votre enfant peut composer le 3018 seul s’il le préfère. Depuis 2022, l’application 3018 est disponible sur tous les smartphones (sous AppStore ou GooglePlayStore). 

Comment gérer l’après ? 

Les conséquences du harcèlement peuvent être multiples. 52% des victimes témoi​​gnent d’insomnies, de troubles de l’appétit et de sentiment de désespoir, selon l’étude menée par l’association e-Enfance/3018. Une fois cette période difficile passée, il faudra du temps à votre enfant pour s’en remettre. Selon une étude française menée en 2012 sur 524 enfants âgés de 8 à 12 ans, près de 40 % des élèves victimes de harcèlement font état d’un stress post-traumatique. 

Il s’agit alors pour vous de restez vigilant. Votre enfant aura peut-être besoin de l’aide d’un professionnel pour aller de l’avant. Au printemps 2021, le gouvernement mettait en place le “Forfait 100% psy enfant” qui donnait accès à 10 séances de psychologie sans avance de frais pour tous les enfants de 3 à 17 ans. 

Depuis le printemps 2022, il faut se référer au dispositif généralisé et pérenne : Mon Parcours Psy. Il s’adresse aux enfants et adolescents de 3 à 17 ans inclus “qui présentent une situation de mal-être ou souffrance psychique d’intensité légère à modérée, pouvant susciter l’inquiétude de l’entourage”. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.