Thésée et Pharos : ces plateformes qui vous aident à lutter contre la criminalité sur Internet

Arnaques, incitations à la haine, menaces… Internet peut abriter bien des dangers. Grâce à ces plateformes en ligne, plus besoin de sortir de son canapé pour lutter contre la cybercriminalité ! On vous accompagne.

Publié le : 22-03-2023

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Une arnaque sur deux avait lieu sur Internet entre 2017 et 2018, selon l’Observatoire national de la délinquance. Deux ans plus tard, c’est 1,3 million de ménages français qui auraient été victimes de fraudes bancaires, selon l’association de défense des consommateurs UFC Que-Choisir.

En effet, chaque année, les attaques en ligne se sont multipliées et diversifiées. Les enquêteurs de la sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité (SDLC – l’une des sous-directions de la police judiciaire du ministère de l’Intérieur), travaillent sans relâche pour traquer les délinquants et sont formels : “signaler les contenus illicites sur Internet est l’affaire de tous.”

Aujourd’hui, deux plateformes en ligne et un numéro de téléphone vous permettent de signaler les délinquants pour aider les autorités à lutter contre la criminalité sur Internet. Plus question de rester passif.

 

Pharos, pour signaler les contenus violents et illégaux

Depuis 2009, vous pouvez signaler les contenus illicites publics diffusés sur Internet via le site Pharos. Créé par le ministère de l’Intérieur, il permet à toutes personnes morales ou physiques, majeures ou mineures de signaler les contenus suivants :

  • Violence,
  • Mise en danger des personnes,
  • Menace ou apologie du terrorisme,
  • Injure ou diffamation,
  • Incitation à la haine raciale ou discrimination,
  • Atteintes aux mineurs.

Concrètement, une fois votre signalement validé, ce sont les enquêteurs de Pharos qui prennent le relais. Ils sont une cinquantaine à fouiller, chaque jour, tous les recoins du web, à la recherche de contenus illicites.

“Les cyber-enquêteurs de PHAROS traitent les signalements 24h/24 et 7 jours sur 7”, nous confirme la police judiciaire. En plus des signalements reçus, ils effectuent une veille proactive sur Internet. Un véritable travail de fourmis.

Si les faits constituent une infraction à la loi française, une alerte est lancée auprès des services compétents. Une enquête pénale peut alors être ouverte, sous l’autorité d’un Procureur de la République. L’identification des adresses IP (qui correspondent à la carte d’identité de votre ordinateur ou autre matériel informatique) des contenus signalés peut être demandée aux fournisseurs d’accès et de services Internet afin de retrouver leurs auteurs.

En revanche, s’il s’agit d’un contenu conçu à l’étranger, c’est à Interpol, l’Organisation internationale de police criminelle, qu’il est transmis puis vers les autorités judiciaires du pays concerné.

Thésée, pour les victimes d’escroqueries en ligne

L’autre fléau d’Internet, ce sont les arnaques. Fort de ce constat, en 2022, le ministère de l’Intérieur a créé le site Thésée.

Grâce à ce dispositif, vous pouvez déposer plainte ou réaliser des signalements si vous êtes victime d’une de ces 6 arnaques en lignes :

  1. Le piratage de messagerie électronique et de compte de réseau social,
  2. L’escroquerie aux sentiments (qui vise à obtenir une somme d’argent de la victime qui a développé des sentiments envers l’escroc)
  3. L’escroquerie aux petites annonces (faux acheteur, faux vendeur, fausse location),
  4. Le chantage en ligne,
  5. La demande de rançon pour débloquer un ordinateur (ransomware),
  6. La fraude liée aux faux sites de vente.

Une fois votre signalement ou votre plainte déposé, il sera traité par l’un des cyber-enquêteurs de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC). Leur job ? Dans un premier temps, ils étudient les plaintes et vérifient qu’elles sont recevables (ils peuvent demander des preuves complémentaires pour s’en assurer). Pour lutter plus efficacement contre les arnaqueurs, ils devront par la suite centraliser et analyser les plaintes pour mieux connaître le fonctionnement des criminels.

Et on peut dire que la matière ne manque pas, “en seulement 9 mois et demi d’existence, Thésée a reçu plus de 80 000 déclarations (plaintes et signalements)”, nous confirme la PJ. Dans l’univers impitoyable des arnaques, 3 grandes tendances se démarquent du lot des signalements : les faux sites de ventes (40%), les faux vendeurs (17%) et les faux acheteurs (11%).

À cette démarche dématérialisée, s’adosse un service téléphonique « Info-Escroqueries », chargé d’informer, de conseiller et d’orienter les victimes. Que vous soyez une entreprise ou un particulier, vous pouvez contacter ce service au 0 805 805 817, du lundi au vendredi, de 9h à 18h30.

Contenus dérangeants VS illicites

Attention cependant à ne pas confondre contenus dérangeants et contenus illicites ! Par exemple, si vous trouvez des propos vraiment inappropriés ou des fake news sur les réseaux sociaux, vous pouvez toujours les signaler via les dispositifs mis en place par les réseaux eux-mêmes. Quant aux affaires d’ordre privé, tel qu’une guéguerre entre deux personnes, elles relèvent de la compétence de la police/gendarmerie et non de Pharos, même si les infractions se trouvent sur Internet.

De même pour les situations d’urgence, qui doivent être indiquées via des numéros spécialisés comme les pompiers (18) et la police (17).

Une autre plateforme de signalement de contenus numériques illicites a été développée par la Fédération Française des Télécoms. Vous pouvez renseigner l’infraction que vous avez constatée sur Internet sur un formulaire en précisant le type d’infraction, le site concerné et le lien vers le contenu problématique.

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