Temps de lecture : 6 minutes
Écouter l'article
La violence — physique ou virtuelle — prend du terrain dans le milieu sportif, notamment auprès des plus jeunes. En 2022, 41% des faits de violences dénoncés concernaient des victimes âgées de moins de 15 ans. C’est pourquoi Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques et Samuel Comblez, directeur adjoint de l’association e-enfance, ont signé une convention visant à mieux prévenir et agir pour protéger les jeunes du harcèlement dans le cadre sportif. Cette convention permettra de sensibiliser et de former les acteurs du sport encadrant les mineurs sur les sujets numériques. L’affichage du 3018, numéro de d’écoute pour les jeunes victimes de harcèlement, sera également renforcé dans les établissements sportifs. Au bout du fil, des psychologues et des juristes spécialisés dans les phénomènes de harcèlement et de cyberviolences sont mobilisés pour aider les familles.
Double pression pour les athlètes
Altération du sommeil, anxiété, dépression : 15% des sportifs ont déjà souffert de ces problèmes dans leur parcours selon l’INSEP, et ce n’est pas sans impact sur leurs performances sportives. A trois mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris (du 26 juillet au 8 septembre), la santé mentale des athlètes constitue donc un véritable enjeu. Une pression supplémentaire à gérer, en plus de la préparation physique. Déploiement de psychologues au sein du village olympique, mesures législatives et outils technologiques pour la modération des messages haineux… Plusieurs solutions sont prévues pour endiguer le phénomène. Cette mobilisation contre la haine en ligne fait suite à une vague de cyberviolences adressées à plusieurs athlètes français.
La judoka Romane Dicko, double médaillée olympique de Tokyo en 2020 a été la cible de commentaires grossophobes et racistes après avoir partagé quelques pas avec une danseuse classique dans une vidéo.
Plus récemment, le tennisman français Laurent Lokoli confiait au micro du Mouv avoir reçu des messages menaçants de parieurs sportifs après une défaite. On peut notamment citer le biathlète Quentin Milon qui, usé par les critiques véhémentes qui prolifèrent sur les réseaux sociaux, poussait un coup de gueule sur La Chaîne L’Equipe.
💬 le gros coup de gueule de QFM.
— la chaine L'Équipe (@lachainelequipe) January 21, 2024
« Les critiques sont fortes, je souhaite dire aux spectateurs qui s’imaginent que le biathlon est facile, on donne beaucoup de nous-mêmes, si vous voulez cracher votre venin, regardez la téléréalité, c'est fait pour ça »#lequipeBIATHLON pic.twitter.com/CrJd9XKHgK
Votre vidéo n'est pas affichée car vous avez refusé les cookies.
Selon une étude du Comité national olympique et sportif français (Cnosf), 85 % des athlètes affirment être confrontés à des actes de cyberharcèlement. Cette violence virtuelle dont les conséquences se ressentent tant sur le plan physique que moral, prend la forme de moqueries, d’insultes voire de menaces de mort. Les propos malveillants se retrouvent aussi bien dans des commentaires d’articles de presse en ligne ou de posts YouTube que sur les réseaux sociaux X, Instagram, Facebook et TikTok. Le footballeur du PSG Presnel Kimpembe en a fait les frais après un match décisif contre l’équipe du Manchester United en 2019. Il nous raconte son expérience :
Depuis l’avènement du hooliganisme dans les années 1980, la violence des supporters n’est pas un élément nouveau. Cependant, elle devient systématique avec les réseaux sociaux, où les haters expriment leur sentiment du moment, souvent lié à la déception ou la frustration d’une défaite. Pourquoi un tel déferlement de haine ? Selon Philippe Coen, président de l’association Respect Zone qui lutte contre la cyberviolence, il existe un lien particulier entre les sportifs et le public, une certaine intimité “qui fait que l’on aurait un droit d’aller tutoyer les performances qui seraient décevantes", explique-t-il chez Franceinfo.
Thierry Zintz, expert en pratiques sportives au sein de la Faculté des sciences de la motricité (UCLouvain) distinguait deux catégories de supporters dans le média belge DH : “Il y a celui qui supporte son équipe, va au stade, suit ses joueurs préférés sur les réseaux sociaux sans animosité. Et à côté, il y a le supporter haineux pour qui le plus important n’est pas de soutenir son équipe mais plutôt de se défouler à la moindre occasion et tous les moyens sont alors bons pour détruire les autres, via notamment les réseaux sociaux”.
Vient ensuite l’argent, avec les très répandus paris sportifs. Selon une enquête menée par le Comité français du fair-play dans le cadre d’un forum sur la cyberviolence, s’ils perdent leur pari sportif, plus de la moitié des jeunes interrogés font porter la responsabilité de leur perte à quelqu’un d’autre. Aux joueurs dans la majorité des cas (24%) puis aux arbitres (13%), aux gardiens (8%) et aux entraîneurs (8%). Certains sportifs comme Laurent Lokoli demandent que les sociétés de paris sportifs soient mieux encadrées. Il déplore par exemple que certains tournois continuent d'être sponsorisés par ces entreprises sans que rien ne soit fait pour les protéger.
Et toi Orange tu fais quoi ?
Le 15 mai dernier, l’initiative Good Connections a permis de rassembler plus de 2000 jeunes filles et garçons d’horizons divers, de 10 à 14 ans en France et dans les DOM pour sensibiliser aux bonnes pratiques du numérique à travers le sport et les valeurs de Paris 2024.
Au programme de ce grand événement : des ateliers de sensibilisation ludiques, des quizs interactifs et des rencontres avec des personnalités sportives animés par plus de 200 salariés volontaires d'Orange, des clubs partenaires de football et de rugby amateurs, ainsi que par des associations handisports. Nous avons souhaité créer un espace où la diversité est célébrée et où le sport devient une puissante expression d'unité et de solidarité.
"Good Connections" s'inscrit dans le cadre de notre initiative "For Good Connections", lancée à l'occasion du Safer Internet Day 2024. Cette action témoigne de notre engagement pour la protection de la jeunesse contre les risques du digital, tels que le cyberharcèlement et l'hyperconnexion. Nous intégrons, de longue date, des dispositifs de protection dans nos services et accompagnons parents et enfants dans leurs usages numériques en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Parce qu’un Internet plus sûr n’a pas de frontières.