Accélérée par la pandémie de Covid en 2020, la dématérialisation des services a permis de se détacher peu à peu du support papier. Malheureusement, elle a aussi son versant négatif. D’une part, elle creuse un peu plus les inégalités numériques (aujourd’hui, 16 millions de Français sont touchés par l’illettrisme numérique). D’autre part, elle a multiplié le nombre de nos correspondances par courrier électronique.
Rien qu’en 2022, environ 333 milliards de mails ont été reçus et envoyés chaque jour dans le monde, selon le site Statista. Mais saviez-vous que l’écrasante majorité de ces missives électroniques s’avère être des spams ? Selon l’expert en cybersécurité, Cisco Talos Intelligence, près de 320 milliards de spams sont envoyés par jour. Une nuisance qui s’avère être problématique dans la mesure où la plupart des spams sont des attaques de phishing ou de malware. Autre problème : d’un point de vue environnemental, un mail simple émettrait 4g de CO2, tandis qu’un mail avec pièce jointe émettrait 35g de CO2, d’après l’Agence de transition écologique (Ademe).
En effet, votre e-mail parcourt des milliers de kilomètres pour envoyer des données vers des datacenters, en transitant au passage vers des dizaines de routeurs, serveurs ou ordinateurs, qui consomment eux aussi de l’énergie.
Spam et pub : quelle différence ?
La limitation des mails publicitaires et du démarchage téléphonique est la seconde piste la plus plébiscitée par les citoyens consultés par Orange et Make.org. En plus d’être contrariant, les spams et le démarchage sont perçus comme un gaspillage inutile d’énergie et de capacité de stockage. Les participants demandent des actions concrètes de la part des entreprises pour en restreindre la capacité de nuisance.
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il s’agit de comprendre la différence entre un spam et une publicité. Par définition, le spam est un courriel indésirable (ou pourriel, en français canadien). Il peut s’agir aussi bien d’un message électronique envoyé à des fins publicitaires, qu’à des fins malveillantes. D’où le fait que les internautes confondent souvent publicité et spam. Pourtant la différence entre les deux tient en un mot : consentement.
Laurent Feurer, directeur Marketing Produit et Services Telco chez Orange nous explique : “Du point de vue des clients le spam, ce sont tous les mails indésirables incluant la publicité. Or s’il reçoit cette publicité c’est qu’il y a normalement consenti préalablement (via la souscription d’un contrat, l’achat d’un bien sur Internet etc…).”
Du point de vue d’Orange, le spam ce sont, “les mails malveillants ou de phishing qui peuvent entraîner des préjudices pour nos clients. Cette distinction posée, se pose la question de leur gestion.
Comment lutter contre les spams ?
Au sujet des mails publicitaires, Laurent Feurer est catégorique, « Dans la majorité des cas, on ne peut pas bloquer cette publicité de notre propre chef (ni celle des autres, ni la nôtre), vu qu’elle fait l’objet d’un consentement préalable du client. Orange ne peut agir que lorsqu’un nombre significatif de clients se plaint d’un expéditeur en signalant ses emails comme indésirables. C’est au client de se désabonner via le lien obligatoire en fin de mail.” En revanche, en ce qui concerne les sollicitations non consenties, Orange a pris des mesures.
Par exemple, la fonctionnalité anti-spam du mail Orange est un service gratuit qui analyse et filtre tous les messages arrivant dans votre boîte. Elle permet de filtrer plus de 80% des tentatives d’envoi de spams. Un objectif revu à la hausse pour 2024 avec l’ambition de rejeter 90% de ces messages malveillants. “C’est notre rôle de les identifier et d’en bloquer un maximum”, nous explique Laurent Feurer.
En effet, le spam étant un vecteur fréquent de “phishing” (hameçonnage, en français), il en va de la sécurité de ses clients.