Comment Bluesky lutte contre la désinformation ?

Réseau social favori des déserteurs de X, où l’information se coince régulièrement entre un tweet haineux et une “fake news”, Bluesky se présente comme l’alternative saine et rationnelle à la plateforme d’Elon Musk. Comment ce “Twitter à l'ancienne” entend lutter contre le spectre de la désinformation ?

©Getty

Temps de lecture : 3 minutes

Le ciel est-il vraiment plus bleu ailleurs ? Avec plus de 25 millions d’utilisateurs, Bluesky n’est plus un réseau social de niche. Le romancier Stephen King, la journaliste Salomé Saqué et la politique Marine Tondelier sont quelques-unes des personnalités qui incitent à boycotter X (ex-Twitter) pour s’inscrire sur Bluesky. Tous accusent la plateforme d’Elon Musk de manque de modération, d’algorithmes biaisés et de monétisation agressive. Depuis un mois, le réseau social au papillon bleu connaît une telle popularité que Threads, l’extension d’Instagram vendue comme l’anti-Twitter, se sentirait menacée. 

Le réseau social au papillon bleu a été conçu dans l’idée de revenir aux débuts de Twitter, où l’on réseautait et s’échangeait des informations (pas toujours vraies certes mais avec une certaine limite) dans une ambiance bien moins hostile que la version actuelle. Sa dirigeante Jay Graber, le décrit comme “une sorte de Wikipedia open source des plateformes” relaie Franceinfo. Ici, pas de place pour les discours sensationnalistes. Alexandria Ocasio-Cortez voit en Bluesky une alternative "créée par et pour de vraies personnes", permettant des échanges authentiques et directs, sans interférence des grands groupes, (ce qui rappelle le début des réseaux sociaux avant l'arrivée des questions de modèle économique). 

Autonomie, collaboration, modération

A la différence des réseaux sociaux traditionnels, les utilisateurs de Bluesky disposent d’un « choix algorithmique » par défaut qui permet de personnaliser son contenu au lieu de le laisser aux caprices d’un système centralisé. Cette structure “ouverte”, avec une gestion des données décentralisée, limite la propagation massive de fausses informations, souvent amplifiée par les algorithmes. Cette décentralisation permet ainsi de réduire les zones de vulnérabilité où des groupes malveillants pourraient propager des fake news à grande échelle.

Contrairement à Facebook ou TikTok, qui s’appuient sur des équipes internes pour modérer les contenus, Bluesky valorise la participation des utilisateurs. Chaque “communauté” peut fixer ses propres règles et modérer les contenus conformément à ses valeurs, notamment grâce aux listes de modération. Ces dernières sont accessibles à tous les utilisateurs depuis le menu modération. Une fois créées, elles permettent de lister les comptes à bloquer « comme des relais du Kremlin, des militants d’extrême droite ou des ‘trolls’ », épingle Le Monde. Cette liste prête à l’emploi devient ensuite publique et donc accessible à tous via notre profil. Si quelqu’un est intéressé, il peut s’y abonner et deux choix lui sont proposés : bloquer ou masquer tous les comptes de la liste. 

Cette approche participative encourage une responsabilisation collective et réduit le sentiment de censure imposé par une entité unique. Par exemple, le compte collaboratif @aimod.social propose d’alerter automatiquement au sujet des messages comportant des fichiers générés par une intelligence artificielle (IA), ou les profils y recourant souvent. Enfin, Bluesky propose des outils configurables comme ce filtre de contenu modulable accessible qui permet de masquer ou d’alerter sur les contenus violents, insultants, ou encore trompeurs. 

Quelques défis restent cependant à prendre en compte. La décentralisation peut compliquer la mise en place de standards universels et la responsabilisation communautaire risque d’engendrer des conflits entre groupes aux valeurs divergentes.

Retour en images sur la première journée de l'évènement Orange #OpenTech avec @jeromecolombain.bsky.social. Focus sur des innovations sous le signe de #IA pour configurer, détecter les défaillances et les pannes d'un réseau fibre. 🌐

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— Orange (@orange.com) 27 novembre 2024 à 14:52

Alors, prêts à rejoindre le nouveau réseau ? 

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