Votre ado n'a pas descotché de son écran pendant le confinement et vous vous inquiétez pour son futur. Pourtant, sa passion pour le gaming pourrait devenir un atout pour les nombreuses vocations qu'offre l'Esport. Oui, mais laquelle ? Thomas Gavache, fondateur de Good Game Management, nous éclaire.
Temps de lecture : 3 minutes
A peu près inconnu il y a encore cinq ans, l’Esport explose. Comme le groupe de rock U2, ou feu Johnny Hallyday, il remplit Bercy. Le secteur a largement rattrapé les sports traditionnels et attire de nombreux sponsors prestigieux lors de tournois survoltés, que l’on peut aussi suivre sur Twitch, Youtube ou encore Twitter. Pratique en temps de confinement pour de nombreux ados en mal d’activités.
Les parents, souvent inquiets, aimeraient voir leur progéniture s’éloigner des manettes, pour se plonger dans la Pléiade. Les deux ne sont pas incompatibles ! Et le jeu peut s’avérer une piste professionnelle intéressante assure Thomas Gavache. Cet ancien de Google et Twitter a fondé Good Game Management, une agence de gestion de partenariats et de stratégies dans le domaine de l’Esport. Pour lui, l’industrie est en pleine expansion et offre de nombreuses possibilités de carrière. Oui mais lesquelles ?
Gamer professionnel
Faisabilité :
Ego boost :
Un job qui fait rêver tous les fans d’Esport ! Le joueur pro est recruté au sein d’une équipe et connait le même entrainement que n’importe quel athlète de haut niveau : coaching, préparation physique et mentale. Quotidiennement, il répète ses gammes d’enchaînements au clavier d’ordinateur. En général spécialisé dans un seul et unique jeu, il est aussi conseillé sur les tactiques et stratégies à opérer en équipe lors des compétitions. « Chez Team Vitality, explique Thomas Gavache, la première équipe de France, il existe plusieurs équipes qui participent à des compétitions différentes selon le jeu : League Of Legends France, League of Legends Europe, Counter-Strike… »
Votre vidéo n'est pas affichée car vous avez refusé les cookies.
Pour envisager de gagner ainsi des milliers d’euros…Il faut vraiment viser haut ! « Certains jeux, comme League Of Legends ou Counter-Strike requièrent de grandes capacités d’analyse et de concentration, avec un très, très grand nombre de paramètres à prendre en compte qui changent en fonction des parties. » Autre point de vigilance, les places sont très, très rares et la compétition rude.
Analyste
Faisabilité :
Ego boost :
Dans le film américain Le Stratège, basée sur l’histoire vraie de Billy Beane, directeur général des Athletics d’Oakland, Brad Pitt analyse les résultats des joueurs de base ball pour créer une équipe compétitive. Il y arrive grâce aux statistiques. Comme Brad Pitt, les analystes observent les tactiques des équipes adverses, tentent de révéler des scénarios qui se répètent et prodiguent leurs meilleurs conseils à leur propre team.
« C’est une démarche extrêmement profonde compte tenu de la somme de détails à analyser : Position des joueurs, comportements de l’équipe adverse », commente Thomas. Ils sont parfois aidés par des couches technologiques qui récupèrent les données de jeu, mais peuvent se frotter aux limites des éditeurs de jeux qui les détiennent.
Coach ou manager
Faisabilité :
Ego boost :
Pas de team sans coach ! Bien que la figure n’existe pas – encore – dans toutes les équipes, il joue un rôle important. L’étendue des tâches du coach ou manager est large et variée : encadrer la performance ou s’occuper de la logistique de l’équipe, faire l’intermédiaire entre les joueurs et les organisations extérieures, préparer les tournois ou encore organiser les entraînements… Il peut aussi servir de maman pour les équipes où les plus jeunes… ont du mal à décrocher de leur clavier pour aller se coucher.
Préparateurs physiques ou mentaux
Faisabilité :
Ego boost :
Variante du coach, l’encadrement des équipes sportives se fait aussi avec des préparateurs, pour ne rien laisser au hasard. « Quand on participe à des compétitions, comme Team Vitality, avec des enjeux de communication et des enjeux financiers qui peuvent être énormes, la gestion de la pression et la bonne condition physique sont très importantes. Comme une équipe de foot lorsqu’elle participe à une compétition internationale. »
Caster / Commentateur d’Esport
Faisabilité :
Ego boost :
En marge des compétiteurs, ces créateurs de contenus, souvent suivis par des dizaines de milliers de followers, sont les nouveaux commentateurs ou journalistes de l’Esport. Ils ne sont pas nécessairement joueur pro, mais ils retransmettent les compétitions sur leur chaîne Twitch, YouTube ou sur Twitter pour les commenter. Reconnus par leurs fans, ils se rémunèrent via des abonnements à leur chaînes ou via des dons.
« Les fans d’Esport et de gaming comprennent que pour certains des streamers, c’est un job à temps plein, décrypte Thomas. On peut s’abonner aux chaînes Twitch pour avoir des fonctionnalités supplémentaires et les créateurs de contenus touchent une partie des revenus. On peut aussi faire des dons pour les encourager. Certains créateurs mettent en place des challenges avec leur communauté ou de certaines interactions dans les jeux. » Attention, ce travail demande constance, investissement et une très bonne connaissance des réseaux sociaux.
Promoteur de compétition
Faisabilité :
Ego boost :
Les éditeurs de jeux n’organisent pas forcément eux-même les compétitions et font appel à des promoteurs extérieurs. Variantes des agences événementielle traditionnelles, ils produisent les événements pour le compte d’éditeurs tiers. Ils ne sont pas propriétaires des jeux, mais organisateurs.
Du marketing à la finance
Faisabilité :
Ego boost :
Pour Thomas Gavache, il ne faut pas oublier les métiers plus traditionnels que l’on retrouve chez les éditeurs de jeux, petits ou grands, les agences d’événementiel ou même chez l’annonceur, adaptés à l’Esport.
Le business development (ou sponsoring) : aller chercher de nouveaux sponsors et créer de nouveaux canaux de communication, mettre en relation des équipes d’Esport et des éditeurs de jeux avec des marques, et assurer la relation commerciale.
Les métiers du marketing : être capable de monétiser la visibilité d’une opération sur des plateforme de gaming ou l’engagement généré par un streamer et savoir récolter les données des plateforme pour mesurer l’impact d’une opération.
Les métiers de la communication : gérer la production éditoriale au sens large, du design, à la vidéo en passant par les réseaux sociaux.
Je veux travailler dans le gaming, je tape à quelle porte ?
Les conseils de Thomas Gavache
Cela dépend vraiment du profil ! Pour certains, la grande entreprise est rassurante. Je pense que de gros éditeurs de jeux sont intéressants et ils ont les reins solides. Ces boîtes ont les moyens d’offrir de bonnes conditions à leurs employés avec une variété de jobs qui vont de la finance, en passant par les relations presse ou les RH. C’est aussi un bon moyen de tester son épanouissement et rebondir en ayant une expérience pour un grand nom. Pour les personnes qui ont un profil plus entrepreneurial, il existe aussi des entreprises qui ressemblent plus à des start-ups, comme Vitality.