Cyberharcèlement, “revenge porn”, chantage à la webcam, usurpation d’identité, exposition à des contenus violents, harcèlement scolaire…le 3018, c’est le numéro réflexe pour les victimes de violence numérique.
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20% des internautes âgés de 8 à 18 ans ont déjà été confrontés à des phénomènes de cyberharcèlement, sous toutes ses formes, selon une étude financée par la Caisse d’Epargne et publiée par e-Enfance. Un chiffre qui monte jusqu’à 60% chez les 18- 25 ans.
Face à ces phénomènes, en 2021, l’association e-Enfance crée le 3018, le numéro national pour accompagner les jeunes, victimes de violences numériques et aider leurs parents et les professionnels dans leur rôle d’éducation. Depuis septembre 2023, le 3018 est devenu également le numéro de référence pour les victimes de harcèlement. On fait le point.
Le 3018, comment ça marche ?
Sur le 3018, des équipes composées de psychologues et de juristes spécialisés dans les phénomènes de harcèlement et de cyberviolences sont mobilisés pour aider les familles.
Partenaire officiel du Ministère de l’Education nationale dans la lutte contre le harcèlement entre élèves, de la plateforme PHAROS et du 119-Enfance en danger, le 3018 dispose de procédures de signalement accélérées pour faire supprimer les comptes ou les contenus en quelques heures sur les réseaux.
Il conseille les victimes dans leurs démarches pour porter plainte le cas échéant. Avec l’accord de l’appelant, les signalements faits auprès du 3018 seront transmis aux référents harcèlement académiques pour assurer un suivi immédiat de la situation au sein de l’établissement scolaire.
Le 3018, ce sont des appels gratuits, anonymes et surtout confidentiels, 7 jours sur 7 de 09h00 à 23h00, 365 jours par an, pour les enfants, les ados ou les parents qui ont besoin d’être accompagnés sur les problématiques liées aux usages numériques. Le 3018 ça se passe aussi par message, via le chat Messenger ou WhatsApp.
L’application 3018 complète ce dispositif. Elle est disponible sur tous les smartphones (sous AppStore ou GooglePlayStore).
Elle dispose de 4 fonctions clés :
👉Une prise de contact instantanée avec un professionnel via tchat, ainsi que le contact direct au numéro national 3018.
👉Le stockage des preuves du harcèlement vécu (captures d’écran, photos, liens url…) dans un coffre-fort numérique sécurisé, ainsi que la possibilité de transférer tout ou partie de ces preuves aux équipes 3018.
👉Un accès rapide à des fiches pratiques sur le cyberharcèlement pour s’informer sur ses droits et savoir comment réagir.
👉L’auto-évaluation de sa situation à l’aide d’un questionnaire, pour encourager la victime à demander de l’aide.
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Ces signes qui doivent alerter
Depuis la crise sanitaire et les différents confinements, 90 % des jeunes adultes estiment que leur temps passé sur internet et les réseaux sociaux a augmenté. Parmi eux, 64 % estiment s’exposer à des risques lors de leur utilisation. En outre, même s’ils ont bénéficié d’actions de prévention, ils sont seulement 24 % à estimer avoir été totalement sensibilisés.
Pour l'année scolaire 2023-2024, le harcèlement à l'école, qui toucherait un élève sur dix, a été érigé en priorité absolue du gouvernement, après le suicide au printemps de la jeune Lindsay, 13 ans, dans le Pas-de-Calais.
« Pour les parents, les premiers signes de renfermement doivent alerter. Le manque d’élan, le décrochage scolaire, la paranoïa, autant de manifestations de mal-être qui peuvent témoigner de cyberharcèlement, selon Justine Atlan, Directrice générale de l’Association e-Enfance. Tout changement d’attitude doit donner l’alerte…»
Mécanisme du harcèlement ordinaire
Les écoutants du 3018 constatent l’impact croissant du numérique sur la santé mentale des adolescents qui les contactent. Ils sont de plus en plus nombreux à exprimer leur mal-être psychologique jusqu’aux envies suicidaires. Les appels de ce type sont passés d’un rythme mensuel avant 2020 à un rythme quotidien en 2022. Ils touchent de plus en plus précocement les enfants, dès l'âge de 10 ans.
Souvent banalisé chez les harceleurs, le harcèlement commence généralement comme une simple “blague”. Faute de recul, les harceleurs ne voient d’ailleurs pas bien le basculement ou la gravité de leurs actes. Claire, élève de première à Paris, nous parle de “fun”. L’an passé, elle a pourtant été exclue de son établissement pour avoir créé un compte Instagram acide, plein de moqueries, d’insinuations et détournements humiliants.
Elle y poursuivait quelques filles en particulier, de rumeurs en photomontages. L’une des victimes a fini par craquer. Une fois le proviseur informé, tout a été très vite. Depuis, elle a rejoint un autre lycée pour suivre sa terminale et commence tout juste à comprendre l'ampleur des dommages qu’elle a causé.
“C’est souvent sur un compte Instagram dont le nom commence par Gossip (potins) ou Crush (coup de cœur) associé au nom du lycée ou collège que se lancent les rumeurs”, nous explique Jasmine, une élève en première au lycée Janson de Sailly (dans le 16e arrondissement de Paris). “En général, ce sont juste des vannes, mais il y a aussi des noms lâchés pour faire rire”.
Le manque d'empathie ou l’effet cockpit
Si tout le monde peut être visé, certaines cibles reviennent plus souvent que d’autres. Et cela ouvre parfois la voie à des phénomènes collectifs. “Dans ma classe, ils ont détourné une photo de Chloé. C’est vite devenu obscène. Et ils l’ont postée dans le groupe WhatsApp de la classe. Là, elle a craqué. Et j’ai réalisé que c’était peut être de la non assistance à personne en danger d’avoir laissé faire", se désole Jasmine.
À force de s’abriter derrière l’excuse de l’humour, beaucoup des harceleurs nient leur responsabilité. «Comme il n’y a pas d’interaction physique entre la victime et l’agresseur, ce dernier ne développe pas d’empathie pour sa proie. On appelle cela « l’effet cockpit », comme les pilotes d’avions de chasse, qui larguaient des bombes sans jamais voir les dégâts produits pendant la Seconde Guerre mondiale », explique Catherine Blaya, chercheuse qui étudie les phénomènes de cyberviolence, interrogée par Le Point.
L’ampleur du phénomène du cyberharcèlement s’explique en partie par son côté diffus, fait de petits messages postés par ci, par là sur les réseaux sociaux. Un phénomène constitué de quelques meneurs et de beaucoup de suiveurs. Ainsi, chacun a l’impression de n’avoir rien fait de grave. Une impression souvent accentuée par le silence de la victime et des témoins passifs qui laissent faire.
« Dans 90 % des cas, les jeunes connaissent ou soupçonnent l’origine de l’attaque mais n’alertent pas leur entourage », selon e-Enfance. Or ce premier pas est indispensable et souvent décisif pour faire cesser la pression. « Le harcèlement, si on n’en parle pas, ça ne s’arrête pas », répètent les intervenants.
Et toi Orange tu fais quoi ?
Dans le cadre de sa démarche autour de la protection des enfants, Orange multiplie les partenariats et les actions de lutte contre le harcèlement.
👉 Orange est partenaire depuis de nombreuses années de l’Association e-Enfance, encourageant ainsi le dialogue, chez les jeunes confrontés à des difficultés dans leurs usages numériques.
👉 Orange soutient le 3018 depuis la création du numéro national en 2021 et apporte son soutien technologique et humain au développement de l’application, lancée en 2022 par l’Association e-Enfance et le gouvernement, afin de faciliter les signalements et s’adapter aux usages des jeunes.
👉 Orange est engagé aux côtés de Internet sans crainte avec des contenus sensibilisant au cyberharcèlement via l’opération Bienvenue les 6e.
👉 Orange organise des ateliers de sensibilisation au harcèlement pour les 10/14 ans, en partenariat avec les fédérations françaises de football (FFF) et de rugby (FFR). En 2023, l’objectif est de 170 000 enfants sensibilisés.
👉 À travers son podcast “MDR-manque de repères”, Orange sensibilise aux dérives du digital.
👉 Les ateliers numériques gratuits d’Orange accompagnent les familles dans leurs usages numériques. Grâce aux ateliers, parents, grands-parents et enfants sont invités à adopter les bons réflexes pour un numérique plus sûr.