Ces solutions digitales au service d’une agriculture locale

À l’occasion du Salon de l’agriculture, intéressons-nous aux moyens qui permettent d'accéder à une alimentation locale et raisonnée, pour mieux connaître son assiette et ceux qui la remplissent.

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Temps de lecture : 4 minutes

Vous adorez regarder des vidéos de cuisine pour éveiller vos papilles ? Rassurez-vous, troquer le téléphone contre la toque de chef n’est pas nécessaire si vous utilisez des produits de qualité. Les agriculteurs à qui on doit leurs saveurs, sont en ce moment à l’honneur, au 61e Salon de l’agriculture. Heureusement, des solutions digitales permettent de maintenir le lien avec eux pour manger frais, une fois l’événement terminé. Des applications aux plateformes collaboratives, les innovations se multiplient pour rapprocher producteurs et consommateurs tout en valorisant les circuits courts. Une démarche essentielle et vertueuse pour préserver le lien social, sa santé et celle de la planète !

Des plateformes en soutien à l’agriculture fermière

Soucieux de la qualité de notre alimentation, nous sommes de plus en plus séduits par l’achat direct auprès des producteurs, qui permet de manger frais et de saison. Des marchés en ligne nous facilitent cette proximité avec les agriculteurs locaux.

Lancée en 2011, la plateforme d’achat La Ruche qui dit oui ! met en relation consommateurs et producteurs via des « ruches » locales, sortes de marchés éphémères organisés chaque semaine à heures fixes. Grâce à une application intuitive, chacun peut commander fruits, légumes, viandes ou produits laitiers en circuit court. La livraison est proposée à domicile ou en point relais. Plus de 750 ruches réparties sur toute la France se fournissent auprès de 10 000 producteurs, qui touchent directement 80 % du montant des ventes. Un soutien précieux pour l’agriculture locale et un accès essentiel à une alimentation de qualité, puisque les produits frais parcourent en moyenne seulement 60 kilomètres avant d'arriver dans l'assiette. Il ne nous en faut pas plus pour dire « oui » !

En version haut de gamme, on peut compter sur Pourdebon, une place de marché mise en ligne en 2016 qui rassemble beaucoup de producteurs catégorisés Meilleurs Ouvriers de France ou médaillés du Concours général agricole. Ils peuvent également travailler sous les labels AOP, AOC, Bio ou AB… Fruits, légumes, viande, poisson, crémerie, épicerie, boissons et même paniers-repas, l’offre est très large. La livraison (offerte à partir de 60 euros) est assurée dans toute la France métropolitaine avec Chronofresh, l'activité de transport alimentaire de Chronopost. Depuis sa création, la plateforme qui fait le lien entre consommateurs, particuliers mais aussi professionnels a permis de faire découvrir près de 800 producteurs et artisans locaux.

D'autres plateformes existent, telles que Miimosa, qui propose un financement participatif pour des projets agricoles locaux, permettant aux consommateurs d'investir dans des initiatives près de chez eux. Depuis 2015, date de sa création, Miimosa a collecté des millions d'euros et financé plus de 2 000 projets, renforçant ainsi le lien entre producteurs et consommateurs.

La blockchain, carte d’identité de nos produits

L’opacité des chaînes d’approvisionnement a souvent été pointée du doigt dans les scandales alimentaires. Aujourd’hui, la blockchain une chaîne d’informations sans intermédiaire) apporte une réponse en garantissant une transparence totale sur la production des aliments, de la ferme à l’assiette. Concrètement, chaque maillon de la chaîne de production dispose d’un ordinateur sur lequel il enregistre les informations qui le concernent, pour former ensuite une chaîne d’informations sans intermédiaire, accessible au consommateur. Depuis 2018, Carrefour a adopté cette méthode de traçabilité en apposant un QR Code sur l’emballage de ses produits bio et fermiers. En le scannant, les consommateurs sont redirigés vers une page web répertoriant la vie du produit. Il peut ainsi connaître l’origine des œufs, des pommes de terre ou du poulet, en consultant leur historique : ferme d’origine, mode de culture, date de récolte, etc.

Concernant la fiabilité, pas question de tricher. Quand l’acteur enregistre ses informations, il s’engage en les signant électroniquement, comme s’il signait un contrat. Ensuite, l’information est infalsifiable : une fois qu’elle est enregistrée, impossible de la modifier. Enfin, tous les maillons de la chaîne ont accès aux informations des autres maillons ; si quelqu’un ment, il sera rapidement détecté. Ces données sont vérifiées chaque année par un laboratoire externe indépendant, qui contrôle l’ensemble de la traçabilité du produit. Ces outils offrent une transparence accrue et encouragent les pratiques agricoles durables.

Des applications mobiles comme MyLabel jouent également un rôle clé en aidant les consommateurs à faire des choix éclairés. Contrairement à son concurrent Yuka, MyLabel ne se limite pas à noter la valeur nutritionnelle du produit mais propose une évaluation basée sur une vingtaine de critères, afin de répondre au mieux à vos valeurs et votre régime alimentaire. Rémunération des producteurs, bien-être animal, présence d’huile de palme, de pesticides, d’additifs et même égalité hommes-femmes, c’est à vous de définir les conditions que doit remplir le produit en question pour s’inviter dans votre panier de courses. Plus besoin de passer des heures à lire l’étiquette du produit : en un scan, le produit est identifié et un smiley apparaît pour vous donner le feu vert ou non. Et si le dit-produit ne correspond pas à vos attentes, une alternative similaire vous sera proposée. Vous n’êtes qu’à un clic du mode consom’acteurs :  reprenez le pouvoir ! 

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