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Quelques euros dans vos poches en ne faisant rien… Ou presque. Des applications gratuites promettent de vous faire gagner de l’argent en réalisant des tâches quotidiennes comme marcher ou déposer un colis. Vous connaissez l’adage : “quand c’est gratuit, c’est vous le produit” ! Alors, arnaque ou bon plan ? On fait le point.
Macadam, Trashback : se motiver pour marcher et ramasser
Gaga de rando, de trek ou simplement adepte de la marche lorsque pointent les beaux jours ? Macadam est votre allié. L’application enregistre vos pas quotidiens via un podomètre intégré, ce qui vous permet d’accumuler des "coins", monnaie virtuelle. Ces coins peuvent être convertis en argent réel ou en bons d'achat à utiliser auprès des enseignes partenaires de Macadam, directement sur l’appli. Vous pouvez également soutenir des associations grâce à cet argent récolté.

Toutefois, pour convertir les pas enregistrés par le podomètre de notre téléphone en monnaie virtuelle, il faut se connecter à l'application tous les jours. Et, au passage, accepter de recevoir sur son écran des publicités ciblées, puisque ce sont sur elles que repose le modèle économique de Macadam.
“Lorsque vous cliquez sur la première publicité à regarder, nous vous demanderons de donner votre accord pour collecter certaines données personnelles, afin de personnaliser les publicités qui vous sont présentées et de partager vos données avec nos partenaires.” peut-on lire dans les conditions d’utilisation de l’application.
Ainsi que sur un système de partenariats avec des marques et de liens affiliés : chaque fois qu'un utilisateur fait un achat en passant par Macadam, l'application est rémunérée. Lorsque vous réalisez un achat via l’application, vous recevez des coins par euros dépensés, cela fonctionne donc sur le même système que les sites de cashback.
C'est quoi le cashback ?
Des courses en partie remboursées… Vous pensez à une arnaque ? Ce principe alléchant est pourtant tout à fait légal. Très répandue aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, cette façon de consommer consiste à rembourser (en partie) les clients de ces sites dits “de cashback” (comme Shopmium), qui viennent y acheter toutes sortes de produits : mode, déco ou encore alimentaire… Comment l’appli s’y retrouve-t-elle ? Grâce aux partenariats effectués par le site avec ces marques. Comme pour tout, il faut néanmoins rester vigilants : certains sites de cashback sont plus fiables que d’autres. N’hésitez pas à consulter des avis en ligne avant de faire vos achats.
D’après l’un des fondateurs de l'application, il est possible de gagner entre 50 € et 120 € par an, en fonction de votre activité en physique et sur l’application. En plus de compter les pas, Macadam propose d’autres moyens d’augmenter ses gains comme : parrainer ses amis, jouer à des jeux via l’application, compléter son profil, répondre à des sondages rémunérés, regarder des vidéos publicitaires ou relever des challenges…
D'autres applications basent leur expérience utilisateur sur la "gamification", consistant à introduire des mécanismes de jeu et de récompenses dans des actions a priori peu amusantes, à l'instar de Trashback, qui offre des bons d'achat en l'échange de quelques heures consacrées au ramassage des déchets.

Bonus, défis, classements… Tout aussi ludique que Macadam, Trashback vous encourage à ramasser des déchets sur la voie publique en cumulant des points. Vos points sont ensuite convertibles en bons d'achat de 5, 10 ou 20 €, utilisables dans les points de vente des sites partenaires de l'association.
Comment ça marche ?
Après avoir téléchargé l’application, vous devrez renseigner le lieu précis à nettoyer (via votre géolocalisation), puis poster une photo de chaque détritus ramassé, en guise de preuve. Plus vous cumulez de points, plus la valeur de vos bons d’achat augmentera. Armez-vous tout de même de patience, car 100 points minimum seront nécessaires pour pouvoir obtenir les remises proposées par les sites partenaires, soit l’équivalent de 30 minutes de ramassage d’ordures.
Une démarche citoyenne écologique, mais surtout un moyen pour Rémi Combrouze, cet artisan à l’origine de l’application, de sensibiliser le public à la pollution liée aux déchets. En prime, Trashback mise sur une consommation éco-responsable et made in France en nouant des partenariats avec des marques telles que les capsules de café réutilisables Caps Me, la gourde recyclée Ecob ou encore les cotons démaquillants bio et lavable de la marque Les Tendances d'Emma.
Les utilisateurs peuvent également signaler des dépôts sauvages. L'application fonctionne partout en France, mais son impact dépend de la participation active des citoyens et des signalements effectués dans différentes régions. Dans d’autres cas, rester à la maison peut aussi rapporter de l’argent.
Welco : le point relais entre voisins
Vous avez une chambre d’amis… sans amis ? Stockez-y des colis ! Welco propose aux particuliers de devenir des points relais pour les colis de leurs voisins. Chaque colis réceptionné rapporte 0,20 € à 0,40€, avec un plafond annuel de 3 000 € pour rester dans le cadre légal sans être imposable. L’occasion pour certains particuliers de rompre avec un certain isolement et de créer du lien social, notamment pour les résidents hors agglomérations.
“L’avantage c’est de trouver des relais particuliers dans des zones où eux [les entreprises de service de colis, ndlr] ne peuvent pas recruter des relais traditionnels car il n’y a pas de commerce, ce qui leur permet (...) de couvrir une zone plus importante du territoire”, explique sur France info Mathieu Mazoyer, cofondateur de l’application.
En moyenne, un "Welcoeur", utilisateur de l’application, peut réceptionner jusqu'à 20 colis par jour, générant ainsi un complément de revenu mensuel d'environ 100 €. Néanmoins, des utilisateurs ont signalé des difficultés en termes de suivi des colis et une rémunération inférieure aux attentes.
Ces applications sont contestables car elles poussent à la consommation, notamment via l’exploitation de nos données personnelles, et dénaturent le sens du service. Elles ont néanmoins une ambition vertueuse, quand d’autres encouragent tout simplement l’inaction comme TikTok Lite. Le géant chinois avait voulu instaurer en France la possibilité d'être payé pour visionner les contenus de la plateforme. Présentant une menace pour le temps d’écran des jeunes, le service a été interdit en août 2024.