Anniversaire du premier confinement : 5 tendances numériques qui ont marqué nos quotidiens

Il y a des bougies que l’on aurait préféré ne pas souffler. Il y a un an, le premier confinement donnait le top départ d'un profond bouleversement de nos quotidiens. Santé, travail, consommation… Nombreuses sont nos habitudes qui sont passées du côté du numérique.

Publié le : 17-03-2021

Temps de lecture : 5 minutes 

La visioconférence et les réseaux sociaux, nouvelles fenêtres sur le monde ?

Santé ! Ils étaient nombreux les Français à lever leurs verres devant un écran en ce début de premier confinement. Enfermés des semaines durant sans voir les copains, les 18-35 ans (en majorité) sont devenus addicts aux « coronapéros » sur Zoom. Selon une étude menée par Belin et l’Ifop, pour 8 millennials sur 10, ces moments passés avec des proches, amis ou familles ont été d’une réelle utilité pour garder un lien. Alors même si aujourd’hui, l’effet buzz des apéros visio est un peu retombé comme un soufflé, ce rituel numérique – qui a connu une apogée au premier confinement – nous donne deux indicateurs à retenir de cette période : la solitude n’a rien de bon et partager avec les autres sur Internet devient un moyen de communication privilégié.

En resserrant ces liens fondamentaux, essentiels à notre bonne santé mentale, les appels visio et plus généralement les réseaux sociaux ont ancré un peu plus la positivité de leur démarche. Facebook a d’ailleurs mené une étude sur ces comportements émergents et le constat est clair : 91 % des répondants ont déclaré avoir aidé moralement des membres de leurs groupes préférés au cours des derniers mois. Moins de posts sur la plateforme de Mark Zuckerberg et plus d’entraide entre internautes, les chercheurs ont déclaré que la technologie permettait aux groupes de se former à une échelle et à une vitesse incomparable. 

Télétravail, les Français sont-ils entrés dans la danse ?

« Certaines activités en ligne qui ont vu le jour ou qui se sont renforcées pendant les périodes de confinement ont perduré et semblent s’ancrer progressivement dans la vie des Français. Les usages se sont encore intensifiés avec une augmentation de 15 % du temps passé chaque jour sur Internet », a détaillé, à l’occasion de l’anniversaire du confinement n°1, Bertrand Krug, Directeur du Département Internet chez Médiamétrie. L’usage numérique des Français s’envole et vient se coller à nos quotidiens, notamment notre quotidien professionnel, chamboulant nos modes de travail. Il semble loin le temps où des milliers de personnes pressaient chaque jour le pas pour se rendre au bureau !

Une récente étude menée par Eurofound, la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, a démontré que le télétravail avait très globalement accéléré sa course en Europe. D’après le sondage basé sur la participation de 90 000 citoyens européens, 48 % des répondants ont déclaré avoir travaillé à distance ou du moins partiellement depuis le début de cette crise mondiale. D’ailleurs, la France se hisse à la deuxième position sur le podium des pays de l’Union ayant adopté cette nouvelle forme de travail, juste après la Belgique qui compte environ 50 % de télétravailleurs. Mais travailler depuis son salon n’est pas idéal pour tout le monde et beaucoup de ces collaborateurs ont évoqué de nouvelles difficultés engendrées par cette nouvelle habitude : difficulté à différencier vie privée et vie professionnelle, difficulté à se concentrer, sensation de tourner en rond… Certains cherchent la porte de sortie et aspirent à retrouver l’ambiance des open spaces !

Pourtant, d’après la ministre du Travail Elisabeth Borne, la mise en place du télétravail n’est pas prête de reculer et à, au contraire, vocation à s’accélérer. Pour aider à mieux gérer et vivre cette nouvelle façon de travailler, le numérique a mis à la disposition de tous de nouveaux outils pour s’acclimater au mieux. Tutoriels pour être le roi de la visioconférence ou apprendre à adopter la bonne posture sur son siège, formations en ligne… La liste est longue et certaines plateformes n’hésitent pas à redoubler d’ingéniosité notamment pour venir en aide à ceux qui ont du mal à s’acclimater. Des applications comme Gather Town ou encore Team Flow ont permis de dématérialiser des entreprises pour les faire renaître sous une forme nouvelle, virtuelle et ludique se rapprochant parfois du jeu vidéo. Autre exemple, l’application Let Me Think à utilisé quand votre portable vous démange en stoppant les notifications qui pourraient vous déconcentrer. Pratique !

Monde confiné, solidarité dématérialisée

C’est un des aspects les plus sombres de cette crise sanitaire, le monde mis entre parenthèses a aussi mis en danger de nombreux secteurs. Artisans, commerçants, agriculteurs et restaurateurs pour ne citer qu’eux, vivent ou plutôt survivent entre fermetures, ouvertures partielles et se demandent de quoi demain sera fait pour leur activité. 

Outre les services de messagerie ou encore de SVOD qui ont connu un véritable boom de leur fréquentation, les services de livraison ont vu eux aussi une nette évolution dans leur utilisation. Selon Médiamétrie, entre octobre 2019 et avril 2020, la popularité de ces services aurait ainsi doublé passant de 7 millions de visiteurs uniques à 13,6 millions en 6 mois. Une accélération relatant la manière dont les Français ont concilié gestes barrières et consommation. 

Mais loin de faire la part belle aux géants de la livraison, de nouveaux circuits de vente ont émergé et donnent en parallèle à leur développement un nouveau regard des Français sur la manière de consommer avec un certain retour aux sources par le biais du numérique. C’est le cas notamment du fameux click and collect, dispositif numérique qui a permis à de nombreux commerces de tenir le cap, de ne pas rester indéfiniment rideaux fermés mais aussi de promouvoir le modèle du circuit court. 

« Cette crise a fait gagner 3 ans à la restauration pour son développement numérique », explique Karine Sanouillet, Chef du service client et développement digital chez Respire conseil, au magazine Neo Restauration. Le gouvernement a d’ailleurs mis le cap sur cette initiative qui a le vent en poupe pour aider les petits commerçants et les agriculteurs à passer au numérique et à vendre de cette nouvelle manière. Mise en place d’un chèque numérique, lancement de « Clic&Connect », une plateforme téléphonique d’assistance numérique destinée aux petites structures économiques, et tant d’autres initiatives. Pour trouver le guide pratique rédigé par le  ministère de l’Économiesur le sujet, c’est par ici.

La solidarité ne s’est pas arrêtée au soutien des petits commerces, le numérique a aussi été un rempart pour les personnes en situation de précarité. C’est le cas notamment des étudiants, qui ont vu leur situation personnelle se dégrader au fur et à mesure de l’avancée des restrictions sanitaires. Aides morales et alimentaires ont donc trouvé une nouvelle force sur le 2.0, à l’image d’initiatives comme l’annuaire d’étudiant.gouv ou encore de dons en ligne. Les contours d’une véritable communauté numérique au service de tous se dessinent un peu plus chaque jour et il n’est plus utopique de penser que ce modèle posera définitivement ses valises dans notre monde d’après crise.

E-santé : prendre le pouls de l’hexagone derrière l’écran

100 000 notifications, un symbole bien au-delà des chiffres qui prouve que la santé a de beaux jours devant elle côté numérique. Ce palier, c’est l’application TousAnticovid qui l’a atteint en ce mois de mars et le secrétaire d’État chargé du Numérique, Cédric O, n’a pas caché son enthousiasme face à la nouvelle : « Plus de 100 000 personnes ont été alertées par TousAntiCovid. Elles ont pu s’isoler, se faire tester et éviter des contaminations. TousAntiCovid sauve des vies. Plus nous serons nombreux à la télécharger, plus elle sera efficace ! ».

Avec des débuts franchement frileux, l’application n’avait pas vraiment convaincu les Français. Un changement de nom et quelques ajouts de nouvelles fonctionnalités plus tard, l’application veut pourtant convaincre et ne baisse pas les bras. Mais le chemin est encore long, BFM révèle d’ailleurs que 20 % de la population nationale utilise l’application de traçage contre 30 % pour nos voisins britanniques. Raison pour laquelle le système tend encore à s’améliorer avec l’élaboration en cours d’un dispositif de détections par QR code dans la cadre d’une possible réouverture des bars et des restaurants. Au-delà des débats sur le sujet, le projet de gouvernement nous pousse à penser plus grand : la santé numérisée pourrait-elle représenter un modèle encore viable post-crise ?

Depuis plus d’un an, les Français n’hésitent plus à utiliser le numérique pour traiter leurs maux. De moins en moins marginalisée, la téléconsultation a déployé son potentiel durant cette crise sanitaire. De janvier à fin août 2020, l’Assurance maladie a ainsi indiqué avoir pris en charge quelque 12,8 millions de consultations en ligne. Exit les salles d’attente bondées et les prises de rendez-vous s’étirant dans le temps, la consultation médicale à l’heure du numérique gomme de nombreuses barrières et pourrait même à terme apporter une véritable solution aux déserts médicaux. 

Une pratique qui se démocratise et qui se veut accessible à l’ensemble de la population et notamment les plus vulnérables comme les personnes âgées : « Les seniors, qui étaient une minorité de nos patients, sont devenus adeptes de la téléconsultation. La téléconsultation est aussi plus répandue dans les territoires ruraux et n’est plus limitée à la médecine générale », informe Olivier Thierry, Président de Qare, figure emblématique de la téléconsultation, au journal Challenges. La e-consultaition, outil médical de demain ? Très certainement.

Pour les seniors, un numérique salvateur

Être senior au temps du coronavirus n’est pas simple. Isolement, vulnérabilité, restrictions des visites familiales notamment pour les résidents d’EHPAD… Les plus de 60 ans subissent une vague de solitude en plus des remous du virus. Dans un étude commandée par le média Pleine Vie auprès de Silver Valley et en partenariat avec Happy Visio, 66 % d’entre eux ont déclaré avoir une qualité de vie moins bonne qu’avant le début de l’épidémie. 

« La qualité de vie s’est dégradée pour plusieurs raisons, l’une des raisons est liée à la fragilité de la vie collective et à la peur de l’avenir. Il y a 37 % des répondants qui craignent la suite des événements. Il y a vraiment une crainte sur le monde d’après », explique Nicolas Menet, Directeur Général de Silver Valley.

En parallèle de ces chiffres, l’étude met en avant un nouveau comportement intéressant chez nos aînés. Côté changement mais cette fois-ci positifs, 29 % des interrogés ont déclaré que cet isolement leur a permis de s’enrichir grâce à des nouveaux passe-temps notamment grâce au numérique : « Ces activités sont essentiellement numériques : sport en ligne, conférences, réseaux sociaux utilisés plus assidûment, produits culturels… », précise Nicolas Menet. Visio conférence pour garder le contact avec les petits enfants où séance cinéma sur une plateforme de SVOD, chacun y a trouvé son compte. « On a observé deux catégories de personnes de plus de 60 ans : la première c’est celles qui sont déjà connectées et qui ont pu découvrir de nouvelles activités grâce à leurs compétences numériques et la deuxième partie est la population qui a découvert le numérique », complète l’étude. 

Le numérique s’est lui aussi intéressé plus assidûment à nos aînés. De nombreuses initiatives ont vu le jour en faveur des seniors à l’image de l’ingénieuse idée de la Love Box. Un petit écrin de bonheur permettant d’envoyer un message plein de tendresse à un proche d’une manière inédite. On a hâte de connaître la suite de ces avancées en faveur de tous !

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