S'informer différemment : cap sur les newsletters !

Depuis trois ans, c’est le format qui monte : la newsletter, ou comment un format traditionnel est devenu la nouvelle tendance.

Publié le : 03-03-2021

Temps de lecture : 3 minutes 

 
Fin janvier,Twitter achetait Revue, un service qui permet aux individus de lancer et publier gratuitement des newsletters. L’objectif : intégrer l’outil à la plateforme et « faire de Twitter un plus bel endroit pour les auteurs », écrivent les chargés de produits Kayvon Beykpour et Mike Parkdans un post de blog. Dans le même temps, le New York Timesa annoncé que Facebook travaillerait sur un outil similaire. La newsletter a donc le vent en poupe, et s’impose comme un format choisi par les lecteurs, à l’opposé des vagues d’emails et autres campagnes publicitaires qui arrivent souvent dans nos boîtes aux lettres sans qu’on ait rien demandé. Décryptage de ce format anti infobésité !

 

Substack, le repère des journalistes stars

 

Les deux réseaux s’inscrivent ainsi dans une tendance qui s’affirme de plus en plus : la newsletter. Format historique d’Internet, il revient en force avec des journalistes têtes d’affiche qui lancent leurs propres publications spécialisées à recevoir directement dans votre boite email. On a vu ainsi le journaliste Glenn Greenwald, reporter multi-primé auteur des révélations d’Edward Snowden, quitter le média qu’il avait co-fondé, The Intercept, pour lancersa newsletter éponyme (en anglais). De même, le journaliste star Casey Newton a quitté le magazine spécialisé et de haute réputation The Verge pour lancerPlateformer (en anglais), une newsletter sur les plateformes. Casey Newton, bien au fait des usages de navigation, avait senti la tendance et lancé dès 2017 sa newsletterThe Interface (en anglais) au sein du média The Verge.

 

Tous, ou presque, officient sur Substack. Lancée en 2017, la plateforme est passée de 11 000 abonnés à 250 000 en deux ans et ses dix plus gros auteurs prévoient de générer collectivement sept millions de dollars de chiffre d’affaires,rapporte Les Échos.

 

Une information spécialisée et efficace

 

Pourquoi cette tendance ?

 

– Pour les journalistes, la newsletter offre une liberté éditoriale et créative inégalée en salle de rédaction – une donnée qui promet de se retrouver dans la qualité du contenu proposé aux lecteurs

– Elle permet également de ne plus sa battre contre les algorithmes de Facebook et Google et leurs règles de mise en avant pas toujours au service de la qualité d’information, pour un accès direct à la boite email des lecteurs. La dynamique repose sur une relation de confiance entre le créateur et son audience 

– Les journalistes restent toutefois couverts par une structure, notamment en ce qui concerne les frais de justice en cas de poursuites judiciaires. Substack propose un programme dédié et s’engage ainsi, pour les journalistes retenus, à offrir des conseils légaux en amont et à couvrir les frais de justice des auteurs jusqu’à un million de dollars,rapporte Casey Newton. « Lorsque vous couvrez des entreprises potentiellement procédurières, cela est essentiel »

– Substack offre également à certains journalistes des bourses, similaires aux avances de l’industrie du livre, pour investir dans la mise en route de leur publication,explique Forbes

  • – Pour le lecteur, le retour à la newsletter a également un interêt certain. Celui d’échapper aux algorithmes de Facebook et Google, déjà, et leur mise en avant d’articles viraux plutôt que des articles de fonds et équilibrés. Cela permet aussi de maintenir une veille efficace et ciblée, provenant de sources choisies et de confiance.

 

D’une certaine manière, ce modèle propose d’introduire la logique de l’économie d’influence dans le journalisme,souligne Casey Newton. « Nous avons une génération de jeunes dont les habitudes sont d’acheter du merchandising à leurs Youtubeurs favoris, de s’abonner à des Patreons, de soutenir des Kickstarters ». Peut-être alors seront-ils intéressés de recevoir des nouvelles spécialisés sur un domaine pour lequel ils ont une appétence, et venues d’un journaliste en qui ils ont confiance. On parle aussi de « l’économie de la passion », une économie plus intimiste, basée sur un rapport de communauté.

 

Qui suivre ?

 

Envie de vous mettre à la page ? Bien vivre le digital vous donne sa sélection !

 

La règle 30 : Chaque semaine depuis un an, Lucie Ronfaut, journaliste spécialisée en nouvelles technologies, revient sur l’actualité numérique de manière féministe et inclusive dans une newsletter produite par Numerama. Une valeur sûre !

 

 

Vert : Lancée en novembre dernier, Vert est une newsletter quotidienne sur l’écologie et l’environnement. Le rédacteur en chef Loup Espargilière est un journaliste spécialisé ayant travaillé pour des médias tels que Le Monde, Médiapart ou Le Monde Diplomatique. Il s’appuie sur une équipe du même acabit avec une promesse : au moins une bonne nouvelle par édition !

 

Flint : Petit bijou d’ingéniosité, Flint est une intelligence artificielle qui s’appuie sur un réseau d’experts pour trouver les actualités les plus intéressantes dans le domaine de votre choix. Il existe une version gratuite et, pour 15 euros par mois, vous pouvez adopter trois robots et les entraîner sur vos sujets de prédilection.

 

 

Bonus : Bien vivre le digital : la newsletter mensuelle qui vous permet de lire ou relire des articles qui accompagnent votre usage du numérique.

 

 

Et surtout, on soigne notre empreinte carbone et on supprime les éditions une fois dévorées !

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