Comment vérifier la véracité d’une info et où chercher ? Dans un contexte où la vérité tend à tanguer, tour des initiatives.
Publié le : 23-03-2021
Temps de lecture : 3 minutes
En 2016, la notion de « post-vérité » était désignée comme mot de l’année par le dictionnaire britannique d’Oxford. La même année, Donald Trump était élu président et rendait célèbre l’expression « fake news ». Quatre ans plus tard, le président américain est sur le départ mais l’ère des fake news est là pour rester. Exemple récent avec les deux millions et demi de vues succès de Hold-up, retour sur un chaos, un documentaire de près de trois heures qui élabore la thèse d’un complot mondial autour de l’épidémie de Covid-19, sur fond de contre-vérités et faits approximatifs.
Face à la désinformation rampante, le camp de l’information s’organise et le fact-checking – action qui consiste à vérifier une information – est plus que jamais d’actualité. Tour des initiatives.
Les médias traditionnels
Les Décodeurs du Monde, Checknews ou Désintox de Libération, Fake-Off de 20 Minutes ou encore La Vérification du Figaro… les grands quotidiens historiques ont réorganisé leurs salles de rédaction pour répondre à la demande grandissante de la vérification des informations diffusées sur Internet. Sous la houlette du journaliste Samuel Laurent, l’un des pionniers du fact-checking (la vérification de faits) en France, le Monde a été l’un des premiers grands médias à lancer sa rubrique dédiée avec Les Décodeurs en 2014. Trois ans plus tard, le service lançait le Decodex, guide des sources selon leurs fiabilités (vert, jaune, rouge ou bleu pour les sites parodiques). Depuis, les autres médias leur ont emboité le pas.
Le pionnier
Autrefois appelées « hoax », les fake news ne datent pas d’hier. Depuis 2000, une éternité en âge d’Internet, le site Hoaxbuster traque les mensonges et semi-vérités disséminées sur Internet grâce à une communauté de bénévoles active. Une fois vérifiées, les infos sont classées sous trois statuts : faux, du vrai/du faux ou vrai.
Les associations
Guérir c’est bien, prévenir c’est mieux. Pour donner toutes les clés au public afin que chacun puisse lutter contre les fake news en adoptant les bons réflexes, des organismes se créent pour intervenir dans les lieux clés. C’est le cas de Fake Off, association d’une trentaine de journalistes issus de nombreux médias (TF1, France 2, Arte, Europe 1, L’Express, Slate.fr etc.). Fondée à l’initiative de Aude Favre, journaliste et youtubeuse spécialisée avec sa chaine WTFake, on y retrouve aussi John-Paul Lepers, fondateur de la plateforme StopIntox, projet qui permet de s’informer et se former sur les thématiques de complots et des médias. L’association a pour objectif d’intervenir dans les milieux scolaires ou d’organiser des formations pour les adultes en contact avec les jeunes.
Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux le savent : leurs plateformes sont largement utilisées pour diffuser de fausses informations. Dans le difficile arbitrage entre liberté d’expression et propagation de fausses nouvelles, les réseaux sociaux commencent à mettre en place quelques mécanismes pour aider leurs utilisateurs à reconnaître une information peu fiable. Ainsi Twitter teste les alertes aux twittos qui retweeteraient un article sans le lire : « avez-vous lu l’article avant de le partager ? ». De même, le réseau à l’oiseau ajoute désormais des avertissements aux tweets trompeurs sur des sujets ciblés, comme la pandémie de coronavirus, sur laquelle le réseau prévient que certaines affirmations sont en conflit avec les recommandations des experts, ou les élections américaines, sur laquelle le réseau précise que les allégations de fraudes, par exemple, sont disputées. Facebook a quant à lui annoncé renforcer sa modération et mettre en place un mécanisme pour prévenir les utilisateurs ayant été en contact avec une fake news.
Des initiatives qui devraient aider les utilisateurs à être de plus en plus conscients de l’enjeu des fake news et à rester alertes.
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