Pour lutter contre le piratage illégal des contenus audiovisuels, l’Arcom et le CNC lancent une campagne de sensibilisation décalée, mettant en scène des pirates repentis.
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“Ça va faire deux ans que j’ai tout arrêté, aucune rechute”. Voilà comment débute le film de la campagne de lutte contre le piratage lancée par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), le 15 juin 2023. Un spot publicitaire au ton volontairement décalé, qui parodie “En Thérapie” (NdlR, la série créée par Éric Toledano et Olivier Nakache, et diffusée sur Arte).
Durant une trentaine de secondes, des ex-pirates informatiques ou consommateurs de contenus piratés viennent consulter une coach pour lui parler de leur sevrage. Ils ont entre 20 et 40 ans, homme ou femme, de situation socio-professionnelles diverses. Une diversité de profils qui ressort des études d’usage menées par l’Arcom sur les freins et les motivations déterminant les pratiques des internautes.
En prenant ce contrepied, et à travers cette campagne, les deux institutions de l’audiovisuel français souhaitent sensibiliser à cette cause en remerciant les internautes qui ont adopté une consommation légale des films, séries ou encore de la musique.
Une fréquentation des sites de piratage en baisse
Durant l’année 2022, plus que 17 % des internautes français (soit 9,2 millions d’utilisateurs) se sont rendus chaque mois sur des sites ou applications permettant l’accès à des contenus piratés, selon un récent rapport publié par l’Arcom. L’Arcom y dévoile une baisse de 27% de la fréquentation des sites proposant des contenus contrevenants, par rapport à 2021 (ils étaient alors en moyenne 12,5 millions d’internautes mensuels).
On se souvient qu’en 2022, l’Hadopi fusionnait avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour devenir l’Arcom. La même année, 192 000 premiers et seconds avertissements ont été envoyés aux internautes ayant consommé des contenus de façon illicite, leur rappelant les sanctions encourues en cas de réitération. 75 % des titulaires d’abonnement à internet destinataires d’un premier ou d’un second avertissement n’ont pas récidivé.
De même, avec l’entrée en vigueur de la loi relative à la protection de l’accès aux œuvres culturelles à l’ère numérique, qui s’applique à Orange en tant que fournisseur d’accès à internet, une coopération entre l’Arcom et les ayants droit du cinéma et du secteur de l’audiovisuel permet l’actualisation par l’Autorité des mesures de blocage de services faisant déjà l’objet d’une décision de justice.
Depuis, l’audience des services illicites de retransmissions sportives a diminué de 41 %, entre 2021 et 2022 (passant de 2,8 millions d’internautes en moyenne à 1,6 millions).
Une stratégie qui mise aussi sur la pédagogie
Pourtant, alors même que la consommation illégale de films et de séries tend à diminuer, l’Arcom et le CNC rappelle qu’ « il est essentiel de poursuivre les efforts en les accompagnant d’actions de sensibilisation adressées au grand public ». C’est l’ambition de cette campagne de communication, qui vise à valoriser l’offre légale, inciter au changement des comportements et remercier ceux qui les ont déjà changés.
Au global, le constat est plutôt encourageant d’après le régulateur puisque, en 2022, la consommation licite gagnerait 1 million d’internautes supplémentaires par rapport à 2021, ce qui représente 51,2 millions d’internautes. Une bonne nouvelle pour les acteurs des contenus, dont Orange TV qui proposent des bouquets de TV payante ou des services de vidéo par abonnement, OCS le bouquet TV dédié au cinéma et aux séries d’Orange ou encore Orange VoD qui animent les offres légales depuis plus de 15 ans.
Fort de ce constant encourageant, OCS et la VOD d’Orange s’associent à cette campagne de sensibilisation du public en diffusant ces spots qui prennent si bien le contrepied de pratiques de piratage qui font des ravages pour la création.