Le téléphone, nouvel ingrédient de notre skincare ? 

Pourquoi ne pas intégrer à vos séances photo estivales une vigilance santé comme on ajoute la protection solaire 50 à sa routine beauté ? Les selfies version 3.0 ne capturent pas seulement votre glow, ils le préservent. Voici l'ordonnance.

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Temps de lecture : 3 minutes

Et si votre selfie devenait un nouveau geste de santé ? En France, plus de 100 000 nouveaux cas de cancers de la peau sont détectés chaque année, selon la Fondation ARC, qui insiste sur l’importance d’une surveillance régulière, surtout pendant la période estivale. Trop souvent, surveiller grains de beauté et irrégularités de la peau reste une tâche négligée… que le smartphone et le digital peuvent aujourd’hui révolutionner.

Check-up accessible

Avec la qualité croissante des capteurs photo et la facilité d’utilisation, il est désormais très simple de prendre des clichés réguliers de ses grains de beauté — même sur les zones difficiles d’accès comme les ongles, la plante des pieds ou le cuir chevelu. Certains conseillent d’ailleurs de réaliser un suivi mensuel, de préférence toujours dans les mêmes conditions (lumière, angle), et de comparer dans le temps chaque tache suspecte : un changement de forme, de couleur, une bordure moins nette ou un relief inhabituel doivent alerter. Pour vous faciliter la tâche, appliquez la méthode ABCDE (Asymétrie, Bords irréguliers, Couleur non homogène, Diamètre, Évolution) prend ici tout son sens.

Au moindre doute, il suffit de montrer les photos lors d’une consultation médicale, ce qui accélère le diagnostic et facilite l’échange avec son dermatologue : un cliché vaut parfois mieux qu’un long discours, surtout quand la lésion a évolué.

Des applications pour aller plus loin

Au-delà de la prise de photos, certaines applications proposent un suivi intelligent basé sur l’IA – comme FotoFinder ou Miiskin – capable de détecter et comparer d’anciennes et nouvelles images de la peau, et d’alerter l’utilisateur en cas d’évolution inhabituelle. D’autres outils, comme Troveskin ou YouCam, analysent l’épiderme pour détecter rougeurs, boutons ou tâches pigmentaires, et suggèrent des routines adaptées. Ces outils connectés démocratisent l’accès à l’autosurveillance cutanée et facilitent l’adoption d’une routine proactive : photos régulières, rappels de contrôle, notifications d’exposition solaire excessive (grâce à des capteurs comme UV Sense ou My Skin Track de La Roche-Posay). En revanche, seul un médecin peut diagnostiquer un cancer de la peau : l’autosurveillance digitale est un premier rempart, pas un diagnostic.

Allié, mais pas médecin

Paradoxalement, l'analyse par IA peut poser problème lorsqu'elle est sur-performante : « Elle peut diagnostiquer des lésions qui ne sont pas des cancers de la peau, mais qui peuvent y ressembler, ou encore identifier un cancer à un stade bénin et qui n'évoluera pas », explique dans ELLE le Dr Florian Herms, dermatologue, membre de la Société française de dermatologie et du Groupe de cancérologie cutanée. « L'appareil va, par exemple, relever cinq grains de beauté suspects. On va les retirer alors qu'il est peu probable qu'ils soient tous à risques. Avant d'enlever un grain de beauté, on a pour habitude de le surveiller, avec contrôle à trois mois, puis à un an », développe le dermatologue. Ce dernier insiste sur l'importance de faire valider son check-up par un dermatologue formé à la dermatoscopie, technique traditionnelle d'analyse des grains de beauté à la loupe. Cela permettrait d'éviter une situation angoissante et des actes chirurgicaux inutiles au coût élevé pour le patient comme pour la Sécu.

Le smartphone, compagnon santé nouvelle génération

Bien utilisé, le smartphone devient ainsi un coach de vigilance cutanée, contribuant à démocratiser le suivi cutané, à personnaliser les conseils et à renforcer la prévention, le tout sans surcharger notre quotidien. Cependant, la technologie ne remplace ni la vigilance, ni un diagnostic professionnel, elle l’accompagne.

Récap' santé : 

  1. On prend régulièrement en photo ses grains de beauté ou autres irrégularités, même sur les zones peu exposées (ongles, plante des pieds, cuir chevelu…) 
  2. On les compare dans le temps pour repérer toute évolution : changement de forme, de couleur, de taille, de relief…
  3. On consulte un professionnel de santé en cas de doute. Un simple cliché peut permettre de repérer une lésion suspecte et de faciliter la consultation, en disposant d'un support visuel à lui montrer.

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