Je reprends le travail avec douceur pour éviter les blessures (oui, oui)

Après la plage, le clavier. Oui, sauf qu’une reprise trop abrupte avec de mauvaises postures peut entraîner des microtraumatismes et mener à la blessure. Mais, rassurez-vous, être un athlète du clavier sans se blesser, c’est possible.

Publié le : 16-08-2022

 
Sincerely Media (Unsplash)

Temps de lecture : 3 minutes

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Depuis quelque temps, vous sentez votre pouce, votre coup ou votre poignet un peu raide ? Pourtant, niveau activité, pas de participation à Koh-Lanta, pas de Tour de France à vélo. Sauf qu’après un passage chez le médecin, le diagnostic tombe, c’est une ténosynovite de De Quervain, une tendinite du poignet gênant l’articulation du pouce. Pour vous, c’est l’incompréhension : comment est-ce possible de se blesser en tapotant sur son ordi ?

« Nintendinites » et « Wiites »

Méconnues, ces blessures sont appelées troubles musculosquelettiques (TMS). Elles sont très courantes chez les e-Sportifs, ces gamers pro qui jouent des heures à Fortnite ou League of Legends. Le magazine en ligne Slate s’est même amusé à baptiser ces maladies les « Nintendinites » et « Wiites » en référence aux célèbres consoles vidéo.

Derrière ce terme, se cachent aussi d’autres pathologies et microtraumatismes liés aux tissus mous (muscles, tendons, nerfs), qui articulent nos membres. Sans être un as du joystick, ces contusions sont de plus en plus nombreuses dans le monde du travail.Depuis 2017, les TMS s’élèvent au rang de premières maladies professionnelles indemnisées
.

Quelles sont les zones du corps les plus touchées par les TMS ?

Dos, poignets, coudes, épaules, mains, genoux… toutes les articulations y passent et le haut du corps est le plus touché. Neuf cas sur dix concernent la partie supérieure du corps et plus précisément :

  • les mains, les doigts et les poignets (à 38%),
  • puis les épaules (30 %),
  • le coude (22%)
  • et le dos (7%).

Moins fréquents, les TMS des membres inférieurs surviennent également, le plus connu étant l’hygroma du genou (2 %).

 
les parties du corps les plus touchées par les TMS
Ameli

Les articulations en mauvaise posture

"Je me fais mal rien qu’en ouvrant la porte au bureau"
Aurélie

Aurélie est responsable RH dans une entreprise en transformation numérique. Son inflammation du poignet s’est déclenchée durant le confinement. Pendant trois mois, l’employée est restée assise sur son canapé les mains en flexion toute la journée sur son clavier.

"Je n’avais pas les mains posées sur le bureau. Elles étaient toute la journée en tension."

Une position à l’origine de sa blessure, selon elle. Depuis, la responsable porte une attelle pour travailler sans douleur et sans tension. Et celle qui faisait du sport régulièrement se retrouve dans l’incapacité de se rendre à la salle. « Les sports d’eau sont recommandés, mais je ne peux plus aller à la salle et soulever des poids, même minimes », confie-t-elle.

Gérer le stress pour prévenir les TMS

Depuis des années, les conseils sur les meilleures postures à adopter au bureau pleuvent sur la Toile.

Parmi eux :

  • se tenir le dos bien droit,
  • aligner sa tête avec sa colonne vertébrale
  • et si possible surveiller la position de ses jambes pour que les genoux soient à 90° et que l’entièreté des pieds embrassent le sol.
 

Pour Rémi David, kinésithérapeute du sport, la seule posture ne suffit pas à expliquer les blessures.

"La capacité à assumer la charge de travail et à encaisser le stress est primordiale. Le corps est comme un verre d’eau de 25cl. Si on le remplit de stress, à force, le verre déborde. Donc ce n’est pas qu’une question de trouble posturale."
explique le spécialiste

Ce stress peut être actif, comme soulever son épaule ou marcher, ou passif comme maintenir le muscle dans une position plus de 40 minutes. Exactement ce que nous faisons lorsque nous sommes concentrés, devant notre bureau. Enfin plus ou moins, car, pour Rémi David : « maintenir la position dans laquelle vous êtes maintenant pendant plus d’une minute est impossible. Vous n’allez pas réussir, personne n’y arrive ». Nous avons relevé le défi. Sans surprise, l’échec est sans appel.

 

Les différents facteurs responsables de troubles musculo-squelettiques

Les différents facteurs responsables de troubles musculo-squelettiques
Ameli

Mais alors, comment « augmenter la capacité de son verre d’eau » ?

4 conseils de pro pour se prémunir contre les troubles musculosquelettiques (TMS)

1. Une pause s’impose

Au bureau, toutes les heures, on se lève et on fait une petite pause. On en profite pour prendre un café, un verre d’eau et papoter avec ses collègues. Simple, mais efficace.

2. L’imprimante qui fait marcher les pieds

Autre astuce, placer des objets dont vous avez besoin loiiiiin de votre bureau. Comme l’imprimante, par exemple. À décliner en option machine à café, agrafeuse ou trombone.

3. Pratiquer une activité physique régulière

Pas de sport ? C’est la micro blessure assurée. Donc, hop, on se bouge et on va entretenir ses tissus mous. Non, on ne parle pas de vos ravissantes poignées d’amour, mais de ce qui entoure vos muscles.

4. Debout !

Et si vous avez vraiment peur d’oublier, des applications comme Stand Up, un timer de pause personnalisée, vous notifie à l’heure où le break s’impose.

Pour en savoir plus, regarder cette vidéo :

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