Réduire son empreinte environnementale grâce des sites spécialement éco-conçus, c’est possible. Mais on peut aussi protéger son attention grâce au design éthique. Mais comment ça marche ?
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Qui de mieux que Netflix pour mettre en garde contre… son propre danger ? Le danger des réseaux sociaux plus exactement, et des plateformes qui nous « captent ». The Social Dilemma (Derrière nos écrans de fumée), disponible sur Netflix depuis le 9 septembre, met en lumière les techniques des géants du web pour nous faire rester sur leurs plateformes. Le documentaire de Jeff Orlowski a été primé aux Emmys dans la catégorie du meilleur documentaire. « Nous n’avions pas anticipé tout ça lorsque nous avons créé Twitter il y a 12 ans », se repend Jack Dorsey co-fondateur et PDG de Twitter. Car, à cause des techniques perfectionnées de « design persuasif » qui viennent tout droit de la Silicon Valley, nous sommes « captés », comme hypnotisés. Et nous avons bien du mal à décrocher de nos écrans.
Tristan Harris, un ancien de chez Google, et le co-inventeur du « like », est aujourd’hui gourou de design éthique. Devant le Sénat américain, il a récemment décodé quelques-unes des techniques utilisées pour vous capter. Dont les likes et les notifications que nous connaissons bien. Mais aussi, et plus surprenant, l’indignation est un moteur de partage. L’utilisation d’un mot à caractère haineux fait augmenter de 17% de nombre de rewteets. Dans une conférence TEDx, l’ex employé de Google explique qu’une interruption (« tiens un like ») nous distrait au point que nous mettons 23 minutes à nous concentrer à nouveau.
Comment déconnecter ?
« Comment pouvez-vous vous réveiller de la matrice si vous ne savez pas que vous êtes dans la matrice ? » se demande Tristan Harris dans le documentaire. Face à ce discours un brin alarmiste et un chouilla culpabilisateur, il existe tout de même des solutions pour continuer à profiter du meilleur de la technologie, sans se faire happer. Car les mêmes créateurs de ces fameuses techniques de captologie mettent aujourd’hui leur savoir-faire au service d’un design plus respectueux de l’attention de l’utilisateur. C’est d’ailleurs le but du Center for humane technology, par exemple, créé par d’anciens employés Google et Facebook, dont Tristan Harris. En France, l’idée de développer un design plus éthique et responsable fait aussi son chemin au sein de la Chaire Good in Tech de l’Institut Mines-Télécom Business School.
Réguler son temps de connexion grâce au design éthique
Pour tenter de reprendre le contrôle de son cerveau, quelles solutions ? Certains y vont fort, et suppriment carrément les applications de leur téléphone portable pour éviter de « devenir idiot ». Sans supprimer vos comptes, il n’est pas idiot de consulter vos applications préférées depuis un navigateur. Pléthore d’applications existe aussi pour limiter son temps d’écran. Comme « Offtime » qui vous permet de paramétrer votre temps d’utilisation quotidienne et de déconnecter à certains moments de la journée, ou « Flipd » qui bloque (vraiment) votre portable après un laps de temps de connexion défini.
Pour préserver son temps de cerveau disponible, le petit plugin Minimal propose de gommer des pages web les sollicitations inutiles. Le but est de neutraliser les « nudges », ces éléments qui forcent le cerveau à scroller ou à cliquer. Le plugin agit sur les couleurs, les processus automatisés ou sur les suggestions. « Le but est que l’utilisateur puisse utiliser Internet pour faire ce qu’il veut et non pas ce que les sites veulent de lui », explique Tim Krief, le créateur de Minimal. Autrement dit, se débarrasser des « nudges ».
Enfin, lâchez votre portable lors de vos dîners et de vos moments entre famille et amis, ET PROFITEZ !
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