“Tout le monde se prend pour un commentateur politique” : 4 clés pour se préserver

Parler politique, c’est bien. Sauf que parfois, on n’a pas envie de voir les opinions de tous s’étaler sur les réseaux sociaux, dans les groupes WhatsApp ou même par chaînes de mails… Comment faire quand les avis des uns deviennent envahissants sur le digital ? Voici 4 situations (et comment les désamorcer).

Publié le : 12-04-2022

Tout le monde se prend pour un commentateur politique
Pawel Czewinski (Unsplash)

Temps de lecture : 5 minutes

Cas numéro 1 

Le contact qui multiplie les fake news sur les réseaux sociaux

Quand les réseaux sociaux et les groupes WhatsApp sont envahies d'opinions politiques
Medium Photoclub (Pexels)

Profil : cette personne partage de très nombreux posts sur Facebook (surtout), Twitter (aussi) et Instagram (surtout en Stories). Elle écrit des textes sur tout (Covid, guerres, élection présidentielle…), remplis d’émotions fortes, parfois rédigés EN LETTRES MAJUSCULES pour indiquer aux autres que ce qu’elle écrit est très important et parle de choses très graves. Elle évoque souvent des complots, avec des informations non sourcées ou des articles à l’origine peu fiable.

Comment on se préserve: Plusieurs options s’offrent à vous, selon votre degré d’agacement :

🙄 Si on en a marre (niveau 1)

→ On passe à autre chose.
→ Ou (si on veut réagir), on commente le texte par une question factuelle (type « Pourrais-tu indiquer tes sources ? ») ou en proposant une contre-information issue (elle) d’une source fiable. Il est possible que la personne tente par tous les moyens de se justifier (jusqu’à l’absurdité) et que le débat soit sans fin. À moins qu’elle ne finisse par vous bloquer… Mais parfois, il arrive qu’en posant des questions objectives, faits et sources sérieuses à l’appui, la personne se rende compte de son erreur et supprime ou modifie son post (victoire !).

☝️ La discussion est plus facile en messages privés : la personne n’aura pas l’impression d’être prise en défaut publiquement.

😫 Si on en a vraiment marre (niveau 2) 

Sur les réseaux sociaux, vous avez le droit de mettre la personne en sourdine, le temps que ses publications ralentissent (et qu’elle se lasse de ce sujet d’actualité… avant d’en passer à un autre). Elle ne le saura même pas.

☝️ Comment on fait  ? Sur Instagram, par exemple : allez sur le profil de la personne > cliquez sur Abonné(e) > Sourdine  > Publications et/ou Stories.

😡  Si on en a marre de chez marre (niveau 3)

Là, vous pouvez carrément supprimer la personne de votre liste de contacts. Ça ne sert à rien de suivre quelqu’un, même si on la connaît ou qu’elle est connue, si ça doit nous mettre sur les nerfs.

Et si vous trouvez que les propos de cette personne peuvent être dangereux ou offensants (car colportant de fausses informations ou appelant à la haine), vous pouvez signaler ses posts. Pour cela, il suffit de cliquer sur les “…” en haut à droite du post, puis “Trouver de l’aide ou signaler”.

Cas numéro 2 

Le proche qui inonde le groupe WhatsApp familial de messages politiques

Quand les réseaux sociaux et les groupes WhatsApp sont envahies d'opinions politiques
Feu Grumpy Cat

Le profil :homme ou femme qui, de manière ponctuelle ou continue inonde un groupe WhatsApp familial ou d’amis d’articles pour vous alerter, partager son inquiétude ou sa révolte.

Comment on se préserve: plusieurs options selon la situation :

Si c’est très ponctuel (voir rare), ne pas répondre à ses messages, pour ne pas alimenter une éventuelle discussion qui pourrait (en plus), se transformer en conflit. Si personne ne lui répond, peut-être qu’il ou elle arrêtera de poster ce genre de messages.
Et si c’est quelqu’un à qui vous tenez, et qui a l’air très sensible sur un sujet en ce moment, pourquoi ne pas lui passer un petit coup de fil pour prendre de ses nouvelles (peut-être qu’il ne va pas bien) ?

Si les propos de cette personne vous révoltent, lui en parler à l’occasion, en face (on se comprend toujours mieux « en vrai ». Et ça passera mieux ). Vous pouvez lui dire gentiment que vous préféreriez qu’il ne partage pas ces propos dans le groupe car ça vous met mal à l’aise.
Objectif : éviter un affrontement qui se transformerait en énorme conflit familial, sachant en plus que par messages, tout peut être mal interprété.

Si tout le monde en a marre, pourquoi ne pas voter un code de bonne conduite pour votre groupe Facebook (à Emoji main levée ✋) ? Par exemple : « Pour ou contre parler politique ? », « Pour ou contre envoyer des photos de premiers cacas dans le pot des petits-enfants ? »…

Cas numéro 3 

L’ami qui a des opinions radicalement différentes des nôtres et qui inonde notre feed et fil de Stories

Quand les réseaux sociaux et les groupes WhatsApp sont envahies d'opinions politiques
Sora Shimazaki (Pexels)

Le profil :en fonction des sujets d’actualité, cette personne a besoin d’exprimer son opinion sur les réseaux sociaux avec moults partages d’articles allant dans son sens. Ce qui est soi n’est pas mauvais, mais qui peut être usant, surtout si ces opinions vous font à chaque fois grincer les dents…

Comment on se préserve

→ Si cette personne a des opinions très différentes des vôtres (mais supportables), vous pouvez :

▪️ Continuer de la suivre et vous lancer le défi de trouver, un contre-argument  chacun de ses posts (sans forcément lui répondre). Objectif: cultiver vos connaissances en politique ou sur des sujets d’actualité et/ou votre répartie. 

▪️ Ou bien la mettre en sourdine quelques temps, si vous avez besoin de souffler. 

→ Si cette personne a des valeurs qui vous dérangent très fortement ou qu’elle appelle à la haine : et si c’était le moment de faire le tri parmi vos contacts ? 

Cas numéro 4 

Le pote qui partage des articles sérieux, donne son avis, avec de vrais arguments (même si on ne partage pas la même opinion)

Quand les réseaux sociaux et les groupes WhatsApp sont envahies d'opinions politiques
Charles de Luvio (Unsplash)

Le profil : il s’agit d’un proche ou d’une personnalité que l’on suit, qui tient des propos cohérents, avec des vrais chiffres ou des études bien sourcés. Vous n’êtes pas d’accord sur l’opinion à déduire de ces faits mais au moins, il n’y a rien de faux ou de dangereux (surtout si cette personne poste ce genre de messages avec parcimonie).

Comment on se préserve

À moins d’avoir un énorme besoin de déconnexion (là, on évite les réseaux sociaux quelques temps), suivre des personnes avec des opinions différentes, ce n’est pas un problème, c’est même enrichissant

Et oui, sur les réseaux sociaux, tout est fait pour cultiver l’entre-soi (algorithmes, propositions d’amis proches de notre cercle…), ce qui peut-être dangereux car ça fausse notre vision de la réalité. Il est crucial de rester ouvert sur le monde et sur les différents individus qui le composent (tout en sachant se préserver). 

Au mieux, lire leurs posts pourrait enrichir notre vision sur un sujet (qu’on soit d’accord avec eux ou pas). Au pire, lire ces propos et les mettre en perspective nous aidera à aiguiser notre esprit critique (et à préparer notre argumentation, si on aime débattre). Que du positif, en somme.

Apprendre à se préserver de la surcharge d’informations

Avec Internet, l’information est partout, tout le temps, en masse. Pour dire stop à la surcharge informationnelle, il est intéressant :

▪️ De reconnaître les signes de la surinformation : si on commence à ne plus supporter l’actualité, à ressentir un fort besoin de déconnecter, on déconnecte quelques temps, sans culpabiliser.

▪️ Choisir des créneaux pour s’informer, une à deux fois par jour. Pas besoin de tout connaître en tout réel pour une information de qualité, ni d’être abonné à toutes les notifications des médias. À la place, on décide quand l’information vient à nous.

▪️ Une fois de plus, ne pas hésiter à mettre certaines personnes ou même médias en sourdine, que ça soit de manière ponctuelle (le temps de souffler) ou définitive. Le plus important, c’est notre bien-être digital !

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