Réseaux sociaux : on sait comment réduire notre empreinte carbone numérique

Une nouvelle étude a mesuré l’impact environnemental de notre utilisation des réseaux sociaux. Que vous soyez un influenceur ou un scroller invétéré, voici quelques astuces pour une utilisation plus éco-responsable de nos réseaux préférés.

Publié le : 14-03-2023

Réduire son empreinte carbone sur les réseaux sociaux©Plainpicture

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Le numérique représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et 2,5 % de l’empreinte carbone nationale, selon des rapports GreenIT et The Shift Project. Mais saviez-vous de quelle façon votre usage des réseaux sociaux impacte la planète ? Une étude de Footsprint, une agence dédiée au numérique responsable, et 1000heads, une agence d’analyse de données, s’est penchée sur l’empreinte carbone générée par les publications des influenceurs sur les réseaux sociaux… Et de notre visionnage de celles-ci. 

Eh oui, même les influenceurs les plus sensibilisés à la question écologique polluent, par leur présence même sur les plateformes en ligne. Et vous aussi, par-dessus le marché !

Mais pour limiter son empreinte carbone numérique tout en profitant des joies des réseaux sociaux, ce n’est pas si compliqué.

Empreinte carbone numérique :  influenceur vs internaute

Pour en venir à cette conclusion, l’étude s’est basée sur plusieurs comptes d’influenceurs réels… Pour établir le portrait environnemental de Clara. Elle est française, influenceuse et cumule près de 3 millions d’abonnés sur Youtube, TikTok et Instagram. On peut dire qu’elle a une certaine notoriété. Mais notre chère Clara est aussi une grosse pollueuse. Entre ses 15 heures de contenu publié par an et ses 345 millions de vues, elle émet l’équivalent de 481 allers-retours entre Paris et New-York par an, soit 1 072 tonnes de CO2.

À titre de comparaison, l’empreinte carbone numérique d’un Français moyen s’élèverait à 253 kilos de CO2 par an, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep). Un chiffre bien en deçà de celui de Clara, mais qui peut quand même donner le tournis. Pour Elisa Boivin, la directrice générale de Footsprint, pas de quoi s’alarmer : “Le message à retenir, c’est qu’il y a des choses qu’on peut faire pour baisser son bilan carbone, sans impacter notre usage numérique.”                                              

Sur les réseaux sociaux, attention au format vidéo     

On va le voir, pour baisser son bilan carbone, et réaliser des économies d’énergie, pas besoin de revenir au téléphone à clapet. D’abord, il faut comprendre ce qui génère le plus de CO2, dans notre utilisation des réseaux sociaux.

Est-ce que vous aussi vous aimez passer du temps sur Youtube à regarder des vidéos ? Ou alors, vous êtes plutôt du genre à passer une heure sur TikTok ? D’après l’étude, plus une vidéo est longue plus son bilan carbone est élevé. Doit-on pour autant se priver des longs formats qu’on aime tant sur Youtube ? Pas du tout. Pour Elisa Boivin, tout est une question d’usage. En effet, si vous passez plus d’heures sur TikTok que sur Youtube, votre utilisation de l’application aux formats courts sera plus polluante que celle de l’application aux formats longs.

Le format de nos vidéos préférées n’est pas le seul point qui doit attirer notre attention. Vous êtes plutôt 720p (soit un format HD) ou 4K (un format dit ultra HD) ? Pour Elisa Boivin, “Il faut résister à la tentation de prendre la résolution la plus élevée.” Non seulement, elle génère plus d’émissions de CO2, mais en plus, elle ne présente pas que des avantages. “Quand on prend la plus haute résolution, on fait un compromis implicite sur le temps de chargement”, nous explique Elisa. Quid de la qualité ? “Il est aujourd’hui estimé qu’une vidéo visionnée en 720p génère 50% d’émissions en moins qu’en 1080p (Full HD), sans perte visible de qualité sur smartphone”, affirme la DG de Footsprint. Et si ça ne suffit pas à vous convaincre, sachez que de nombreuses plateformes de streaming, telle que celle du groupe Canal+ en France, proposent 720p comme paramètre recommandé par défaut pour les ordinateurs de bureau.

Être écolo tout en étant connecté, c’est possible !

L’objectif de l’étude n’est pas de culpabiliser les usagers des réseaux sociaux. Au contraire, pour Elisa Boivin, il faut “sensibiliser sur l’impact environnemental méconnu du numérique et surtout montrer qu’avec un effort collectif, nous pouvons réduire cet impact.”

Pour cela, nous, on a commencé à suivre ces quelques conseils pour devenir plus écolo dans nos pratiques numériques :

👉 Privilégier le Wifi, qui est en moyenne 5 fois moins consommateur d’énergie que le réseau cellulaire.                                

👉Sur Youtube, adapter la résolution à l’appareil utilisé (480p sur un téléphone est une résolution suffisante).                                         

👉Privilégier le mode “faibles données”, disponible dans les paramètres des applications.

Pour la forme, on a quand même demandé à Elisa si c’était vraiment possible d’être influenceur et écolo. Bonne nouvelle ! Selon elle, nul doute possible, grâce à leur capacité d’inspiration du plus grand nombre, “on va avoir besoin des influenceurs pour guider la transition écologique.”                        

 

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