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Allô maman bobo ! Où est mon ordonnance ? Raccrochez plutôt et connectez-vous à votre plateforme de santé préférée — Mon Espace santé ou Doctolib par exemple — où vos documents médicaux peuvent être stockés. Vous pouvez en effet télécharger votre ordonnance et la présenter au pharmacien. Ce geste simple peut nous sauver dans bien des situations ! Pour cette fois, ça ira. Comme la moitié des Français, vous n’êtes peut-être pas du genre à faire confiance aux services en ligne, que vous utilisez cependant quotidiennement. La dématérialisation, très peu pour vous ?
Pourtant, commander en ligne, remplir des démarches administratives ou rester en contact avec ses proches sont des réflexes qui nous facilitent la vie. Néanmoins, ils peuvent sembler complexes ou risqués. Et c’est normal, puisque pour bénéficier de ces services, on nous demande souvent de renseigner nos données personnelles. Identité, civilité, adresse, date de naissance voire numéro de carte bleue… Ces informations requises sont généralement nécessaires pour créer un compte et accéder aux services d’un site Internet ou d’une application.
La création de votre espace santé (via ameli.fr, Doctolib...), véritable carnet de santé numérique, permet une gestion plus facile et efficace de votre suivi médical. De la prise de rendez-vous aux comptes-rendus de vos examens, ce service centralise toutes vos informations de santé en un seul endroit, sûr et facile d’accès.
D’abord, fini la petite musique (souvent horripilante) chargée de vous faire patienter avant de prendre un rendez-vous. Avec Internet, vous pouvez le faire sans attendre, même en dehors des heures ouvrées du cabinet (et dans le calme). Selon le rapport d'impact de Doctolib paru en juin 2024, cette automatisation a permis aux médecins généralistes et pédiatres utilisateurs de la plateforme de gagner en moyenne 4h30 par semaine, soit l'équivalent de 1,5 million de consultations supplémentaires créées chaque année. De plus, les appels et sms de rappel contribuent à diminuer les rendez-vous non honorés, les fameux lapins. Finalement, c'est tout le cabinet qui voit son activité améliorée : les secrétaires médicales ont plus de temps pour se consacrer à l’accueil des patients et le chirurgien dentiste pourra par exemple davantage s’appuyer sur l’aide de la personne qui l’assiste durant les soins. Enfin, le patient gagne du temps lorsque les ordonnances sont envoyées directement chez le pharmacien ou délivrées en ligne lors des téléconsultations.
Une législation calibrée pour la confidentialité
Derrière un simple rendez-vous médical se cache un tas d’informations. Le motif de la consultation, la maladie, les risques de santé encourus : on peut en apprendre beaucoup sur le mode de vie des gens.
Heureusement, depuis 2018, en Europe, les données personnelles sont soumises au RGPD, un règlement qui ne plaisante pas en matière de données de santé : la loi interdit de les revendre, ou de les échanger dans un but autre que strictement médical. Il permet à chacun de mieux contrôler ses propres données puisque l’on peut demander à récupérer tout ce qui a été collecté sur nous voire tout supprimer. C’est le droit à l’oubli.
Sur votre espace santé en ligne, les données fournies ne sont accessibles qu’aux personnes que vous aurez sélectionnées et au médecin, personne ne peut y toucher car elles sont stockées dans des lieux étroitement surveillés : les data centers. Il s’agit de grands centres d'hébergement de données à l’adresse tenue secrète. A l’intérieur, de grands ordinateurs ultra protégés contiennent nos données. Ces endroits sont surveillés physiquement ainsi que par des normes européennes et françaises. Ils doivent avoir reçu l’agrément HDS (Hébergement de Données de Santé). Ce label garantit que ces sociétés prennent au sérieux la sécurité de l’information et la protection des données personnelles, notamment face aux pirates. La CNIL, le gendarme de l'informatique, vérifie notamment que les entreprises respectent toutes les conditions pour pouvoir utiliser nos données en venant par exemple visiter les centres d'hébergement. C’est elle qui recueille toutes les plaintes des utilisateurs et distribue des amendes.
Un numérique plus sûr pour plus de confiance
Des antivirus et des pare-feux font barrage aux cyberattaques et les systèmes de protection sont mis à jour régulièrement. Les données sont entièrement chiffrées (lettres traduites en chiffres pour ne pas êtres lues) et personne ne peut les lire sans avoir la clé de données stockée en lieu sûr. En France, chaque grande entreprise qui traite des données de santé a l’obligation d’employer une personne déléguée au respect de la législation sur la protection des données.
Cette réglementation des données personnelles est valable également pour d’autres cas d’usage, à retrouver sur le site de la campagne #Prenezlaconfiance.
Pour continuer de se faciliter le quotidien grâce au numérique en limitant les risques, voici quelques conseils :
- Connectez-vous uniquement aux sites officiels, méfiez-vous donc des liens sponsorisés situés dans les premiers résultats de votre recherche.
- Privilégiez un portail de connexion unique et sécurisé comme FranceConnect, la plateforme sécurisée de l’Etat qui centralise des centaines de services.
- La vigilance individuelle est la première des protections et ce n’est pas forcément compliqué : complexifiez un maximum les mots de passe de vos comptes. Evitez par exemple les dates de naissance de vos enfants, le nom de votre chien ou de votre poisson rouge. Ils peuvent rapidement être piratés. Toutes nos astuces pour un mot de passe béton sont à lire ici.