Mémoire de nos vies ou de nos entreprises, les données informatiques sont des archives numériques qu’il faut apprendre à entretenir. À l’occasion de la journée mondiale de la sauvegarde des données informatiques, voici comment protéger son patrimoine 2.0.
Début mars, la capitale alsacienne assistait à un incendie dévastateur aux répercussions d’un nouveau genre. La mémoire de quelque 3,6 millions de sites Internet hébergés dans les data centres d’OVH à Strasbourg, envolée ou plutôt partie en fumée. Une amnésie collective et douloureuse désignée sous le nom de « noir » informatique qui fragilise grandement le cloud européen, mais pas que : « Si cet événement suscite autant d’émotion, c’est qu’il ramène tout le monde à une réalité trop souvent oubliée. Derrière la dématérialisation à outrance que notre société a connu ces dernières années, il y a du matériel, avec des serveurs et des data centers, qui peuvent subir des avaries et des pannes », confie à L’Usine Nouvelle Vincent Malka, consultant chez teknowlogy.Comme tout événement qui se veut historique par son ampleur, l’incident d’OVH a marqué les esprits, comme l’explique Vincent Malka : « Cet incident a le mérite de faire revenir les gens à une certaine hygiène informatique trop souvent oubliée ».
Votre vidéo n'est pas affichée car vous avez refusé les cookies.
Mémoire infaillible ?
Les premiers pas de votre petit-fils adoré ou ces vacances inoubliables sur la côte adriatique, autant de souvenirs, photos, vidéos, textes que vous gardez désormais bien au chaud sur vos portables ou sur le cloud. Effectuez une sauvegarde régulière de vos données, triez les données que vous souhaitez réellement garder, testez régulièrement vos sauvegardes, mais aussi varier les supports de ces dernières sont des clefs essentielles pour éviter toute perte.
Côté outils, plusieurs options s’offre à vous :
Stocker ces données en local , une méthode old-school ?
Il est loin le temps de la fameuse disquette qui s’est vue tour à tour remplacer par les CD puis les clefs USB et autres disques durs externes. Pas dinosaures pour autant, ces supports de sauvegarde en local restent de bonnes alternatives en termes de stockage et présentent l’avantage d’être la plupart du temps peu encombrants. Contrairement au serveur NAS, la carte SD, les disques durs et les clefs USB fonctionnent indépendamment de votre réseau domestique et il est impossible d’accéder à ses fichiers via Internet. Pourtant, s’ il y a bien un défaut concernant cette catégorie de sauvegarde, c’est sa pérennité. Un quart des pertes de données serait issu d’une défaillance du matériel, d’une usure par le temps, d’une panne d’alimentation, etc. Mieux vaut donc être prudent en s’armant d’un second niveau de sauvegarde !
A la recherche de l’hôte idéal ?
Puiser dans sa malle à souvenirs peu importe où l’on se trouve, le cloud a considérablement changé notre manière de stocker et de partager nos données. Mais comme nous l’a indiqué l’incident d’OVH, mieux vaut être prudent dans ce domaine également. « Pour réduire les risques, il faudra aller chez plusieurs fournisseurs et utiliser plusieurs sites, conseille Vincent Malka, « cette notion de multicloud n’existe pas chez Amazon, Microsoft et Google », précise-t-il. Avant de se lancer dans le grand bain, mieux vaut alors vérifier que votre hébergeur répond à un certain nombre de critères : niveau de sécurité, politique de confidentialité, options de partage, fonctionnalité, capacité de stockage, prix… le tout à évaluer selon vos propres besoins !
Parmi les alternatives intéressantes, on peut notamment nommer la toute nouvelle plateforme made in France Albums. A mi-chemin entre le réseau social et le cloud dans sa définition plus classique, Albums propose de partager souvenirs photos ou vidéos dans un cercle très restreint, de manière sécurisée en limitant par exemple le temps d’accès à votre galerie ou en y ajoutant un mot de passe. Une alternative bienveillante qui fait ses premiers pas mais qui montre que le monde du stockage entre aujourd’hui dans une nouvelle ère, où le mot sécurité s’inscrit en gras.
Données personnelles, à vos boucliers !
Dossiers, photos, vidéos, travail, c’est aussi une partie de nous que nous laissons aujourd’hui au numérique. Nom, prénom, téléphone, coordonnées bancaires, notre carte d’identité numérique peut en dire beaucoup sur nous, et quand vie privée et informatique se rencontrent cela peut donner lieu à de sacrés scènes de ménage. Apprendre à gérer ses données personnelles à cette échelle est indispensable pour se protéger de toute tentative d’arnaque, de phishing ou encore de chantage, notamment pour les personnes les plus vulnérables.
Votre vidéo n'est pas affichée car vous avez refusé les cookies.
Pour les plus jeunes, il s’agira notamment de se protéger ou de les protéger en activant un contrôle parental, en utilisant un moteur de recherche adapté aux mineurs tel que Qwant Junior, en ne divulguant jamais d’informations personnelles sur les tchats ou les réseaux sociaux et en privilégiant l’usage d’un avatar plutôt que celui d’une photo d’identité sur Internet. A noter également que dans l’hexagone, la collecte des données personnelles des mineurs se trouve encadrée par la loi depuis 2018. Pour les moins de 15 ans, ces fameuses données sont protégées par l’exigence d’un accord du responsable légal pour la collecte et le traitement de ces dernières. N’oublions pas non plus le « droit à l’oubli » pour les jeunes de moins de 18 ans . Alors en cas de désaccord ou de harcèlement, la législation est de votre côté !
Pour les jeunes et moins jeunes, il existe encore une multitude d’astuces pour garder la main sur ses données personnelles. On ne le répétera jamais assez, le choix d’un mot de passe est déterminant. Exit donc les fameux « 1234 » ou le nom de son animal de compagnie préféré, suivez notre guide juste ici pour faire le bon choix. Autre moyen possible, la sécurisation de votre réseau sans fil par un VPN (réseau privé virtuel) par exemple, qui contribuera à protéger entre autres votre confidentialité en ligne en masquant votre adresse IP et rendant l’utilisation des points d’accès Wi-Fi publics plus sécurisés.Avec ces précautions, les esprits mal intentionnés auront de la peine à mener l’enquête mon cher Watson !