Kanopée, l'application qui vous aide à décrypter votre sommeil

Le 19 mars, c’est la journée internationale du sommeil. L’occasion de faire le point sur la qualité de nos nuits, bien mises à mal par ces mois de pandémie. Heureusement des solutions existent, et même en appli. Merci le numérique !

Publié le : 19-03-2021

 
Où en êtes-vous de votre rapport au sommeil ? Pour le savoir, la clinique du sommeil du CHU de Bordeaux a lancé en avril 2020 Kanopée, première application de compagnons virtuels pour vous aider à contrer vos problèmes de sommeil, sous l’impulsion du Professeur Pierre Philip, responsable du service universitaire de médecine du sommeil et expert reconnu du domaine. Disponible sur IOS et Android, Kanopée pourrait bien devenir votre nouvelle alliée pour des nuits réparatrices et apaisées.

Louise, le compagnon virtuel aux petits soins

Sur notre téléphone, Louise s’enquiert de notre état de sommeil. Avons-nous des difficultés d’endormissement ? Avons-nous des difficultés à rester endormis ? Nous réveillons-nous trop tôt le matin ? Sommes-nous satisfaits de notre sommeil ? Nos difficultés de sommeil perturbent-elles notre quotidien et sont-elles remarquées par les autres ? Une fois l’état de notre sommeil et notre sentiment de fatigue et son impact sur notre quotidien évalués, la jeune fille rousse virtuelle vous attribue un score : l’indice de votre qualité de sommeil, de votre fatigue et de votre moral.

Désormais, et pendant 17 jours, Louise – ou plutôt l’équipe de médecine du sommeil du CHU de Bordeaux derrière l’application – vous propose de tenir à jour un agenda du sommeil, afin de mieux connaître vos habitudes. Il vous faudra ainsi renseigner tous les jours votre heure de coucher, votre heure d’endormissement, votre heure de réveil et votre heure de lever. Des données qui permettent à l’application de calculer l’efficacité de votre sommeil, soit le rapport entre le temps passé au lit et le temps réel de sommeil.

Soulager les systèmes de soin et accompagner les gens

« On conçu Kanopée parce qu’on s’est rendu compte qu’il y avait un niveau de plaintes concernant des insomnies très élevé, qui dépassait largement toutes les capacités des soignants », raconte le professeur Pierre Philip, responsable du service universitaire du sommeil du CHU de Bordeaux et auteur deAntifatigue (Albin Michel, 2020), pour expliquer la genèse du projet qu’il a chapeauté. Alors que la population française est sous confinement puis vit les effets de la crise du Covid, les problèmes d’insomnie – difficultés d’endormissement, éveils nocturnes, réveils trop précoces et sommeil de mauvaise qualité – augmentent : 60 % de la population rapporte une plainte insomniaque depuis le premier confinement, énonce le professeur, soit 40 millions de Français qui souffrent de problèmes de sommeil. Une tendance qui ne semble pas prête de s’inverser : « les données de Santé Publique France ont clairement montré qu’il n’y a pas de réduction particulière des plaintes liées aux problèmes de sommeil avec le premier déconfinement, alors que c’est le cas pour les questions d’anxiété et de dépression », explique le Professeur Philip, « il y a plutôt un phénomène de consolidation dans le temps ».

L’équipe du professeur se fixe alors trois objectifs :

– Un objectif de repérage pour permettre aux gens de s’évaluer. « La moitié des gens qui téléchargent l’application n’ont pas de problèmes de sommeil mais sont curieux de savoir s’ils ont un rythme adapté ou une bonne hygiène de sommeil », souligne le Professeur Philip

– Pour des individus dont le niveau de plainte est léger à modéré, mettre en place une intervention thérapeutique pour améliorer le sommeil. « On a publié très récemment un article qui montre que Kanopée peut réduire significativement les plaintes liées au sommeil »

– Pour les états plus sévères, et dans le cas où la situation ne se serait pas améliorée après les 17 jours d’accompagnement proposés par l’application, permettre à l’utilisateur d’entrer en contact avec un centre de sommeil et obtenir un rendez-vous avec des professionnels de santé.

« Dans le contexte actuel de crise sanitaire, il nous faut être plus proches des gens, plus réactifs et plus rapides, avoir un degré de prise en charge autonome qui nous permet de soulager les systèmes de soin et de garder l’excellence du système standard. Si on ne met pas en place des mesures intermédiaires, soit on fait exploser le corps soignant, soit on fait exploser les patients qui attendent », insiste le Professeur sur l’importance de cet outil complémentaire.

« 7×7=49 » ou l’équation du sommeil

L’application a été téléchargée plus de 15 000 fois au niveau national depuis son lancement. « 10 % des gens qui l’ont téléchargé avaient plus de 65 ans, ça veut dire que c’est une application qui marche très bien, y compris chez les gens d’un certain âge. Ensuite, paradoxalement, et à mon regret, seulement 5 % des gens qui téléchargent ont moins de 22 ans », dévoile le Professeur Philip.

Avis aux insomniaques, Pierre Philip vous partage quelques conseils : « Le premier conseil, c’est vraiment de télécharger l’application. Cela permet de faire un état des lieux et d’évaluer son hygiène. Les gens qui surveillent leur sommeil pendant plusieurs jours l’améliorent assez naturellement ». Ensuite, « l’hygiène de sommeil et la santé liée au sommeil s’appuient sur trois choses : la durée, la rythmicité et la qualité ». Pour cela, une formule facile à retenir 7×7=49 : avec un rythme de référence de 7 heures de sommeil par nuit, 7 nuits par semaine, soit un total de 49 heures hebdomadaires. Cette équation vous permet de vous appuyer sur une base de référence, à vous ensuite de l’adapter aux besoins de votre organisme !

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