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Rupture de rythme, solitude ou découverte… Les grandes vacances ont un impact significatif dans la vie des enfants. Pour les familles, cette pause estivale représente un véritable moment de rencontres, quand on ne fait que se croiser le reste de l’année. Le temps passé ensemble augmente, les soirées se prolongent et l’emploi du temps, moins calibré, s’allège. Ce changement de rythme, qui implique découvertes mais aussi perte de repères, notamment en dehors de chez soi, peut être difficile selon l’âge et la maturité. Cela requiert plus ou moins de temps pour s’y habituer. Cette période est aussi une opportunité de se faire de nouveaux amis, d’expérimenter de nouvelles activités sportives, artistiques ou culturelles. C’est également l’occasion de profiter d’être chez soi pour faire des choses qui nécessitent du temps que l’on n’a pas forcément pendant l’année.
De l’écran partagé à l’écran refuge
Ouverture pour les uns, les vacances sont synonymes d’ennui et d'isolement pour d’autres. Lorsqu’on est enfant unique, que les parents travaillent, cette interruption dans l’année est ressentie comme un vide. L’enfant se retrouve seul, peu enclin à des expériences inédites ou sans accès à d’autres personnes avec qui passer du temps et jouer, explorer divers univers. Enfin, certains y voient une chance pour s’aménager un moment de bien-être, de réconfort tandis que pour d’autres, c’est le temps du vide, de l’angoisse et parfois de craintes liées à la rentrée, qui paralysent le vécu des vacances. Dès lors, l’usage des écrans, déjà présents au quotidien dans la vie des enfants, prend une autre dimension en cette période creuse. C’est ce que nous explique Marion Haza-Péry, psychologue clinicienne et présidente de l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique (OPEN).
La question des écrans n’est donc pas moins inflammable en vacances. La psychologue estime que l’écran doit être considéré comme un objet culturel partagé au même titre qu’un autre dans la famille. Se lancer des défis devant la caméra, expérimenter des filtres ou regarder un film sont autant d’activités créatrices de souvenirs à partager entre amis ou en famille, surtout lorsqu’il pleut ou qu’il fait 40°. Par ailleurs, les réseaux sociaux pallient dans une certaine mesure l’absence d’amis ou de camarades avec qui l’enfant passe ses journées. Le lien social est, rappelons-le, essentiel au bon développement neurologique de l’enfant. Néanmoins, il faut être vigilant et ne pas laisser l’isolement s’installer. L’écran peut bien évidemment constituer une parenthèse dans une journée ponctuée d’activités en extérieur quand c’est possible, mais il ne doit pas être considéré comme un moyen de lutter contre l’ennui. Que vous soyez parents ou grands-parents, mettez l'ambiance et soyez positif ! Dans un climat apaisé, votre enfant aura moins tendance à trouver refuge auprès de son téléphone. S’il passe à votre sens trop de temps sur les écrans, plutôt que de le lui reprocher, félicitez-le quand il mène d’autres activités, cela sera bien plus efficace !