Faut-il signer un contrat avec ses enfants pour limiter les écrans ?

Jouer un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout ? Certains parents ont choisi de signer avec leurs enfants un « contrat numérique », dans le but de contrôler le temps d’écrans de ces derniers.

Publié le : 25-01-2022

Faut-il signer un contrat avec ses enfants pour limiter les écrans ?
Photographie : Ralton Smith

Temps de lecture : 5 minutes

Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour vous assurer que votre enfant n’abuse pas des écrans et des jeux vidéo ? Dans un tweet, Olivier Babeau, président-fondateur de l’Institut Sapiens, professeur et auteur, explique qu’il a fini par “craquer” et acheter une console pour sa famille. “Mais pas sans un contrat d’utilisation, précise-t-il, photo à l’appui : 45 minutes par semaine par enfant max, 1h30 de jeu collectif par weekend. Les conditions : de bonnes notes qui se maintiennent”.

Dans les commentaires, l’initiative fait débat. “45 minutes, c’est trop peu, ça risque de générer de la frustration”, estime Lyra. “Laissez-les vivre”, assène Matou. Circonspects, quelques-uns demandent même : “c’est une blague ?”.

Interdire ou limiter ?

Si le contrat mis en place peut sembler très strict, certains parents vont plus loin, interdisant totalement les jeux vidéo entre leurs murs, comme en témoignait un article de Vice

En Chine, c’est le gouvernement lui-même qui a fixé des règles. Le parti au pouvoir a annoncé en août 2021 qu’il allait bannir les jeux vidéo en ligne pour les moins de 18 ans, sauf entre 20 et 21 heures les vendredi, le weekend et durant les vacances scolaires. Cette mesure viserait à limiter les phénomènes d’addiction chez les plus jeunes. Elle intervient quelques mois après de premières mesures et limitations – alors de 90 minutes de jeu en ligne par jour en semaine, 3 heures le weekend.

En France, où 52% des enfants jouent au moins une fois par jour, contre 35% des adultes, il n’existe pas de limitation officielle. Le gouvernement préconise tout de même de limiter le temps d’écran (télévision et autres usages y compris) à 1 ou 2 heures par jour entre 3 et 6 ans, 1 heure par jour après 6 ans, et de faire des pauses de 10 à 15 minutes toutes les heures.

C’est grave docteur ?

Si ces limites sont importantes, c’est parce que les risques sont bien réels lorsque la pratique est excessive. Au-delà de quatre heures par jour, on peut observer “des problèmes émotionnels et une mauvaise estime de soi accrue”, notamment liés au manque d’autres activités, comme le sport ou les jeux avec des amis. Cette sédentarité peut aussi entraîner du surpoids, de l’obésité, des troubles du comportement alimentaire ou encore une qualité du sommeil et de vie altérée”, rappelait quant à elle l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES).

Lire aussi : Mes enfants sont tout le temps sur les écrans, est-ce grave ? 

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) juge par ailleurs que l’addiction n’est pas un mythe. En 2019, elle a inscrit au registre international des maladies le “trouble du jeu vidéo” ou en anglais, “gaming disorder”. Pour en être atteint, il faut rassembler trois critères pendant au moins un an : une perte de contrôle, le fait de donner de plus en plus la priorité au jeu par rapport au reste et de continuer à jouer en dépit des conséquences négatives sur son quotidien ou sa santé.

Heureusement, ces risques ne concernent qu’une minorité de personnes, qui passent énormément de temps devant leur écran. 27 études ont été réalisées en Europe, en Asie du sud-est, en Australie et aux Etats-Unis. Elles montrent que seuls 4,7% des joueurs et joueuses présentent des signes d’addiction. L’OMS estime ce chiffre à 2 à 3%.

Comment contrôler le temps d’utilisation

Pour ne pas atteindre des extrêmes, il est possible de passer un accord à l’amiable avec ses enfants. S’ils souffrent déjà d’une forme d’addiction ou que vous craignez que cela ne suffise pas, il existe quelques outils utiles.

La plupart des appareils comme les tablettes ou les smartphones proposent un logiciel de limitation de temps d’écran. On peut le limiter uniquement pour certaines applications, comme les jeux vidéo ou les réseaux sociaux, ou se contenter de faire un point de temps à autre avec l’enfant pour regarder si le temps convenu a bien été respecté.

Certains jeux ou appareils intègrent aussi des modes de contrôle parental. Ils servent à éviter que des achats en ligne soient effectués, ou à fixer un quota d’heures de jeu. 

Enfin, vous pouvez miser sur la pédagogie en expliquant à vos enfants pourquoi il ne faut pas passer trop de temps devant les jeux vidéo, en leur proposant d’autres activités… ou d’autres jeux !

La quantité, mais aussi la qualité

En effet, le jeu vidéo n’est pas mauvais en soi pour les plus jeunes. Dès lors que la pratique est raisonnable et encadrée, jouer permet même de développer des compétences, d’apprendre ou de booster le moral dans des périodes difficiles, comme les confinements passés. Une étude portant sur plus de 35 000 enfants a ainsi montré que ceux qui jouaient une à deux heures par jour avec la technologie montraient des niveaux de bien-être plus élevés que ceux qui n’y avaient pas du tout accès – aucun ne présentait à l’inverse de troubles psychologiques découlant de sa pratique.

L’astuce est donc, en plus de limiter le temps, de bien choisir les contenus. Bien sûr, cela passe par le fait de regarder l’âge auquel est destiné le jeu : est-il bien adapté ? Pour rappel, ces mentions se trouvent sur les magasins d’application sur smartphone, tablette ou ordinateur, ou sur les jaquettes des jeux sur console, avec la classification PEGI.

Vous pouvez ensuite tester différents jeux “éducatifs”, comme un serious game visant à s’amuser et approfondir sa culture générale en même temps. Sur Bien vivre avec le digital, nous avions également sélectionné quelques applis pour les préadolescents, ou des expériences numériques ludiques à faire en famille, comme la visite virtuelle d’un musée… Bref, il y en a pour tous les âges, et pour tous les goûts ! Pour que le jeu vidéo reste un moment de plaisir, variez les types de jeux, et garder un oeil sur les pratiques afin d’éviter les excès !

Et toi Orange, tu fais quoi ?

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