Inquiets pour la vie privée de vos ados sur internet ? 9 conseils à discuter avec eux

Ils dégainent leurs portables plus vite que leur ombre et postent commentaires et photos à la chaîne. Problème, les ados ne sont pas toujours conscients que ces traces numériques sont indélébiles et peuvent leur porter préjudice. Comment bien les conseiller pour préserver leur vie privée ? Quelques pistes.

Publié le : 12-10-2022

Inquiets pour la vie privée de vos ados sur internet ? 9 conseils à discuter avec eux

Une photo par-ci, un tweet par-là, rien qu’un petit message…Autant de publications qui  peuvent déclencher instantanément une polémique. Une situation que les jeunes ont du mal à anticiper. Quelques gestes simples peuvent les protéger.

1/ Sensibiliser son ado à l’importance de sa e-réputation

« Han M’man, c’est bon, sois pas relou ! Laisse-moi snaper en paix. » Votre ado n’est pas toujours coopératif lorsqu’il s’agit de dialoguer. Surtout si c’est pour aborder le sujet de l’utilisation des réseaux ou du web. Car oui, votre ado pense tout savoir.

Sauf qu’il minimise la portée de ses actions sur le web. Il est souvent conscient des traces qu’il laisse volontairement, lorsqu’il s’inscrit sur un site, par exemple. Il est moins au fait des cookies qu’il sème lorsqu’il appose un commentaire ou réalise une recherche Google.

Pourtant l’ensemble de ses traces numériques est un moyen pour des inconnus (ou des camarades) de le juger, à un âge où il est fragile et pour longtemps. Car rien ne disparaît jamais de la Toile.

2/ Réfléchir avant de publier

Même s’il risque de râler, il n’est jamais inutile de rappeler à votre ado les bonnes questions à se poser avant de publier (puisque les footballeurs eux-même ne se les posent pas toujours). Est-ce que ce je dis peut-il choquer ? Quelle image cette publication donne-t-elle de moi ? Qui verra ma publication ?

Ou alors, beaucoup plus concret : et si mon père, ma mère voyait ça, est-ce que je serais privé de sorties ? Et si c’était mon prof, mon directeur ou mon futur employeur, est-ce que j’assumerais ? Bref, tourner le commentaire 7 fois dans sa tête avant de la publier.

 

>> Télécharger notre guide Les jeunes et les réseaux sociaux

3/ Ajuster ses paramètres de confidentialité sur les réseaux

Comme il est difficile, voire impossible de faire disparaître un contenu, mieux vaut anticiper et paramétrer ses réseaux sociaux.

Sur Instagram

  • Opter pour le profil privé qui évite à des inconnus de voir son fil
  • Activer l’option bloquer les commentaires insultants
  • Choisir de ne pas recevoir de messages de personnes qu’il ne connaît pas
  • Bloquer ou restreindre certains profils

Sur Snapchat

  • Activer la fonction authentification pour que seuls ses amis puissent lui envoyer des snaps.
  • Paramétrer qui peut voir sa story et qui peut m’envoyer des snaps.

Et ne pas oublier que bien que l’appli revendique le contraire, les snaps sont conservés, même s’ils ne sont plus visibles au bout de 24h. « « Ephémère ne veut pas dire sécurisé ! », rappelle la CNIL. D’autant que rien n’empêche la capture d’écran qui peut être diffusée sur les réseaux. 

Sur Tiktok

  • Jumeler votre compte au sien, pour pouvoir régler les paramètres à distance
  • Gérer son temps d’écran, en définissant une limite et/ou des pauses obligatoires
  • Choisir le mode restreint, pour éviter qu’il ne voit des vidéos inappropriées
  • Rendre un compte privé et interdire l’envoi de messages

Sur Facebook

  • Restreindre son profil pour ne pas apparaître dans les moteurs de recherche
  • Limiter la visibilité des photos, des posts et des « j’aime »
  • Etre prévenu lorsque l’on est tagué sur une photo
  • Eliminer les « amis » que l’on n’a jamais rencontrés.

4/ L’identification à deux facteurs

Pour se prémunir des piratages, sur Facebook, Snapchat et Instagram, activez l’identification à deux facteurs. Chaque fois que quelqu’un (y compris votre enfant), essaye de se connecter depuis un autre ordinateur ou mobile, une notification est envoyée. En cas de perte d’un appareil, un code de récupération est fourni.

5/ Choisir un mot de passe efficace

Ce conseil vaut pour les adultes comme pour les enfants. Pour rappel, on évite les mots de passe du type « 123456789 ». On préfère un mot de passe à minimum 8 caractères, avec des chiffres, des lettres et des caractères spéciaux.

> Bien choisir son mot de passe

6/ Nettoyer ses cookies

Outre les réseaux, la navigation sur Google laisse des traces. Utiliser la navigation privée diminue les cookies. Et, surtout, si votre enfant utilise des ordinateurs partagés à l’école, cela diminue aussi le risque de piratage de session.

7/ Que faire en cas de crise ?

Malgré tous ces conseils, votre enfant peut être confronté à des insultes sur ses réseaux, à des publications hostiles ou à un piratage de compte.

Que faire en cas d’insulte ? Même s’il est piqué à vif, répondre à un troll n’est jamais positif. Il risque l’emballement et au final, la situation risque de s’aggraver. La meilleure chose à faire : avoir le réflexe capture d’écran pour conserver le propos ou l’image, en parler immédiatement à un adulte, signaler les propos injurieux au site en question et demander la suppression.

Quelques lien utiles pour signaler un abus sur les réseaux : 

8/ Faire valoir son droit à l’oubli

La loi du 6 janvier 1978 donne la possibilité à toute personne de faire supprimer les infos qui la concerne pour des motifs légitimes. Par exemple, si une photo publiée sur un site porte atteinte à l’intimité, à sa vie privée, on peut demander directement au site concerné de la supprimer. Si, après deux mois, la suppression n’a pas eu lieu, la personne peut demander à la CNIL d’intervenir

Vous pouvez demander en parallèle le déréférencement du contenu. C’est-à-dire que la page web ne ressortira plus dans les requêtes des moteurs de recherche. Le moteur de recherche a un mois pour répondre à la requête.

Quelques lien utiles : 

En dernier recours et selon la gravité des faits (comme un piratage de compte), vous pouvez porter plainte auprès d’un commissariat ou du procureur de la république. A noter que la loi punit de 5 ans d’emprisonnement et de 75.000€ d’amende « le fait d’introduire frauduleusement des données dans un système de traitement automatisé ou de supprimer ou de modifier frauduleusement les données qu’il contient ».

9/ En vidéo : les conseils de Carina Chatain-Marcel, responsable de l’éducation au numérique de la CNIL

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