Vous prenez souvent des photos de vos chères têtes blondes ? Alors qu’aujourd’hui, les réseaux sociaux ont remplacé les albums photos, quelques précautions s’imposent. On fait le point avec notre DigiCoach, Vanessa Lalo.
Temps de lecture : 3 minutes
Avez-vous déjà lu les conditions générales d’utilisation (CGU) de vos réseaux sociaux préférés ? Non ? On ne vous juge pas, si ça ne faisait pas partie de notre travail, on ne le ferait sans doute pas non plus. Pourtant, les CGU regorgent d’informations importantes.
Vanessa Lalo, psychologue clinicienne, spécialisée dans les pratiques numériques des enfants et des adolescents, nous explique par exemple que « lorsque l’on met des photos de ses enfants sur les réseaux sociaux, on accepte qu’elles soient exploitées par ces plateformes. »
Alors doit-on forcément se priver du plaisir de partager des images de nos vacances avec nos bambins sur les réseaux sociaux ? À l’heure où l’Assemblée nationale vient d’adopter une proposition de loi visant à mieux protéger le droit à l’image des enfants, on en profite pour faire le point en vidéo.
Les informations à retenir :
- En signant les CGU, vous acceptez que vos photos et informations personnelles soient la propriété des plateformes en ligne.
- Il est important de faire la différence entre un compte privé et un compte public, au même titre que l’on fait la différence entre vie privée et vie publique.
- En postant des photos de vos enfants sur les réseaux sociaux, vous les privez du droit à l’anonymat.
- Attention : les photos qui vous semblent appropriées aujourd’hui, pourraient ne pas l’être à l’avenir. Toutes les images que vous mettez en ligne alimentent la e-réputation de vos enfants. Une fois adulte, pourront-ils toutes les assumer ?
Nos conseils pratiques
- Pour éviter que les photos de vos enfants ne soient détournées à des fins malveillantes, évitez de les poster sur des réseaux sociaux publics. Privilégiez plutôt des comptes ou des groupes privés.
- Pour éviter que vos enfants ne soient détectables par des logiciels de reconnaissance faciale, évitez de poster des photos d’eux en trop gros plan.
- Pour préserver leur anonymat, pensez à camoufler le visage de vos enfants avec un émoji, lorsque vous postez une photo de lui.
- Pensez au consentement et à la vie privée de votre enfant en lui demandant s’il souhaite apparaître sur les réseaux sociaux.
si vous avez l’habitude de publier des photos de vos enfants sur le net, ne culpabilisez pas. Sachez que bien d’autres avant vous l’ont fait !
En 2019, l’actrice Gwyneth Paltrow s’est fait remonter les bretelles par sa fille, Apple Martin, âgée de 14 ans à l’époque. Coupable d’avoir publié des photos de l’intéressée sur son compte, sans son consentement, la célèbre maman a eu droit à une remontrance en direct sur Instagram… Devant près de 7 millions de personnes.
Une situation un peu gênante qui a eu le mérite de mettre en lumière certains sujets comme le droit à l’image des enfants ou encore l’exploitation de leur image sur Internet. Mais à ce sujet, que dit la loi ?
Enfants sur Internet : que dit la loi ?
- Droit à l’image :Nous disposons tous d’un droit à l’image. C’est-à-dire que notre consentement est obligatoire pour toute diffusion de notre image sur Internet. En France, le non-respect du droit à l’image est sanctionné par un an d’emprisonnement et de 45 000€ d’amende. Mais lorsqu’il s’agit d’enfants, ce sont les parents qui ont la mainmise sur son image. Un grand pouvoir qui implique de grandes responsabilités. En effet, une fois majeur, il n’est pas exclu qu’un enfant se retourne contre ses parents pour ne pas avoir respecté son droit à l’image ou sa vie privée.
- Travail :Depuis le 19 octobre 2020, la loi encadre l’activité des enfants de moins de 16 ans, dans le cadre de diffusions de leur image sur des plateformes en ligne. Elle répond au phénomène croissant des “enfants influenceurs”. Mais même si votre enfant n’est pas influenceur et que son activité en ligne n’est pas un travail, selon la loi, vous devez faire une déclaration lorsqu’il est le sujet principal d’une vidéo. Oui, bon … on vous l’accorde, son goûter d’anniversaire chez mamie ne mérite peut-être pas un rapport à la CNIL (cf : la commission nationale de l’informatique et des libertés). Un décret doit encore préciser les seuils de durée et de revenus au-dessus desquels cette déclaration est obligatoire.
- Âge légal :
En théorie, il est interdit aux enfants de moins de 13 ans d’avoir leur propre compte sur les réseaux sociaux. Mais cette limite pourrait bientôt évoluer. Mercredi 14 février, une proposition de loi visant à relever la majorité numérique à 15 ans, a été adoptée à l’Assemblée nationale. De même, fin mars, un système de vérification d’âge en “double anonymat” sera expérimenté par un collectif d’entreprises. Il devrait reposer sur une attestation numérique pour certifier l’âge d’un internaute sans pour autant dévoiler son identité. e