Vous avez peur car votre enfant joue aux jeux vidéo ? Vous pouvez respirer : non seulement il n’y a pas de drame mais en plus, les jeux vidéos seraient un excellent moyen pour développer certaines facultés cognitives. On vous explique !
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Fortnite, Elden Ring, Zelda, Minecraft, Mario Kart : si vous avez un ado à la maison, il y a fort à parier que vous avez entendu quelques-uns de ces noms ! Mais voilà : comme tous les parents, vous craignez peut-être que votre enfant ne s’enferme dans les jeux vidéo, que certains soient trop violents et qu’il en oublie ses amis ou ces autres activités qui lui tiennent à cœur…
Rassurez-vous : on peut jouer beaucoup aux jeux vidéo et avoir une vie tout à fait saine !
La preuve avec Kayane.
Kayane, gameuse professionnelle aux passions multiples
Kayane a 30 ans et c’est une gameuse professionnelle. C’est à 4 ans qu’elle a commencé les jeux vidéo (oui, oui), à 7 ans qu’elle s’est lancée dans les jeux de combat et elle a joué ses premières compétitions e-sport à… 9 ans. Après avoir décroché un diplôme dans une école de commerce, elle a finalement décidé de se consacrer à sa passion, en tant que joueuse pro.
Vous croyiez qu’un joueur pro passe tout son temps derrière les écrans ? Détrompez-vous !
Evidemment, Kayane y consacre beaucoup d’heures, vu que c’est son métier (comme beaucoup d’entre nous passons nos journées à travailler derrière des écrans, d’ailleurs). Mais loin d’être isolée, elle affronte des joueurs du monde entier ! Et surtout : elle n’oublie pas de mener une vie très riche en-dehors des écrans aussi…
Du fait que j’aime jouer aux sports de combat dans les jeux vidéo, j’aime aussi pratiquer des sports de combat à l’extérieur. Ça m’aide à sortir des écrans, à rencontrer des personnes qui ne sont pas du tout dans le jeu vidéo, et ça m’enrichit beaucoup personnellement, physiquement, me donne une bonne hygiène de vie. Car pour performer dans le sport, ben je vais pas manger du fast food tout le temps (rires) !
Son autre passion ? Le piano. Kayane y joue principalement des musiques de jeux vidéo ou d’animés.
Comme quoi, le jeux vidéo peut mener à d’autres activités !
Les jeux vidéo : des bénéfices étonnants !
Vous voilà déjà un peu rassurés ? Ce n’est pas tout ! Saviez-vous que jouer aux jeux vidéo peut être bénéfique ? Gaël Fournis est médecin psychiatre, spécialiste des jeux vidéo et fondateur de l’association « Dessine-moi la high-tech », qui aide les enfants à lutter contre le cancer grâce aux jeux vidéo. Comme le psychologue Michael Stora, il utilise les serious game et les jeux vidéo comme outil thérapeutique. Mais au-delà de son cabinet, il estime que jouer offre des avantages évidents :Evidemment, ceci est vrai à partir du moment on a pu « encadrer l’utilisation du jeu vidéo, avec des règles, des limites et un bon cadre de jeu ». Si cette condition est remplie, les jeux vidéo peuvent même contribuer à « développer certaines capacités aussi bien sur le plan scolaire que dans les interactions sociales, amicales », assure-t-il Et qu’en est-il des jeux dits « violents » ? Peuvent-ils rendre les enfants violents ? Pour Gaël Fournis, il n’y a pas de cause à effet : aimer des jeux vidéo violents ne signifie pas aimer la violence.Les jeux vidéo peuvent aider en termes d’attention, de mémoire, de repères dans l’espace (les capacités visio-spatiales), mais aussi dans tout ce qui va concerner la résolution de problèmes. Un jeu vidéo pousse à réessayer, à trouver des solutions face à des puzzles ou à des problématiques…
Si les jeux violents plaisent, c’est parce qu’ils sont très dynamiques, ce qui génère de l’adrénaline, de l’excitation… C’est très stimulant et c’est pour cela qu’ils peuvent être choisis plus que d’autres jeux ! Il est vrai qu’ils peuvent modifier la tension artérielle, accélérer le rythme cardiaque et rendre plus agressif dans un temps très court (juste après l’utilisation du jeu). Mais ça ne signifie pas que ces jeux génèrent des comportements violents et rendent violents dans l’absolu.
Jeux vidéo : garder l’esprit serein en sachant repérer les signaux d’alarme
Pour Gaël Fournis, quand le cadre est respecté, « les jeux vidéos ne sont pas un facteur d’isolement ».
Les jeux vidéos sont une interface où on peut être en contact avec d’autres joueurs, qui peuvent jouer avec nous, que ce soit sur la même console ou à distance. Si ça isole, malgré le cadre, il faut se demander ce qui se passe dans la vie extérieure de mon enfant ou de mon adolescent et qui peut faire que le jeu vidéo ne devient plus un plaisir mais un refuge.
Pas toujours facile, en tant que parents, de bien repérer les signaux d’alarme (surtout chez les ados)… À quoi faut-il faire attention ?
Essentiellement, c’est un changement du comportement vis à vis du jeu vidéo, qui n’est plus une source de plaisir. (…) Ensuite, c’est un changement de comportement en dehors du jeu vidéo : est-ce que votre enfant arrive à investir les activités extra scolaires, à sortir avec les copains ? C’est aussi son travail, ses performances scolaires… Si sur ces points-là on voit un changement (une baisse des notes, un changement de ses activités…), il faut en parler avec lui pour essayer de voir ce qui se passe, ce qu’il vit en ce moment et qui expliquerait ce changement de comportement.
Et si la discussion, votre écoute et votre soutien ne suffisent pas, il est déconseillé d’interdire les écrans (ça peut accentuer le mal-être). À la place, ne pas hésiter à consulter un spécialiste ou à contacter une association.
Ressources
Pour trouver un soutien psychologique :
- Les centres médico-psychologiques (CMP), qui assurent des consultations spécifiques et, le cas échéant un suivi sur le long terme.
- Les Centres médico psycho pédagogiques (CMPP), qui sont spécialisés dans la prise en charge des enfants et des adolescents.
- Les CSAPA, centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie
- Les CJC (consultations jeunes consommateurs), qui proposent un accueil gratuit et confidentiel au sein des Centres spécialisés d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ou dans des lieux spécialisés dans l’accueil des jeunes (Maisons des adolescents et Points accueil écoute jeunes).
- Les addictologues libéraux.
- Les services addictologie des hôpitaux
Pour s’informer et poser des questions :