Sur Snapchat, ce sont des comptes baptisés « ficha » (verlan de affiche, ou comment mettre la honte à quelqu’un) qui ont fleuri. Ils diffusent des photos dénudées ou des vidéos intimes de jeunes femmes souvent mineures. Par région, par ville, par département. Il en existe des dizaines…, qui font des ravages.
Mais à peine repérés, les comptes se transposent en partie sur Telegram, une messagerie cryptée plus difficile à surveiller. Et il reste très difficile de maîtriser la divulgation de ces photos fournies par des ex…
C’est ce qui est arrivé à Yasmine. Lorsque son pseudo Snap est partagé par le compte ficha, en même temps que les photos intimes, la lycéenne reçoit plus d’une soixantaine de demandes d’amis. « Bien évidemment, que des garçons ». Le profil ficha en cause va même jusqu’à lui envoyer une capture d’écran lui indiquant que ses photos été vues et screenées plus de 1 000 fois. « Je sais que tout Garges a vu ces photos et que tout le monde en a parlé dans mon quartier. » Elle décide alors de supprimer son compte Snapchat et de trouver du réconfort auprès d’une poignée de copines, mais pas de sa mère. « C’est trop la honte, je ne lui dirais pas et j’espère qu’elle ne l’apprendra jamais », peut-on lire dans
Vice.
Marlène Schiappa, les associations et des particuliers mènent la traque contre ces comptes
Pour traquer ces comptes, des associations féministes se sont mobilisées et ont alerté les pouvoirs publics. La secrétaire d’Etat Marlène Schiappa a déjà réalisé plus de 50 signalements auprès de la plateforme Snapchat. Des particuliers, comme l’incroyable Shanley_mc, mènent aussi la traque, jour et nuit pour faire supprimer ces comptes dont certains affichent 232 000 membres…
La jeune femme détaille, dans ces tweets, son action et comment agir si vous êtes témoin ou victime de ces groupes, qui parfois font commerce de ces vidéos intimes en proposant des comptes payants.
Marlène Schiappa recommande donc aux parents de faire preuve de la plus grande vigilance et de ne pas hésiter à surveiller l’historique de leurs enfants afin de contrôler un minimum ce qu’ils font sur les réseaux sociaux. Car beaucoup prennent des risques, à commencer par celui d’être exposés à des contenus pornographiques
Quant aux victimes, il leur est conseillé, comme elles le peuvent, de porter plainte ou de signaler ces actes sur la plateforme Pharos.
Le revenge porn (c’est à dire le fait d’utiliser à votre insu des photos intimes) est puni de deux ans de prison et 60 000 euros d’amende, rappelle le secrétariat d’Etat.
Que faire si vous êtes victime ou témoin d’un acte de revenge porn :
Dénoncez le compte sur la
plateforme Pharos.
Portez plainte au commissariat.
Appelez le numéro gratuit de
e-Enfance au 30 18