Partager photos et vidéos, échanger ou encore liker, voyez-vous la différence entre Instagram et Albums, nouveau réseau social made in France ? Pas tellement à première vue et pourtant la plateforme française compte faire la différence avec un argument majeur : la sécurité. Cela suffira-t-il à faire pencher la balance de son côté ?
Publié le : 26-03-2021
Bleu-blanc-rouge, l’étendard français fait grise mine au pays des réseaux sociaux. Facebook, Instagram, Twitter, TikTok… ce sont nos collègues américains et chinois qui ont plutôt le vent en poupe sur ce terrain. Un peloton confirmé par le rapport annuel Digital 2021 réalisés par Hootsuite et We Are Social puisque ce quatuor d’applications figure dans le Top 5 des plateformes sociales les plus utilisées dans le monde.
Aussi à l’aise en rollers qu’en surfant sur la toile, Taïg Khris compte bien combler l’absence tricolore en matière de réseau social. Après avoir lancé OnOff, application permettant d’avoir un second numéro de téléphone sur le même appareil, la fièvre entrepreneuriale semble bel et bien avoir atteint le sportif qui lance aujourd’hui Albums. Un nom évocateur, pour cette nouvelle plateforme partant de ce constat simple : nous avons tous sur nos portables des milliers de photos et de vidéos qui dorment. A cela s’ajoute parfois une réelle difficulté à partager ces contenus avec nos proches : « Il n’y avait pas vraiment d’outils pour partager ces photos, on les envoie tous dans des applications comme WhatsApp ou Telegram mais ça se perd dans les conversations et leur résolution est moindre pour couronner le tout », explique Taïg Khris à BFM.
Cap sur la sécurité pour se différencier ?
Pas facile pourtant de faire le poids face aux plus grands du domaine. Alors le créateur d’Albums a décidé de faire des « faiblesses » de notre système européen une force. En effet, comme l’explique Bruno Breton, co-fondateur et CEO de Bloom, au média Frenchweb, l’Europe a pris du retard sur l’étranger en se positionnant davantage dans la réglementation du secteur des technologies : « Bruxelles est devenu l’arbitre de la bataille des réseaux sociaux entre les États-Unis et la Chine. Et après le RGPD, l’Union européenne veut aller plus loin avec le Digital Services Act (DSA) et le Digital Market Act (DMA) pour réguler davantage l’espace numérique ». Exemple parlant de cette forte prise de position : le holà du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) concernant les changements de certains points de la politique de confidentialité de WhatsApp. Pourtant vouloir mettre des barrières à des plateformes comme Instagram n’est pas une si mauvaise chose quand on voit le nombre de phishing aux comptes et autres arnaques exploser sur ces réseaux.
« Mon ambition est de créer l’application de référence pour partager nos photos et vidéos tout en protégeant nos données personnelles. Je lance Albums pour préserver la vie privée de millions de personnes et leur donner les outils appropriés pour enfin partager et contrôler les milliers de photos et vidéos qu’ils créent au quotidien », revendique Taïg Khris. Pour ce faire, Albums souhaite notamment mettre en place un système de chiffrement de bout en bout toujours dans l’objectif de faire les choses en bonne et due forme : « Nous avons démarré un processus d’agrément auprès de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) car nous voulons être certains que la sécurité de notre application n’est pas qu’un argument marketing mais correspond bien aux exigences d’organismes experts en sécurité comme l’ANSSI. Ce processus prendra plusieurs mois mais une fois validé, nous proposerons l’une des apps les plus sécurisées au monde pour la photo et la vidéo ». Le fondateur n’a pas froid aux yeux et s’engage sur des promesses de sécurité qui donnent envie. Affaire à suivre, les paris sont ouverts !
Un côté « old-school » attrayant, mais qui pourrait nous lasser
Concrètement, le vrai point fort d’Albums c’est son côté partage mais intimiste. Les premiers pas d’un enfant ou encore des vacances au ski entre copains, c’est vous et vous seul qui décidez qui aura accès à cette belle page de souvenirs. Pour ce faire, l’application propose un système d’accès ultra modulable. Albums collaboratifs avec des proches administrateurs ou limitation de l’accès aux photos de différentes manières en configurant le temps de visionnage par exemple. Toujours dans un souci de préserver ces albums virtuels, il vous sera également possible de limiter le nombre d’accès à ces derniers à 5 connexions ou encore de bloquer la fonctionnalité permettant de réaliser des captures d’écrans. Vous avez le dernier mot sur vos photos !
Qui dit cercles restreints dit forcément adieu la course aux likes, sport favori des plateformes comme Instagram. Pourtant, ici aussi, les utilisateurs d’Albums peuvent interagir entre eux de manière similaire via des commentaires ou des « j’aime » mais on imagine que la façon dont est pensée cette nouvelle plateforme laissera plus de place à la bienveillance qu’aux courses à l’ego. Un côté partage un brin rétro que compte renforcer Albums en proposant par exemple à ses utilisateurs d’imprimer leurs albums sur papier glacé, donnant ainsi un côté intemporel et physique à ces moments de partage. Si cela semble attrayant sur le papier, pas sûr que ce côté moins surconsommation proposé par Album fasse le poids face aux géants du secteur dont la mécanique est bien rodée et qui font sans cesse preuve d’inventivité pour nous garder proches de nos écrans.