Face à l’essor de l'Intelligence Artificielle (IA), les métiers techniques gagnent en attractivité

Face à l’essor de l’Intelligence Artificielle (IA), comment les jeunes générations s’adaptent au marché du travail ? 

Publié le : 27-09-2023

©Plainpicture

Temps de lecture : 3 minutes

Écouter l'article

0:00

L’essor de l'Intelligence Artificielle (IA) inquiète les observateurs extérieurs et questionne les experts sur le devenir de certaines professions. Une question revient sans cesse : l’IA est-elle en passe de remplacer le travailleur humain ? 

Selon une étude menée par Pôle Emploi, en mai 2023, 35% des établissements de 10 salariés et plus utilisent l’Intelligence Artificielle ou sont en train de la déployer. Son usage est particulièrement développé dans l’agriculture (58% des établissements), l’industrie (50% des établissements), la finance (44% des établissements) et le commerce (40% des établissements). 

De quoi pousser les jeunes générations à reconsidérer leurs plans de carrière ? D’après une vaste enquête menée par la plateforme américaine de services aux particuliers, Thumbtack, celles-ci privilégient de plus en plus les métiers exigeant des compétences techniques hors de la portée des IA, pour éviter d’être remplacées par des machines.

La Gen Z sensible aux attraits des métiers techniques 

Un millier d’Américains âgés entre 18 et 30 ans ont été interrogés sur leur opinion vis-à-vis des métiers techniques (comme plombier ou maçon). Résultat ? Près d’un répondant sur deux envisagerait de s’orienter vers ces professions qui demandent une véritable maîtrise de savoirs-faire complexes (47%). 

Par ailleurs, 74% des 18-30 ans estiment que les métiers techniques sont moins susceptibles que les autres professions d’être effectués par des machines ou des logiciels à l’avenir. Une affirmation qui divise les experts.

Des métiers immunisés face à l'IA ?

En effet, le potentiel d’automatisation d’un emploi est souvent déterminé en fonction de différents facteurs comme la créativité et la dextérité manuelle qu’il requiert ou encore son caractère routinier. Mais cette approche est imparfaite, comme l’avait expliqué l’économiste Gregory Verdugo au Journal du CNRS en 2018. "En 2004, Frank Levy et Richard Murnane, deux économistes de Harvard, classaient la conduite parmi les activités qui échapperaient aux révolutions technologiques parce qu’elle réclame de s’adapter à des situations non prévues. Six ans après la sortie de leur livre, les Google Cars sillonnaient les routes californiennes", avait-il alors déclaré.

Mais qu’en pensent les personnes exerçant des métiers techniques ? Sont-elles aussi optimistes que les moins de 30 ans quant au fait qu’elles ne sont pas près d’être remplacées par des robots ou des logiciels d’intelligence artificielle ? Elles le sont encore plus. La quasi-totalité des professionnels du secteur pensent qu’ils ne seront pas remplacés par les nouvelles technologies (95%), d’après un sondage que Thumbtack a mené auprès de 800 d’entre eux. Toutefois, ils redoutent que leur filière ne parvienne pas à attirer de nouveaux talents et que les jeunes s’en détournent. Des craintes qui semblent, pour le moment, infondées.

Opération séduction

De plus, les métiers techniques offrent des avantages auxquels les jeunes générations sont particulièrement sensibles. Parmi eux figure la flexibilité. Plus de 80% des 18-30 ans interrogés manifestent de l’intérêt pour ces professions en raison des horaires souples qu’ils permettent. En effet, les études sur les attentes des jeunes en matière d’emploi montrent toutes que la flexibilité est un véritable levier pour attirer— et surtout pour fidéliser— des talents qui ne semblent plus sacraliser l’entreprise. 

La courte durée des formations permettant d’accéder aux métiers techniques et leur moindre coût font également partie des atouts les plus cités par les moins de 30 ans, tout comme l’insertion professionnelle rapide des jeunes diplômés. La dimension entrepreneuriale de ces professions fait également rêver plus de huit sondés sur dix. Rien d’étonnant quand on sait que 45% des membres de la génération Z se disent "très" ou "extrêmement" enclins à créer leur propre entreprise à un moment de leur vie, selon le rapport "Gen Z Segmentation" d’Ernst & Young LLP datant de 2021.

Partager l’article

Partager bien vivre le digital