Le premier portable, c’est un peu comme le premier baiser. Un tout petit truc qui vous fait changer de vie. Pour les parents, c’est l’espoir d’avoir toujours l’enfant sous la main, à portée de voix. Mais c’est aussi la crainte qu’il se perde dans la forêt numérique… Petit tour des pratiques et des idées à retenir des autres parents !
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Quelques chiffres pour commencer…
- En moyenne, en France, le premier portable arrive à l’entrée en 6ème. Le collège n’étant plus au coin de la rue, on s’inquiète des distances, des horaires, on veut qu’il ou elle reste « joignable ». C’est donc à 11 ans et quelques mois, que la plupart des jeunes reçoivent leur premier équipement.
- Le digital nous ressemble : on y trouve de tout. Du bon, du très bon et du danger derrière chaque bosquet. D’autant que nos enfants y passent un temps considérable. Les études et notamment celle de l’Association pour l’amélioration de la Vue (AsnaV), montrent que les jeunes utilisent, en moyenne, leur téléphone plus de 4 heures 30 par jour avec une amplitude qui peut aller selon les cas de 3 à 7 heures et une frénésie qui peut atteindre 120 consultations par jour.
Les parents s’organisent pour mieux encadrer leurs enfants sur le smartphone
Outre la question du temps passé sur les écrans, la situation des ados est particulière. Car «c’est une période charnière », selon Marie-Hélène Grosbras, chercheuse en neurosciences récemment interrogée par le Huffpost. On manque encore de recul sur les effets de ce que les Américains appellent maintenant l’hyper vie digitale, où l’on passe autant de temps en ligne dans des mondes virtuels que les pieds sur terre.
Mais des chiffres sur la baisse des capacités cognitives, et la déprime associée à cet univers de jugement permanent que sont les réseaux sociaux montrent qu’il est impératif de montrer qu’utiliser un téléphone de manière responsable, ça s’apprend.
🎙️ En France, Justine Atlan la directrice générale de l’association e-Enfance (association de protection des mineurs sur internet) conseille ainsi aux parents de ne pas équiper leurs enfants de smartphone avant la 4ème.
Elle rappelle que l’âge légal pour ouvrir un compte sur les réseaux sociaux est de 13 ans.
Les parents, désormais plus conscients des enjeux de cette vie connectée, peaufinent leurs stratégies. Voici leurs astuces.
1/ Le retour du mobile qui ne fait que téléphone
Avant le smartphone, le téléphone servait à passer et recevoir des appels.
J’ai équipé mes deux enfants d’un téléphone qui ne fait que voix et messages et c’est parfait
explique Béatrice E.
🎙️ Béatrice E. est mère d’un fils qui entre en sixième et d’une fille en 5ème . Pour la connexion, sa solution : c’est l’ordinateur familial au milieu du salon.
🎙️ Eric et Célia, tous deux cadres sup ont eux donné un vieux portable avec un forfait sans data à Benjamin, 12 ans et Capucine, 10 ans. Et ça marche incroyablement.
🎙️ Marie quant à elle, entrepreneuse, trois fils de 15 à 19 ans, débranche le Wifi pour toute la maisonnée à 23 heures.
Partout, les parents tâtonnent. Ils encadrent sans vouloir couper leurs enfants des possibilités du Net…
2/ Le smartphone sous contrôle
La surveillance de la consommation internet de mes filles (13 et 14 ans) est une immense charge mentale et une tension permanente.
Stéphanie
Stéphanie est professeure à Marseille et, pour protéger ses enfants, a décidé d’installer un contrôle parental. Elle explique :
C’est inhumain de devoir surveiller ses enfants soi-même. C’est un peu comme si on devait les verbaliser toute la journée. Alors j’ai préféré mettre un radar, un contrôle parental qui définit des règles, renchérit Stéphane, en recherche d’emploi, père de deux ados. On définit un temps d’écran par jour et les sites interdits.
Beaucoup de parents mettent en place ces contrôles. Il en existe de différents types et permettent de sécuriser le périmètre de navigation des enfants, mais aussi de vérifier leur temps d’écran.
Mais pour que cela marche, il faut proposer d’autres activités et montrer l’exemple…
Mes parents me disent de ne pas traîner sur les réseaux sociaux et je les vois en train de mettre des likes sur Facebook toute la journée
ironise Gabriel, 15 ans.