Enfants et écrans : pourquoi et comment résister ?

Tenir un enfant éloigné des écrans le plus longtemps possible dans un monde numérique, est une mission difficile. Garder un enfant, silencieux et immobile, dans un espace public pour ne pas déranger les adultes aussi. Comment se sortir de ces injonctions paradoxales ?

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Temps de lecture : 5 minutes

Il est plus facile de mener à bien une mission lorsqu’on sait qu’elle est utile. Et éloigner les enfants trop jeunes des écrans, cela a du sens. Le cerveau d’un enfant se développe rapidement, et les expériences sensorielles et motrices jouent un rôle essentiel dans la formation des connexions nerveuses. Les interactions avec l'environnement réel sont indispensables pour ce développement.

Jouer, toucher et manipuler sont essentielles pour l'apprentissage, notamment du langage. Les échanges avec les parents et la famille favorisent l'attachement, la communication et les compétences sociales. Les écrans, en revanche, sont peu compatibles avec ces stimulations naturelles et peuvent nuire au développement cognitif, social et affectif si leur utilisation est excessive ou inappropriée. 

Le développement de l'enfant dépend également de facteurs comme le sommeil, l'alimentation, la motricité et l'entrée dans les apprentissages. L’utilisation des écrans peut entraîner un déficit de sommeil et une sédentarité accrue.

Les encourager à s’intéresser au monde qui les entoure, jouer avec eux, leur lire des histoires, leur poser des questions et les écouter attentivement, c’est leur offrir les meilleures conditions pour grandir et s’épanouir.

Une fois rappelés ces essentiels, examinons le soutien apporté aux parents plongés dans un monde numérique dont ils doivent exclure leurs enfants. Cela va aller vite, il n’y en a pas.

Ainsi, côté grands-parents, ils sont nombreux à considérer que c’est vraiment très simple de ne pas exposer les enfants aux écrans (“Comment on faisait avant, d’après toi ?”), tout en laissant la télé du salon allumée toute la journée. Les copains sans descendance s’imaginent eux qu’avec un peu d’autorité et quelques puzzles, c’est un jeu d’enfant. Pas mieux, côté pouvoir public, où l’on a l’accusation facile de laxisme et d’inconscience parentale face à l’exposition des enfants aux écrans.

Evoluer dans un monde d’adultes

La difficulté est pourtant indéniable et elle est accentuée par une autre injonction sociétale : pas de bruit, pas de chahuts, pas de cris, là où sont les adultes. Nous sommes en effet  devenus aussi intolérants aux enfants que nous le sommes avec le gluten, le lactose, et le pantacourt. Selon un récent sondage Odoxa, plus d’un Français sur deux (54 %) soutient la création d’espaces sans enfants, un chiffre qui atteint 65 % chez les jeunes adultes. 

Cette tendance “no kids” est le symptôme inquiétant d’une société de plus en plus individualiste où les enfants ne sont pas compatibles avec le droit du confort et le rejet exacerbé des nuisances sonores. Pourtant, “un enfant, pour apprendre à être un adulte qui sera capable de réguler ses comportements de manière à vivre en société, doit être confronté à des environnements où il est avec des adultes”, explique Grégoire Borst au Huffington Post. “Comment apprendre à bien se comporter si on les met à l’écart ?”, conclut-il.

Qui n’angoisse pas désormais à l’idée de subir un trajet en train avec un jeune enfant (ou plusieurs) ? On a peur qu’il s’ennuie, on veut qu’il reste calme et l’on redoute que trop de silence précède une crise. Alors on finit par sortir l’écran, objet ultime qui, on l’espère, fera bouclier aux regards jugeants. Peine perdue, les regards agacés par le bruit sont instantanément remplacés par des regards agacés par la tablette.

Résister courageusement en trois étapes

1. On modifie son propre rapport aux écrans quand on est avec eux

Selon une étude Ifop pour la Fondation pour l’Enfance, 98% des professionnels de la petite enfance estiment que les pratiques numériques excessives des parents peuvent nuire à la relation du parent avec son enfant. N’oublions pas que les enfants se construisent par imitation. Un enfant qui grandit dans une famille sans écran avec des moments sanctuarisés sans connexion sera moins en demande. Alors, comme la famille Ratliff dans The White Lotus,, on dépose son téléphone dans un contenant dédié pour éviter les tentations. On bannit également les écrans à table, dans les chambres à coucher, et on désactive les notifications pour éviter toute tentation ! Envie d’aller plus loin dans la détox ? Regardez nos conseils pour limiter efficacement l’utilisation des écrans avec ces conseils.

2. On prépare son kit de survie dans les espaces publics

On prépare un sac à surprises : quelques nouveaux petits jouets, livres ou cahiers d’activités. Et on les garde secrets jusqu’au moment de les sortir, un à un.

On organise plein de petits jeux :  

  • Jeux de devinettes. “Devine l’animal, 20 questions, Qui suis-je ?”
  • Jeux de mémoire. "Je pars en voyage et j’emporte...", chacun ajoute un mot.
  • Histoires inventées (sur le principe du cadavre exquis). “Chacun ajoute une phrase à tour de rôle pour une histoire folle.”
  • Jeux d’observation. "Qui voit quelque chose de rouge ?"
  • Jeux de mots. Rimes, mots commençant par une lettre, bataille de mots (ex : aliments, animaux, prénoms…).

On bosse des punchlines pour les grincheux : 

  • “Désolé, elle n’a pas encore le mode ‘avion’.”
  • “Il s’entraîne pour un rôle d’enfant bruyant dans le train, il se donne beaucoup de mal.”
  • “On ne trouve pas le bouton off !”

3. On les prépare pour leurs premiers pas numériques (on ne lâche pas tout d’un coup !)

Ce qui est reproché aux écrans, c’est d’inciter à une consommation passive de contenus pas adaptés à l’âge des enfants et qui de plus les incite à en vouloir toujours davantage.

Mais, en introduisant les écrans petit à petit, en étant toujours à leurs côtés, on peut leur permettre de bénéficier du meilleur du numérique. 

On peut se familiariser avec des applications, jeux et contenus numériques conçus pour favoriser l'apprentissage, la créativité, la résolution de problèmes et le développement cognitif, adaptés à l'âge de l'enfant.

Dans cette démarche, on favorise des activités numériques qui encouragent l'interaction, la manipulation, la création (dessin, musique, programmation simple), plutôt que la consommation passive.

Enseigner aux enfants à utiliser le numérique de manière responsable, respectueuse et sécurisée, en leur donnant des repères sur la vie en ligne doit rester un cap. 

N’oublions pas les activités numériques qui permettent de partager des moments en famille, de communiquer avec des proches ou de participer à des projets collaboratifs.

Et quand viendra le bon moment pour avoir son propre téléphone, Orange sera là, notamment avec le SapherPhone et son pack Protection Enfant.

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