Dessine-moi la High-Tech : le numérique peint un nouveau monde pour les enfants atteint du cancer

Drones télécommandés, robots roulant des mécaniques et réalité virtuelle, l’association Dessine-moi la High-Tech emmène les jeunes malades loin de l’hôpital et dessine sur leurs visages un sourire pour l’avenir.

Publié le : 08-04-2021

Dessine-moi la High-Tech : le numérique peint un nouveau monde pour les enfants atteint du cancer
Stem T4l by Unsplash

Temps de lecture : 4 minutes

Dessine-moi la High-Tech, c’est l’histoire de milliers de familles. En effet, chaque année, 2 500 enfants et adolescents sont diagnostiqués comme atteints d’un cancer en France. Une épreuve qui ne touche pas seulement les adultes, mais qui ne doit surtout pas enlever aux plus jeunes leur âme d’enfant et toute la malice qui lui est attachée. Une conviction à laquelle le président-fondateur de l’association, Grégory Nimod, s’attache puisqu’il a vécu cette période compliquée à la première personne : « Dessine moi la High-tech, c’est d’abord mon histoire personnelle puisque l’un de mes enfants a été touché par la maladie. Je l’ai accompagné durant cette période et j’ai pu voir de près ce qui fonctionnait bien à l’hôpital et ce qui pouvait être amélioré notamment sur ces temps d’évasion en dehors des soins prodigués ». 

Des murs couleurs arc-en-ciel et des jouets entassés, les unités de soins pour enfants atteints de cancer se ressemblent bien souvent et essayent de donner tant bien que mal du baume au cœur aux jeunes malades. Pourtant, difficile de s’échapper du quotidien entre les quatre murs d’une structure hospitalière. « Il fallait donc innover sur ces moments de répit pour soulager réellement le jeune patient. Ce sont des instants salvateurs où il se libère et lorsque l’enfant va se libérer le parent va en faire autant. Ces occasions d’échapper à la réalité, il y en a quelques unes mais pas suffisamment donc je me suis dit que j’allais faire quelque chose sur cet axe-là. Et c’est là que le projet s’est monté avec ce que je suis, ingénieur de formation et ce que les autres ont à offrir : médecins, bénévoles, corps hospitalier, parents etc. », explique Grégory.

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Une publication partagée par Dessine-moi la High-Tech (@dessinemoilahightech)

Des ateliers connectés, pour déconnecter

Et pour repousser les murs et donner des ailes, le numérique a fait tilt à l’équipe. La technologie et son pouvoir de défocalisation se sont transformés en fenêtres sur le monde extérieur pour les enfants malades affirme Grégory : « Mettez un portable ou une tablette dans les mains d’un enfant et vous connaissez la suite. L’idée, c’était donc de défocaliser l’enfant de son suivi médical à travers des outils numériques et des jeux numériques auxquels on vient greffer des contenus éducatifs, des contenus divertissants et des défis. L’idée n’est pas d’amener des équipements qui leur feront tout oublier comme par magie, mais de leur ramener de la stimulation intellectuelle, de l’interaction sociale… Bref, de véritables échappatoires peuvent conduire à une meilleure gestion du stress et de l’hospitalisation ».

Aux quatre coins de l’hexagone, l’équipe de Dessine-moi la High-Tech se déplace pour apporter ces parenthèses de bonheur particulières aux enfants hospitalisés. Et un mot d’ordre pour embarquer dans cette joyeuse aventure : s’adapter ! « L’idée, c’était d’être capable de répondre aux besoins de tous les enfants, pré-ados, adolescents et de jeunes adultes », illustre Grégory avant de poursuivre : « On voulait rendre nos ateliers praticables pour tous les jeunes qu’ils soient fatigués, en forme, mobiles ou bloqués dans leur lit; qu’ils soient dans une salle de jeu accessible ou en chambre d’isolement protectrice, dans une bulle ».

Pour ce faire, l’association a ainsi mis en place trois ateliers recouvrant cette mosaïque de besoins comme l’utilisation de petits robots Thymio sur lesquels on vient relever des défis avec la possibilité de régler un curseur de  difficulté,  véritable challenge pour que les enfants prennent confiance en eux. Parmi les ateliers qui rencontrent un certain succès, on peut citer également le pilotage de petits drones en forme de dirigeables : « Comme des petites souris, les enfants vont ainsi se promener partout avec dans l’hôpital. Le pilotage, c’est la reprise de liberté, il faut tellement se concentrer sur la conduite, et qu’on est focus sur ce qu’on fait, on oublie ce qui nous entoure. Une activité réalisable pour les enfants dans les situations les plus délicates comme ceux présents en bulle protectrice puisque tous nos équipements sont nettoyables », relate Grégory. 

Dernière activité en date et non des moindres, la réalité virtuelle, technologie au pouvoir immersif important : « A travers le casque, l’enfant va le plus souvent commencer son voyage à Tahiti, sur une plage de sable blanc avec une belle musique. On l’emmène ensuite sur une planche de surf et là, il se retrouve dans le tube et tout autour de lui il peut observer avec cette vision à 360° ». Une échappée magique et relaxante pour les jeunes particulièrement immobilisés par la fatigue. « Sur des contenus plus actifs, typiquement on va l’emmener dans une cuisine avec comme défi de faire une recette. Il ouvre le frigo, cherche les œufs, met la cuisson etc. Il peut également se trouver dans un garage auto à faire de la mécanique en changeant les pneus d’une voiture ou encore sa couleur ».

Dire oui au numérique contre la maladie

Avec Dessine-moi la High-Tech, la portée du numérique va encore plus loin. Au-delà de la maladie, apporter la technologie à toutes les populations rencontrées dans les hôpitaux permet également de vulgariser le numérique et de le rendre accessible auprès de jeunes qui n’ont peut-être jamais eu l’occasion d’y toucher.  En parallèle de ses ateliers, l’association apporte un solide soutien à la recherche sur les cancers pédiatriques. Une aide précieuse incubée par une multitude d’outils d’intelligence artificielle (IA) et la mise à disposition d’Experts en Data science bénévoles, issus du monde de l’industrie.

Quand quelques pixels redonnent le sourire, la lutte contre la maladie se fait parfois moins lourde, et tous les espoirs sont permis.

Partager l’article

Partager bien vivre le digital